En Chine, on célébrait vendredi 1er octobre le 72ème anniversaire de la proclamation de la république populaire par Mao Zedong, moment fondateur de l’ère communiste. La fête nationale est donc un évènement patriotique majeur du calendrier chinois, mais cet anniversaire reste en réalité une date bien moins importante que celui du Parti, qui en juillet dernier, célébrait son centenaire par une extraordinaire cérémonie place Tiananmen. Pourtant, si l’on a moins à analyser – ni discours de Xi, ni parade cette année – lors de la fête nationale, c’est chaque année l’occasion de dresser le bilan et de faire le point sur la situation du pays.
En effet, cet anniversaire a lieu à un moment charnier où la Chine rencontre de grandes difficultés qui pourraient à terme remettre en cause le contrat social entre le Parti-Etat et sa population. Deux crises en particulier ont pris une importance majeure dans l’actualité de ces dernières semaines : l’une est énergétique, et l’autre est immobilière. Si les deux problèmes peuvent paraître indépendants, ils représentent ensemble un risque de ralentissement économique inédit, qui pourrait mener à UN questionnement de la légitimité politique du Parti. Et pourtant en même temps, la Chine continue de projeter une image de puissance toujours plus affirmée à l’extérieur de ses frontières. Alors que la relation avec les Etats-Unis continue de se tendre, les incursions dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île de Taïwan se multiplient. Dans quelle mesure ces défis internes peuvent-ils impacter la dynamique chinoise, et quelle réponse entend-elle y apporter ?
La Chine face au défi énergétique
Depuis la fin du mois de septembre, le pays traverse une crise énergétique d’une ampleur inédite due à une pénurie de charbon. En effet, si la Chine fait des efforts en termes de transition énergétique, illustrés par la récente promesse de Xi Jinping de ne plus participer à la construction de centrales à charbon à l’étranger, son propre mix énergétique repose encore majoritairement sur l’énergie fossile, et tout particulièrement le charbon, qui représente 51,8% de la production électrique du pays. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cette pénurie de matières premières.
En premier lieu, avec la reprise économique mondiale post-COVID, la demande mondiale en charbon a explosé. Le prix de la tonne de charbon a été multiplié par cinq entre la mi-septembre et début octobre, faisant exploser les coûts de la production de l’électricité en Chine. De plus, la pénurie actuelle est également l’une des conséquences des sanctions commerciales imposées par Pékin à l’Australie en novembre dernier. S’il s’agit là d’une décision purement géopolitique s’inscrivant dans la dégradation des relations avec l’Australie, elle n’est pas sans conséquences sur le secteur énergétique chinois : près de la moitié des importations de charbon provenait d’Australie. Pour Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), avec cette crise énergétique, « la guerre économique lancée par la Chine à l’Australie lui revient dessus comme un boomerang ». Enfin, on pourrait considérer que ces difficultés à importer des matières premières soient quelques peu exagérées lorsque l’on compare l’importation de charbon et la part qui est extraite en Chine. En effet, selon l’ASPI, près de 88% du charbon utilisé en Chine serait issu de la production domestique. Néanmoins, ces dernières années, de fréquents accidents miniers liés au laxisme des régulations de sécurité, mais aussi une volonté politique de montrer des efforts concrets en termes de politique écologique, ont poussé l’Etat à fermer des centaines de mines, en particulier à l’été dernier où une tragique série d’accidents a failli ternir l’image du Parti à quelques semaines de son centenaire. Ces fermetures politiques interviennent pourtant à un moment où le pays ne possède pas encore d’alternatives durables à l’utilisation d’énergies fossiles, ce qui laissait déjà certains analystes s’interroger sur un risque de rupture capacitaire en juillet dernier. Il faut cependant rappeler que malgré les conséquences écologiques désastreuses de l’exploitation du charbon et la tendance internationale vers la neutralité carbone, le pays a annoncé qu’il n’atteindrait son pic d’émissions de CO2 qu’en 2030, pour un objectif de neutralité à 2060. La Chine revendique ces objectifs moins ambitieux en termes de politique écologique en revendiquant le droit de finir sa modernisation avant de s’atteler à la réduction de ses émissions, l’idée étant que le pays, entré plus tard dans l’industrialisation que les nations occidentales, doit lui aussi avoir la possibilité de se développer librement. Il faut néanmoins noter malgré cet objectif lointain que des efforts sont déjà en cours : la part du charbon dans le mix énergétique chinois diminue depuis 2017, remplacée peu à peu par le secteur de l’énergie renouvelable qui représente désormais près de 30% de la production. Paradoxalement, la Chine est à la fois le plus gros émetteur de CO2 mais également le premier développeur de projets d’énergies renouvelables.
