GRAND FORMAT. L’unité du peuple libanais au delà du communautarisme : l’espoir de sauver le Liban
« Vous avez votre Liban, j’ai le mien » écrit Khalil Gibran dans Mon Liban : c’est une vérité générale. Notre ressenti du Liban n’est jamais unique, ni au sein de plusieurs membres d’une communauté, ni au sein d’une même personne : parfois nous l’aimons, parfois nous le détestons. Ceux qui ont quitté le Liban ne pensent qu’à revenir, ceux qui sont restés ne rêvent que de partir. C’est là le terrible dilemme qui vit en chaque libanais.
Les rires des libanais, leur joie et leur sourire, les arguilés «hammoud w naenae» citron-menthe, jusque tard dans la nuit, les incessants « ahla w sahla » (signifie « bienvenue »), les montagnes majestueuses, le chant de la mer et des rivières, les cèdres surplombant le pays sans oublier les manouchés et les shawarmas, les coupures d’électricités, les églises et le chant des mosquées… tout cela se confronte au Liban, comme « Etat-tampon ». Un Liban hypocrite et corrompu, un repoussoir archétype de fragmentation et de communautarisation d’une société, un Liban comme nœud politique où l’économie s’effondre avec le temps, un Liban de guerre et de haine, objet de convoitises des puissances régionales et internationales, l’État introuvable et impossible.
C’est ici le ressenti d’une libanaise, une libanaise qui aime inexplicablement le Liban ; Liban qu’elle a connu après la guerre civile. Le Liban est insaisissable car les discours des Libanais divergent : à la fois fierté d’être libanais(e) et manque d’espoir pour la redressement du pays. Le Liban, c’est un double-visage, une double société et une double histoire, parfois celle de la ville et celle de la montagne. Tous ces éléments sont à prendre en compte pour comprendre ce qu’il se passe aujourd’hui au Liban.