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[Volley – Ligue A] Si près, si loin pour le TLM

Samedi soir, dans son antre Léo Lagrange, le Tourcoing Lille Métropole Volley (TLM), pensionnaire de ligue A, s’est incliné en quatre sets dans le bras de fer de haut de tableau qui l’opposait au Rennes Volley. Récit d’un match âpre et tendu dont l’issue fut longtemps incertaine.

Round d’observation

L’ambiance d’avant-match est paradoxale, face à un public chauffé à blanc par le speaker se trouvent des joueurs détendus. Chacun, bien que concentrés, arbore un sourire et glisse un petit mot pour chacun de ses coéquipiers. Le décor est planté pour un magnifique match de Volley-Ball face à Rennes, deuxième, à égalité de points avec le TLM. Le gagnant prenant la tête du classement de la ligue A.

Koppers à l’attaque en ce tout début de match – Photo Matthieu Slisse

Le début du premier set ressemble à une prise de température entre les deux formations. Les points filent un à un et l’écart ne dépasse jamais les trois unités. Un plaisir pour les amateurs de beau jeu puisque les magnifiques actions et longs échanges s’enchaînent de part et d’autre. Face à la puissance de feu de l’équipe rennaise et de son réceptionneur-attaquant Mijailovic, auteurs de plusieurs attaques, on trouve à chaque fois une réponse nordiste, souvent à travers la puissance du jeune canadien Koppers, auteurs de six points dans les vingt premières minutes. Très vite arrive le money-time, et c’est les joueurs bretons qui, à l’expérience, remportent le set 24-26. Cette expérience qui sera une de leur marque de fabrique tout au long du match.

Beau plongeon du meilleur joueur tourquennois du soir Kujundzic – Photo Matthieu Slisse

« Un grain de folie »

Le deuxième set est l’illustration du renouveau de l’équipe tourquennoise, habituée à lâcher ses matchs durant les dernières saisons. L’équipe d’Igor Juricic, très remuant sur son banc, a en effet démontré une réelle force de caractère en remontant de nombreuses fois son retard. Ce set marque aussi le début du festival du serbe Kujundzic. Le réceptionneur-attaquant serbe, auteur de vingt-et-un points, enchaîne aces, attaques en finesse et en force. Tourcoing prend la tête en toute fin de set et c’est une attaque du fantasque Bonnefoy qui clos cette deuxième bataille en beauté, 25-22. Bien que décousu, ce set montre les larges possibilités offensives à disposition des joueurs en noir.  Ce « grain de folie » évoqué en fin de match par le marqueur du point du set fut présent tout au long de cet acte et reste certainement comme l’aspect manquant du jeu nordiste durant le match.

Le puissant pointu rennais Araujo face à trois bloqueurs – Photo Matthieu Slisse

Si les cartes sont redistribuées au début du troisième set, celui-ci ne restera assurément pas dans les mémoires du sport. Cinq fautes au service à décompter avant le milieu de la manche. Le score, comme au début de la partie, est serré, aucune formation ne se démarque réellement et c’est Araujo, pointu brésilien de l’équipe rennaise, qui, du haut de ses 2 mètres 07 débloque la situation. Sa taille et sa puissance lui permettent de scorer énormément malgré un petit déchet au service. Il déclarait en fin de match avoir fait « le match d’une saison, voire d’une carrière ». Ses trente-quatre points, score incroyable pour un match en quatre sets démontre l’incroyable supériorité qu’il a démontré tout au long de la partie. Et c’est donc sur le score de 24-26  en faveur des  Bretons que s’effectue le changement de coté synonyme de nouvelle manche.

Le TLM sort de son match au pire moment

Le dernier set est difficile et décousu. L’entame est un bis repetita ce que que l’on a pu voir depuis le début de la soirée. Kujundzic régale une salle qui n’attend que ça, Araujo réplique et refroidit Léo Lagrange. Mais le tournant du match se dresse lorsque à 13-10 pour les Bretons, un challenge vidéo cafouillé converti un point initialement accordé au TLM en point à remettre. C’est toute l’équipe tourquennoise qui sort de son match alors que comme transcendée par la blessure de ses deux receveur, les rennais continuent à joueur leur meilleur volley. Après ces blessures, “il s’est passé quelque chose” selon Gary Chauvin, passeur rennais. S’en suivent de nombreux points litigieux, pour lesquels la décision arbitrale est contestée de tout côté. Un match « pas facile à arbitrer » toujours selon les dires de du numéro 7 breton. Et c’est l’effectif breton qui sort son épingle du jeu dans cette bataille psychologique. Malgré un petit motif d’espoir à 12-15, l’écart reste supérieur à quatre points jusqu’à la fin et le set est bouclé sur le score de 25-18. Les scènes de joie des blancs  se mêlent aux mines figées et déçus des joueurs nordistes,  l’historique libéro julien Lemay apparaissant à titre d’exemple apathique et particulièrement triste sur son banc de touche pendant quelques minutes après le match.

Puissance et Expérience

Ces deux mots furent les deux vecteurs importants qui ont différenciés les deux équipes en cette soirée sportive. En effet, ce match, entre deux formations de haut de tableau s’est joué sur des détails, détails qui seront forcément source de regret dans les têtes des joueurs  et du staff du TLM. Les Rennais ont réussi à rester dans leur match au quatrième set lorsque la tension était à son comble, Araujo se permettant même de chambrer son vis à vis Jimenez, tension qualifiée par le pointu comme « permettant d’enflammer le match » et qui fut vite réglée par une poignée de mains entre les deux protagonistes en fin de match. Mais c’est bien le joueur brésilien, son compère Mijailovic et les autres joueurs  qui par leur puissance tant en attaque qu’au contre furent des poisons pour une équipe de Tourcoing moins habituée aux joutes du haut de tableau.

Il faut maintenant, selon les mots de Gauthier Bonnefoy, « se remettre très vite au travail » car dès mardi, le TLM se déplace à Nantes pour un match très important et à leur portée qui peut permettre aux volleyeurs nordistes de se relancer pour à nouveau faire rêver son public le 22 novembre contre Sète.

Matthieu Cazalets