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Côté ciné #6 : La saga “Rocky”.

La saga Rocky est injustement regardée de haut par une partie du public cinéphile comme étant une série de films de “bas étage” pour un public abruti et incarné par un acteur écervelé, vedette de films d’actions.

Mais la saga Rocky est en réalité une véritable série de films d’auteurs dont les leçons de vie figurent sans nul doute parmi les plus belles de l’histoire du cinéma et se limiter aux clichés que nous avons sur ces films et le sport qu’ils mettent en scène nous priverait d’une belle aventure cinématographique. Cette image dont sont victimes les films Rocky témoigne d’un manque cruel de représentation du monde du sport dans le cinéma d’auteur. Un manque auquel il faut palier !

Alors prenez une grande inspiration, ouvrez Spotify et jouez « Eye of the tiger ». Aujourd’hui Côté Ciné vous parle de Rocky.

Je me concentrerai surtout dans cet article sur le premier film, sorti en 1976, de la série qui en contient six ! Toutefois, ne vous inquiétez pas, le simple visionnage du premier volet suffira à vous donner une image globale des tenants et aboutissants de la saga.

Cependant, je ne peux que vous encourager à enchaîner, même si ce n’est pas nécessaire, avec les cinq qui ont suivi (« Rocky Balboa » faisant office de Rocky 6). Je vous garanti que lorsqu’on entre dans cet univers, les six films se regardent avec une rapidité déconcertante.

Côté réalisateur

L’ensemble des films sont écrits par Sylvester Stallone. C’est le premier opus, sorti en 1976, qui lancera d’ailleurs sa carrière, et c’est un début de carrière que beaucoup envient : trois oscars dont celui de meilleur film viendront récompenser ce premier long-métrage à petit budget.

Côté scénar’ 

Je m’attarderai donc ici sur le premier opus de la saga, afin de ne pas vous dévoiler ce qu’il se passe dans les suivants, chaque film étant en lien avec le précédent.

Nous sommes à Philadelphie en 1975. Rocky Balboa, homme de main d’un mafieux et boxeur amateur, se voit offrir l’opportunité de sa vie. Apollo Creed, champion du monde égocentrique de boxe décide d’offrir son titre dans un combat hypermédiatisé contre un « inconnu », un boxeur amateur local qui oserait le défier. Rocky est d’abord réticent, mais finit par saisir la chance qui lui est tendue. Pour la première fois de sa vie, Rocky se voit offrir une chance de réussir.

Ce film peut être interprété dans cette optique comme une métaphore du rêve américain, celui pour un gars venant de nul part de devenir « quelqu’un ». Ainsi, au travers de ce film, Stallone questionne ce rêve en se demandant s’il est encore atteignable à la fin du XXe siècle. Le personnage de Rocky ainsi que tous les autres personnages principaux de la saga sont en réalité tous des incarnations métaphoriques d’une partie de l’Amérique.

Sans surprise, le film est centré sur le personnage de Rocky, un personnage attachant, simplet et profondément gentil simplement dépassé par les évènements qui l’entourent. C’est aussi au fil du film que l’on suivra sa rencontre avec Adrian, timide vendeuse dans une boutique pour animaux de compagnie, dont la relation évoluera tout au long de la saga.

Côté réalisation

Cela peut surprendre, mais les films Rocky ne donnent en réalité que très peu de place aux scènes de combats. En effet, on comprend que l’essentiel de chaque opus est centré autour du développement du personnage de Rocky Balboa, sa vie privé et sa relation avec Adrian, le  rapport père/fils qu’il entretient avec son coach. Les scènes sur le ring paraissent presque secondaires. Chaque film se termine en revanche par une scène (et une seule) de combat de boxe à proprement parler, sorte d’aboutissement après une heure trente de développement. Mais vous en viendrez à presque oublier que le film s’oriente vers ce combat final tant le cheminement est aussi passionnant que l’achèvement.

Côté recommandation

Vous l’aurez compris, mon objectif avec ce modeste article est de réhabiliter la saga Rocky pour ce qu’elle est réellement : une saga de films d’auteur sur le sport bien plus profonde que ce que l’on pense et qui a toute sa place au panthéon des plus grandes sagas du 7e art. C’est au travers de ces films que l’on découvre une galerie de personnages riches en émotions et attachants au possible. Vous suivrez Rocky à son plus haut comme à son plus bas, mais vous ne le verrez jamais abandonner. En somme, nous sortons tous plus fort.e.s du visionnage d’une telle saga et son message peut inspirer tout le monde, fan de sport ou non.

Rayane Hocini