Après une soirée d’ouverture riche en émotions, Séries Mania commence fort avec la Masterclass de Freddie Highmore. Chacun•e confortablement installé•e, on part à la rencontre de cet acteur britannique qui a grandi en même temps que nous à travers Charlie et Arthur : samedi après-midi, il est venu échanger sur sa carrière avec nous avant d’aller présenter les épisodes inédits de la saison 2 de The Good doctor à l’UGC.
Du grand au petit écran
Si vous ne connaissez pas son nom, Freddie Highmore a forcément bercé votre enfance. Rappelez vous dans Neverland son jeu d’acteur encore utilisé aujourd’hui pour nos meme : revoyez le banc, le petit garçon aux yeux larmoyants et l’homme qui finit par le prendre dans ses bras. Ce petit garçon, c’est Freddie Highmore. C’est d’ailleurs la première chose qu’il a dite en arrivant sur la scène du Nouveau Siècle : “J’ai découvert que vous utilisez une de mes scènes pour faire des meme, c’est sympa de savoir que je suis résumé à mes larmes.” Les rires ont fusé dans la salle, le ton de la masterclass était donné : simplicité et légèreté.
Malgré ses apparitions très jeune sur le grand écran, Freddie n’a pas la sensation d’avoir grandi devant la caméra. Grâce à sa famille, il a gardé “le sens de la réalité” : il s’estime même “chanceux d’avoir eu une éducation distanciée d’Hollywood, de pouvoir retourner à Londres, de vouloir devenir footballeur et jouer pour Arsenal”. Le football symbolise même ses premiers rapports avec la France : il nous félicite d’avoir gagné la Coupe du monde l’année dernière (même s’il n’a cité que des joueurs de la Coupe du monde 1998).
Après Charlie et la chocolaterie, sorti en 2005, dans lequel il a joué pour la deuxième fois avec Johnny Deep, il est embarqué par Luc Besson dans l’aventure d’Arthur et les Minimoys où il joue le rôle principal. Ce tournage, basée dans la campagne normande, lui a permis de se pencher sur le doublage, étant donné que le film est à moitié fait d’images d’animation. Cette nouvelle expérience lui a permis de plus travailler sa voix, en exagérant les intonations, sans penser à son langage corporel.
La filmographie de Freddie Highmore s’est donc rempli très rapidement en étant enfant mais il n’était pas certain de vouloir en faire son métier. C’est pour cela qu’il a fait des études d’espagnol et d’arabe à Cambridge et s’est finalement décidé avec Bates Motel : les séries ont donc servi de moyen de transition entre l’enfant et l’adulte.
“C’est super de pouvoir sauver les gens après les avoir tués !”
Voilà comment il définit son passage de Bates Motel à The Good doctor : d’un tueur en série, le voilà désormais chirurgien dans un grand hôpital.
Si vous ne connaissez pas la série (comme moi), Bates Motel s’inspire du film Psychose d’Alfred Hitchcock : Freddie y joue Norman Bates, le fameux tueur en série du motel qui tue ses clients dans leur douche. Sans être un préquel du film, la série insiste sur la jeunesse du personnage principal avec une volonté de montrer comment il en est arrivé là. Avec ce personnage, Freddie Highmore s’éloigne des personnages qui lui étaient plutôt assignés : loin des enfants curieux et adorables qu’il jouait, il est désormais dans la peau d’un meurtrier, qu’il voit pourtant comme un “mec adorable”. Il a accueilli cette opportunité de changer complètement d’univers avec beaucoup d’enthousiasme : il l’a pris comme un défi pour trouver l’humanité dans le personnage de Norman, qu’il a interprété pendant 5 ans. D’ailleurs, cette série a joué un certain rôle cathartique pour lui : il mettait toute sa négativité dans son personnage, dans la série et était vraiment heureux dans sa vie réelle !
Pour ce qui est de The Good doctor, il change encore de veste par rapport à son personnage, qui se rapproche plus de ses personnages enfant, à savoir timide, seul et réservé pour reprendre les mots de l’animatrice de la masterclass. Pour Highmore, c’est surtout ce type de personnage qui aide à nous comprendre car ils sont plus proches de nous. Dans cette série, il joue Shaun Murphy, un chirurgien fraîchement diplômé atteint du syndrome d’Asperger. Jouer une personne atteinte d’autisme a donné à Highmore une responsabilité importante mais, pour lui, les personnages sont avant tout uniques avec des histoires singulières et il n’a pas la prétention de représenter toutes les personnes atteintes d’autisme avec ce personnage. Il ajoute même : “C’est spécialement important aujourd’hui de montrer différentes versions de la masculinité, et pas seulement celle stéréotypées”.
Un glissement vers l’arrière de la caméra
Grâce aux séries, Freddie Highmore s’est senti plus libre par rapport à ses personnages : le temps de tournage étant plus long, la série offre la possibilité à l’acteur de développer et de faire évoluer son personnage, ce que n’offre pas un film. Cela est d’autant plus vrai pour les séries américaines, dans lesquelles les directeurs changent souvent et où l’acteur a vraiment un rôle à jouer pour donner de la consistance au personnage.
Le monde des séries lui a également permis de mettre un premier pas derrière la caméra. Il a ainsi co-écrit un épisode de The Good doctor et deux de Bates Motel. Ces expériences dans l’écriture et la direction lui ont donné envie d’écrire et dirigé une série du début à la fin, un projet qui se mettra sûrement en place après The Good doctor.
S’il a des ambitions derrière la caméra, Freddie n’oublie pas le devant de la caméra : il aimerait jouer des rôles français, arabes ou espagnols. Face à nous, il a effectivement insisté sur son intérêt pour jouer dans un film ou une série française, tourné en français car, je ne vous l’ai pas encore dit, mais il a jonglé entre anglais et français pendant toute la conférence, au point de traduire l’animatrice, ce qui a fait rire toute l’audience !
Fantine Dufour