2018, c’est de l’actualité. Elle peut être sociale, people, politique mais une caractéristique les rassemble toutes : le pessimisme. Parfois, il faut avouer que c’est assez pesant. Alors, pour vous aider à vous évader de cette réalité qui semble si triste, j’avais envie de vous partager mon année 2018, marquée avant tout par des fictions. Le voyage dans le temps pour aujourd’hui est donc littéraire !
Je commence toujours l’année avec une liste de livres, souvent ceux reçus en cadeaux quelques jours auparavant. L’ordre de lecture vient surtout de mes envies sur le moment. Je vous laisse découvrir ces différents ouvrages, qui sont parfois moins éloignés de la réalité qu’on ne le pense. Je tiens à préciser deux choses : il ne s’agit pas forcément de livres parus en 2018, les nouveautés de l’année sont même plutôt rares dans ma sélection, et l’ordre est purement chronologique, il ne faut pas y voir un classement (j’en suis purement incapable).
Les vies multiples d’Amory Clay, William Boyd
Résumé :
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future. Sa soif d’expériences entraîne Amory vers d’autres conflits, des amants, un mari, des enfants, tandis qu’elle continue à poursuivre ses rêves, à combattre ses démons. À travers le destin singulier et l’objectif téméraire d’une femme indépendante et généreuse, William Boyd nous promène au gré des événements les plus marquants de l’histoire contemporaine.
Une ode magnifique à la liberté des femmes !
Avis :
Si j’avais réussi à faire un vrai classement, celui-là aurait été dans le top 3. Le réalisme de ce roman est bluffant grâce notamment au fond historique de la vie de cette femme du XXème siècle : une question subsiste à la fermeture du livre, Amory Clay est-elle réelle ? Je vous laisse lire pour vous faire votre avis, mien est déjà arrêté ! L’écriture est à la fois légère et profonde : pas de phrases trop longues, ni de termes compliqués mais des mots justes sur des sujets importants, comme l’homosexualité ou l’euthanasie. Les chapitres sont ponctués de photographies tout bonnement magnifiques qui agrémentent parfaitement la narration. A lire réellement !
La Promesse de l’aube, Romain Gary
Résumé :
De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu’à ses exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre Mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire. Mais cet acharnement à devenir un grand homme c’est à sa mère, qu’il le doit et qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXème siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères.
Avis :
C’est un peu le classique de mon année littéraire. J’avoue que je l’ai lu après avoir vu l’avant-première au cinéma, j’en étais d’autant plus curieuse même si le suspense était plutôt absent pour le coup. Romain Gary est le seul auteur qui a réussi à gagner deux prix Goncourt. Il les mérite amplement. Le jeu sur les temporalités est bluffant : tellement fluide entre le présent et les souvenirs sans jamais nous perdre. Les touches d’humour de l’auteur sont toujours aussi agréables et les images qu’il développe restent très belles à imaginer. Un vrai classique à lire !
Terminus Elicius, Karine Giebel
Résumé :
Toujours le même trajet. Istres-Marseille. Marseille-Istres. Sa mère, son travail. La vie de Jeanne est en transit. Elle la contemple en passager. Une lettre suffira à faire dérailler ce train-train morose : ” Vous êtes si belle, Jeanne. ” Glissée entre deux banquettes, elle l’attendait. Une déclaration. D’amour. De guerre. Car l’homme de ses rêves est un monstre, un tueur sans pitié. Elle sera sa confidente, son épaule. Il sera son âme sœur, son dilemme. Le terminus de ses cauchemars…
Avis :
Celui-là c’est le policier de mon année 2018. Il m’en faut toujours un, j’aime varier les genres. Karine Giebel est l’une de mes auteures policières préférées. Son jeu sur les narrations est très intéressant : alterner entre Jeanne et l’homme permet un voyeurisme sans en faire trop. La présence de Jeanne dans l’enquête donne un aperçu plus humain du meurtrier, que je n’ai pas vraiment réussi à détester. L’auteure parvient très bien à nous duper jusqu’au bout sans tout à fait basculer dans l’horreur des assassinats. Un roman policier agréable à lire !
Rien ne s’oppose à la nuit, Delphine de Vignan
Résumé :
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire.
La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence.
Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »
Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.
Avis :
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire bien que ce soit bien écrit (les partiels n’ont pas aidé). J’adore la plume de l’auteure et je me retrouve toujours dans ses mots lorsqu’elle raconte ce que l’écriture représente dans sa vie. Encore un livre qui termine sur un suicide dans une envie de mourir vivant (ceci n’est pas un spoil, on le sait dès le début) : plus je lis cette idée, plus elle m’attire et me bouleverse. Un livre qui raconte les relations familiales et la difficulté de les raconter.
Les garçons de l’été, Rebecca Lighieri
Résumé :
Forts de leurs études brillantes, de leur famille convenable et convenue, de leur beauté radieuse et de leur maîtrise du surf, Thadée et Zachée ont cru que l’été serait sans fin. Que la vie se passerait à chevaucher les vagues, entre jaillissements d’embruns et poudroiements de lumière. Mais en mutilant sauvagement Thadée un requin-bouledogue le prive de l’existence heureuse auquel il semblait voué : il est devenu un infirme. La bonne santé des uns, la sollicitude des autres le poussent à bout. Et le révèlent à lui-même jaloux et envieux.
Avis :
La vraie claque de 2018. Si vous deviez lire un livre de cette liste, ce serait celui-là. Il m’a rendu malade, littéralement : maux de crâne et de ventre arrivé à la moitié du livre, au retournement qui bouleverse tout. Des histoires de famille, banales avec tout ce qu’elles comportent de bon et de mauvais, comme pour prouver que cette banalité n’est pas donnée et que tout peut tourner au cauchemar très vite, à cause de simples accidents.
Fantine Dufour