Passer au contenu

ELECTIONS CA#2 : Avenir SPL : “Une liste par pôles pour une vision globale”

Anthony Lopez, étudiant FIFE en 2A (tête de liste) et de Chloé Darnajoux, 4A en entrée directe (3ème de la liste) ont répondu à nos questions sur le programme de la liste sur laquelle ils se présentent au Conseil d’Administration : Avenir SPL. De l’inclusion à la césure, en passant par une meilleure reconnaissance des filières internationales, découvrez ici leurs différents projets ainsi que leurs réflexions sur l’actualité de l’IEP.

 

Pouvez-vous nous présenter la liste Avenir SPL et vous définir ? 

Nous représentons de manière assez diversifiée l’intégralité des étudiants de Sciences Po Lille. On a des étudiants de la 1A à la 4A, des filières internationales, FIFE, FIFA et FIFB, mais également une étudiante en césure et des entrées directes. Cela nous permet d’avoir une « vision globale » de la situation des étudiants.

C’est une liste « ouverte à tous les étudiants » qui veulent défendre tous les droits des étudiants et qui souhaitent améliorer la vie au sein de l’IEP. Il s’agit de garantir le meilleur avenir possible aux étudiants. 

Cela fait trois ans que nous siégeons au CA donc nous avons une certaine expérience. Nous y avons défendu différents projets. Nous nous sommes spécialisés dans la professionnalisation, l’insertion professionnelle des étudiants. La valorisation de l’engagement associatif ainsi que la clarification du classement pour la 3A font également partie de nos combats.

En ce début d’année compliquée, l‘inclusion n’est pas évidente à réaliser. Que comptez-vous faire pour remédier à ce problème notamment face au manque d’intégration des premières années ?

Un pôle est spécialement dédié à la question de l’inclusion. Ou plutôt, devrions nous dire des inclusions. Il s’agit bien entendu d’intégrer les 1A qui n’ont pas forcément eu le temps de le faire mais également toutes les autres promotions qui subissent de plein fouet cet isolement. Les petites baisses de moral touchent tout le monde. L’inclusion c’est aussi soutenir l’égalité de genre ainsi que celle des personnes à mobilité réduite. L’égalité entre les étudiants et leurs droits est au cœur du programme d’Avenir SPL.

Grâce aux deux premières années de la liste d’Avenir, le ressenti de leurs camarades de promo a pu être remonté et il est clair que ça ne va pas.  L’objectif d’Avenir est de pouvoir créer un lien, un dialogue et une réelle relation de confiance avec les premières années. Nous tentons d’encourager le dialogue pour que chacun puisse prendre la parole. Avenir SPL s’engage à soutenir, au sein du CA, tous les projets d’intégration portés par les associations. L’année dernière avec notre projet “Agissons Ensemble”, on souhaitait instaurer une permanence hebdomadaire à la cafétéria pour permettre aux étudiants de venir poser leurs questions et d’échanger. Mais ça …c’était avant le Covid.

 

Comment avez-vous géré cette campagne particulière ? Le report des élections est-il un avantage pour vous? 

La campagne a bien entendu demandé une organisation particulière cette année. Le report des élections nous a été bénéfique. Cela nous a permis de nous faire connaître auprès des 1A mais également de leur faire découvrir le CA car la plupart ignorait son existence. Pour cela, on a mis en place des questions ouvertes en story Instagram et on est resté à l’écoute de leurs questions. Cela nous a permis d’avoir plus de retours et donc de pouvoir construire un programme plus adapté aux attentes des étudiants de l’IEP. Programme que l’on publie au fur et à mesure sur notre compte Instagram et sur les groupes de promos.  

 

Les prochains 4A ne doivent pas faire office de “génération crash-test”

Sur la réforme des masters

Quels sont vos atouts par rapport aux autres listes ? 

Comme on l’a dit, nous bénéficions d’expérience. Avenir SPL est présent au CA depuis trois ans et une des membres de la liste a déjà siégé au Conseil. Nous sommes organisés en pôles ce qui nous permet d’avoir une meilleure expertise dans tous les domaines: la solidarité, la vie associative et étudiante, l’international, l’inclusion, les aides sociales, le dialogue et la communication, et le pôle environnements. On travaille par petits groupes de deux ou trois et on communique  régulièrement. Le but c’est vraiment de mettre cette spécialisation au service du groupe.

Deux nouveautés à l’IEP : la nouvelle forme de sélection pour la 3A et l’inauguration de nouveaux masters. Quelles sont vos positions par rapport à ces réformes et que comptez-vous faire au CA? 

Pour la réforme des masters, il s’agira de travailler sur la transition. Le projet est majoritairement construit, mais les dernières modalités restent à régler au plus vite pour éviter que les prochains 4A ne fassent office de “génération crash-test”. Nous trouvons important de parler directement avec les intéressés afin de répondre au mieux à leur questionnement. Car certes, la plupart des masters existant resteront à peu de choses près les mêmes, mais la communication sera primordiale pour les nouveaux masters, tel que “Boire, manger, vivre”. Il y a aussi urgence à finaliser les maquettes afin que les étudiants puissent avoir le temps de réfléchir et de faire leur choix avec toutes les informations.

La césure a été un de vos combats. L’est-il encore? 

Oui, ça reste un combat ! Et cela d’autant plus en cette période particulière qui accroît le stress lié à la troisième année à l’étranger. La césure pourrait s’avérer être un bon compromis pour pallier à ce stress. 

