RECIT. Retour sur deux jours de blocage à l’IEP de Lille
Alors que ce matin l’IEP était à nouveau bloqué, la Manufacture revient sur les deux premiers jours de blocage (jeudi 5 et vendredi 6) initiés par les étudiants et étudiantes du collectif “IEP de Lille mobilisé” dans le cadre de la grève générale. Récit.
Ils sont une vingtaine à se réunir tôt jeudi 5 décembre au matin dans les rues adjacentes, à Sciences Po Lille. Lundi (2 décembre), le blocage de la Bibliothèque Universitaire et de l’IEP a été voté en Assemblée Générale. Alors que le thermomètre peine à dépasser le zéro, les militants et militantes s’activent pour récupérer du matériel; poubelles, panneaux et barrières sont rassemblés et disposés devant les différentes entrées des deux bâtiments. En moins de 15 minutes, elles sont bloquées. Très vite, après cette installation, un van de la police municipale se présente au bout de la rue Auguste Angellier. Il reste stationné, plein phare, avant d’être rejoint par une berline de la Brigade Anti Criminalité. Une dizaine de policiers descend des deux véhicules, puis s’approche des militants. Ils expliquent qu’ils n’interviendront pas car ils comprennent que c’est une « journée d’action ». Néanmoins ils annoncent qu’ils seront obligés de le faire si la circulation est bloquée. Cette position s’explique probablement par le contexte particulièrement tendu de cette journée du 5 décembre. Les mobilisations sont nombreuses et les effectifs de police ne permettent pas d’intervenir partout. Au moment de quitter les lieux, l’un des policiers remarque une pancarte avec l’inscription suivante : « Ici on rêve que les poulets rôtissent ». Il demande à ce qu’elle soit enlevée et repart avec. Ceci sera à l’origine de débats entre les militants ; « on joue dans leurs règles », « c’est comme si ils nous disaient; amusez vous mais soyez sages » ironise l’un deux.