Jour de vote à Rixheim (68) ville de 14 000 habitants de la banlieue de Mulhouse. Une ville qui a comme le Haut-Rhin tout entier déjà expérimenté la semaine passée la fermeture de toutes les écoles…
Ici la pandémie est au cœur des préoccupations depuis de nombreux jours déjà et les préconisations de « distanciation sociale » énoncée par Édouard Philippe sont déjà bien installées.
Sur le chemin du bureau de vote, les passants changent de trottoir, on se dit bonjour depuis l’autre côté de la rue. Le pas est décidé, on avance sans se retourner.
Alors le bureau de vote n°9 installé dans une école maternelle est comme escompté pratiquement désert. Il faut dire qu’une seule liste est candidate, celle de Ludovic Haye qui assurait l’intérim depuis 2017 et l’élection de l’ancien maire Olivier Becht à l’Assemblée Nationale.
L’enjeu de l’élection ôté, quelques intrépides ont malgré tout décidé de faire le déplacement. Mais tout n’a pas lieu « normalement ». Pas de bruit, c’est dans un silence de cathédrale et les visages fermés que les Rixheimois exercent leur devoir de citoyen. Ils s’exécutent de manière très mécanique et en vitesse. Se laver les mains d’abord avec l’immense gel hydroalcoolique placé à l’entrée du bureau. Sortir sa carte d’électeur et sa carte d’identité ensuite. Retrouver les noms sur la liste n’a jamais été si compliqué. Les assesseurs préfèrent ne rien toucher « Vous pouvez retourner votre carte d’électeur s’il-vous-plaît » me demande -t-on.
Si la suite des opérations se passe d’ordinaire dans l’isoloir, ici on s’en affranchit. Placer en vitesse l’unique liste dans l’enveloppe, entendre un timide « À voter », signer avec le stylo que l’on avait amené et partir à nouveau, avec le même pas décidé.
Décidément, ce n’est vraiment pas une élection normale.
Matthieu Slisse