Ce dimanche 20 octobre 2019, les français se sont fait éliminer par des gallois solides mais peu dangereux (20 – 19). Alors que les Bleus menaient 19 à 10, à la première mi-temps, le deuxième ligne Sébastien Vahaamahina se fait expulser pour un coup de coude volontaire sur le gallois Aaron Wainwright. Un geste déplacé, qui laisse pour les trente dernières minutes les français à 14.
Une première mi-temps d’exception
Pour la première fois depuis longtemps, les Bleus n’ont pas compté que sur quelques joueurs d’exception. Le XV de France nous a prouvé son courage, sa détermination et sa capacité à conclure les occasions. Le premier essai est inscrit à la 5ème minute, par Sébastien Vahaamahina. Il ne faudra attendre que 3 minutes pour voir une remontée des Bleus sur 70 mètres, engagée par Virimi Vakatawa, relancée par Romain Ntamack et conclue par Charles Ollivon. Les Bleus ont également tout donné en défense, mais une erreur de balle du capitaine Guilhem Guirado leur coûte un essai à la 12ème minute, important pour la suite du match.
Il faut retenir la performance du plus jeune joueur français Romain Ntamack (20 ans). Tout au long du mondial, il aura su donner de la vitesse au jeu français, et garder la tête haute face à la pression de sa sélection. Damian Penaud également, n’aura pas lésiné sur la vitesse et les percées. Décisif (à l’image de sa passe lors du troisième essai français à la 30ème minute), ses exploits personnels et sa rigueur auront poussés les Bleus à prendre des risques.
Les Bleus auront su montrer à leur supporters une équipe soudée, volontaire et sachant prendre des risques pour la plupart concluant.
Un carton décisif
La Coupe du Monde des Bleus ne se sera jouée qu’à un coup de coude (47ème). Un mauvais geste, incompréhensible à l’image de la première mi-temps des français. Rageant, il est difficile d’analyser l’action sans avoir eu de retours du joueur, de l’équipe et du sélectionneur.
Les français menaient 19 à 10, la pression n’est donc pas excusable, particulièrement quand le geste est initié à 5 mètres de l’en-but du XV du Poireau, dans un temps fort français. De plus, Sébastien Vahaamahina avait fourni un très beau jeu lors de la première mi-temps, présent partout sur le terrain, décisif et discipliné.
Il aura également manqué aux Bleus les deux pénalités non transformées par le jeune Romain Ntamack, sorti à la mi-temps pour blessure. Important dans le jeu français, le demi d’ouverture aura manqué de réussite, touchant à deux reprises les poteaux. Six points qui auraient peut-être permis aux Bleus de mener jusqu’au bout.
Beaucoup critiqueront l’arbitrage sur le dernier essai gallois, à la 73ème minute, qui permet à nos adversaires de repasser devant au score (20 – 19). L’arbitrage vidéo n’aura pas confirmé l’en-avant, qui s’il existait ne se jouait qu’à quelques centimètres. Il aurait été injuste pour le XV du Poireau d’annuler les points, sur une action pareille.
Les deux équipes sont-elles à la hauteur ?
Après la fin du match, il est difficilement imaginable de voir le Pays de Galles en finale. Ce match s’est traduit par un manque de maitrise constant qui pourrait coûter très cher face à une équipe de Nouvelle-Zélande rigoureuse et extrêmement disciplinée ou des Anglais physiques et puissants.
La France, si sur le match a démontré qu’elle était capable de limiter les fautes de jeu, n’aurait certainement pas pu passer les demi-finales, si l’Afrique du Sud venait à passer face au Japon. Le jeu français est lent, avec des sorties de balles certes maitrisées, mais prenant beaucoup de temps à être mises en place, comme ce match l’a confirmé. Cependant, cette équipe a si souvent montré un jeu brouillon, qu’il est difficile de lui en vouloir quand elle cherche à s’appliquer, évitant certaines erreurs pouvant coûter très chers. Les Bleus quittent ce Mondial sur un point frustrant, rageant mais finalement à l’image de cette équipe, qui conclut rarement les matchs qu’elle domine.
Coline Fournier