GRAND FORMAT. “On a mangé la pizza devant l’ordinateur par Skype” : De Milan à Codogno, la population italienne vit à l’heure du Coronavirus
L’Italie est le premier pays européen à faire état de décès dus au Coronavirus Covid-19 parmi ses ressortissants depuis la propagation de l’épidémie en Lombardie et Vénétie. 11 villes sont désormais placées en quarantaine et le dernier bilan connu fait état de sept morts et plus d’une centaine de contaminés. La Manufacture a contacté plusieurs ressortissants français et italiens dans la région de Milan et Codogno, berceau épidémique du virus dans le nord du pays. Voici leurs témoignages.
A Milan, les étudiants français s’adaptent
“Pour le moment on n’a pas énormément d’informations“. Grégoire Laubie est étudiant en deuxième année à Sciences Po Paris et en échange universitaire à Milan ce second semestre. Face à la multiplication du nombre de personnes atteintes du Coronavirus, le maire de la ville a pris des mesures drastiques, en commençant par fermer les écoles et administrations publiques. De nombreuses festivités et des rencontres sportives ont été ensuite tour à tour annulées. L’université de Grégoire est donc fermée jusqu’au 2 mars, sans que l’on sache véritablement si l’établissement ré-ouvrira ses portes passée cette date. Alors, il faut s’adapter : “Certains rentrent en France comme on n’a pas cours, moi je pense partir 2-3 jours dans une autre ville en attendant de voir comment la situation évolue“.

Pour le moment, la ville n’est pas confinée. C’est pourtant bien la crainte de Raphaël, un autre étudiant de la rue Saint-Guillaume : “j’ai surtout peur de rester bloqué en quarantaine ici” admet-il. D’autant que Raphaël a été “relocalisé” à Milan après un premier semestre écourté à Hong Kong pour cause d’instabilité politique. Une crainte partagée par Grégoire : “on n’a pas eu d’infos sur les transports en commun et les trains, tous les ”exchange” [étudiants français en mobilité à l’étranger] ont surtout peur qu’ils confinent la ville et que l’on reste bloqués“.