Avenir SPL n’hésitera pas à soutenir tout projet de césure bien réfléchi et construit. Cette pause peut avoir de nombreux bénéfices, notamment dans un objectif de professionnalisation. C’est l’opportunité de découvrir un milieu professionnel et de faire un stage long, ce qui est toujours valorisé sur un CV. 

Cela peut être formateur surtout avant une entrée en master. Mais, la césure pourrait également être un moyen de rattraper l’impossibilité qu’il y a eu pour de nombreux étudiants de partir à l’étranger. On s’engagerait donc à soutenir tous les étudiants souhaitant et ayant les moyens de le faire, quelle que soit sa position dans le cursus. 

Et sur la 3A ?

Avenir SPL travaille depuis longtemps sur la clarification du système de classification de la 3A et continuera de se battre car de nombreuses limites ont été constatées. Nous voulons des modifications, notamment une meilleure prise en compte des langues, dont les notes, aujourd’hui, ne sont pas prises en compte pour distinguer les élèves. 

Il y a un avantage au classement et la preuve est qu’il n’a pas réellement disparu. L’enjeu actuel est avant tout que les langues, la motivation et le parcours soient mieux pris en compte, tout en ne négligeant pas les notes.

 

On a besoin d’une “Union sacrée” des étudiants.

Sur l’apartisanisme de la liste

 Vous défendez aussi dans votre programme une “homogénéisation des filières internationales”

Oui, d’un point de vue de la reconnaissance déjà, chaque filière internationale devrait être reconnue au même niveau. La Filière Franco-allemande (FIFA) pèse plus aujourd’hui par rapport aux filières franco espagnoles, italiennes, et britanniques. Par exemple, il existe une bourse pour les étudiants, donc pourquoi pas travailler à en faire de même pour les autres. Financièrement aussi, nous nous engageons pour la sauvegarde du montant des frais d’inscription des Filières britanniques (FIFB) qui avec le Brexit risque d’être augmentés. 

Il y a un rapport avec les étudiants internationaux aussi ?

On voudrait également que les étudiants internationaux soient mieux intégrés dans l’école. On travaillera avec les associations comme le BDI, mais également avec l’administration pour leur donner plus de visibilité au sein de l’école et pour créer un véritable échange entre les étudiants. 

Vous vous revendiquez comme une “liste apartisane”, qu’est-ce que cela signifie? Est-ce que ce n’est pas le reflet d’une dépolitisation des étudiants à SPL ?

Nous sommes apartisans car nous ne sommes pas affiliés à un syndicat, ou à un parti politique. Mais ce n’est pas parce que la liste ne met pas en avant un militantisme, que l’on ne prend pas en compte les différentes sensibilités. Il y a des positions différentes au sein de la liste. Ce qui est intéressant, c’est justement de travailler ensemble. 

Donc être apartisan ne signifie pas qu’on dévalorise les engagements et positions de chacun, c’est d’ailleurs essentiel et nécessaire à l’IEP. La politique est à la base de nos études, mais il y a d’autres façons de faire vivre son militantisme que de l’invoquer dans le CA. C’est avant tout pour les améliorations des étudiants qu’on travaille. 

Mais est-ce que certains votes au CA ne nécessitent parfois pas une prise de parti idéologique ?

Le partisanisme crée des blocages sur des votes justement à cause d’une affiliation particulière, avec des logiques politiques derrières. Alors qu’au contraire être apartisan cela permet parfois des unions, et d’autant plus dans ce contexte. Dans cette période particulière, on a besoin d’une “Union sacrée” des étudiants. 

Quelle place a l’écologie dans votre programme?

Notre pôle Environnement(s) s’occupe de favoriser et de soutenir des propositions qui vont rendre l’IEP plus vert. Actuellement, l’objectif est de proposer une meilleure transition écologique en collaboration avec les associations et les autres listes. On a l’opportunité de le faire avec les nouveaux locaux achetés récemment par Sciences Po. Nous dévoilerons nos mesures plus concrètes très bientôt. En sachant aussi que “Environnements” est au pluriel car le pôle est aussi chargé des lieux de vie des étudiants.

Comment considérez-vous votre place et poids au CA ? Neuf étudiant.e.s sur 30 membres, est-ce assez et est-ce efficace ?

Oui c’est efficace. On pourrait toutefois mieux répartir les places entre professeurs et étudiants. Mais les étudiants doivent aussi  travailler avec les autres, il ne doit pas y avoir un bloc étudiant contre le reste, on peut s’entendre avec d’autres représentants pour une meilleure efficacité. 

Jean-Michel Blanquer était prof il y a quelques années ici à Sciences Po Lille. On est d’accord : Avenir Lycéen n’est pas une déclinaison d’Avenir SPL ?

Non! Nous nions catégoriquement toute appartenance ou lien avec Jean-Michel Blanquer ! C’est un concours de circonstances… 

Le mot de la fin

Venez nous parler, dialoguer avec nous ! C’est important de recréer ce débat qui nous manque en ce moment. Et allez voter en regardant le programme de toutes les listes ! C’est un peu dommage qu’ il y ait un taux d’abstention pareil dans notre IEP, mais nous invitons toutes les personnes à aller voter en ligne, en se basant sur les programmes et non pas sur certains a priori

Propos recueillis par Judith Deck-Schegg et Clément Rabu