Face à cette baisse de la production domestique et à la montée du prix à l’importation du charbon, la Chine connaît donc une crise de production énergétique d’ampleur inédite. Le 21 septembre, il restait dans les stocks du pays à peine 12 millions de tonnes de charbon, de quoi alimenter le pays à pleine puissance pendant à peu près deux semaines.
Face à cette pénurie, le Parti a fait le choix d’implémenter des politiques de rationnement de l’électricité dans 20 des 31 provinces du pays, causant des coupures d’électricités massives. Le rationnement était probablement la seule option viable pour les autorités : le prix des services essentiels comme l’électricité et l’eau étant extrêmement régulés et bas en Chine, l’importation de plus de charbon pour répondre à la demande impliquerait une augmentation du coût de production énergétique, et donc une montée des prix de l’électricité pour le consommateur. Or, une telle dérégulation des prix pourrait être vue comme une mesure privant une importante partie de la population chinoise de leur accès à un service essentiel censé être garanti par l’Etat, et potentiellement se traduire en une contestation sociale d’ampleur inédite. Le Parti fait donc le choix d’assumer sa politique régulatrice dans le but de préserver la stabilité du régime, faisant reposer les coûts de la relance énergétique sur les industries les plus énergivores plutôt que sur la population générale.
Si les habitants s’inquiètent des coupures d’électricité et du risque du manque de chauffage à l’approche de l’hiver, c’est surtout l’industrie chinoise qui en prend un coup. Le Parti ayant décidé de prioriser l’approvisionnement électrique de la population, des milliers d’usines sont actuellement à l’arrêt, fragilisant la déjà lente reprise économique de l’après-crise sanitaire. Ce ralentissement industriel chinois inquiète les économistes du monde entier qui craignent une rupture des chaînes de productions mondiales, comme lors du premier confinement l’an dernier. De nombreuses usines de sous-traitants de firmes occidentales, comme Apple, sont donc à l’arrêt depuis plusieurs semaines, et l’on estime que le retour à la normale pourrait prendre des mois. La crise énergétique chinoise pose donc un risque de contamination mondiale pour l’économie globale, les difficultés du régime à s’approvisionner en combustible faisant grimper les cours mondiaux, une tendance déjà observable en France avec la récente annonce de la montée des prix du gaz. Une mauvaise nouvelle pour le climat à l’approche de la COP26, la perspective d’une crise énergétique globale cet hiver poussant beaucoup de pays à relancer leurs industries d’extraction et l’exploitation d’énergies fossiles pour répondre à la demande.
L’affaire Evergrande : une « prospérité commune » au service du Parti
La seconde crise à laquelle fait face la Chine est immobilière. Le géant chinois du secteur, Evergrande, est depuis début septembre embourbé dans une crise financière, incapable de rembourser ses 310 milliards de dollars de dette, à peu près l’équivalent du PIB du Portugal. Comprendre l’affaire Evergrande nécessite d’abord de revenir un instant sur l’importance du marché immobilier dans l’économie chinoise.
Depuis l’ouverture économique, le secteur est vu par une majorité de la nouvelle classe-moyenne chinoise comme un excellent investissement. De plus, le déséquilibre démographique homme-femme causé par la politique de l’enfant unique a engendré un véritable phénomène de « compétition au mariage » : la propriété d’un bien immobilier (voire plusieurs) est devenue en Chine la condition sociale quasi-obligatoire pour les hommes souhaitant se marier. Encouragé par ces phénomènes sociaux et une politique active de soutien de l’activité immobilière par l’Etat, le secteur représente aujourd’hui près de 30% du PIB chinois. Pourtant, l’immobilier demeure en Chine un marché extrêmement spéculatif sur lequel sont implantées des entreprises gigantesques au comportement risqué.
Evergrande en est l’illustration parfaite : fondée en 1996 à Guangzhou par Xu Jiayin, le groupe est aujourd’hui un gigantesque conglomérat à la tête de plus de 1200 projets immobiliers dans 280 villes chinoises. Le modèle économique d’Evergrande, comme celui des autres grands promoteurs immobiliers chinois, est basé sur la vente d’appartement sur plan. Autrement dit, on vend un appartement avant sa construction, ce qui permet une rentrée d’argent rapide censée financer le projet. Le problème, c’est qu’Evergrande a depuis longtemps cessé d’être un simple promoteur immobilier en se lançant dans une floppée de projets plus ou moins fructueux. L’entreprise a par exemple racheté le club de football de la ville de Guangzhou, lancé un festival de musique, ouvert deux parcs d’attraction, lancé une marque d’eau minérale (en payant même l’acteur Jackie Chan pour en faire la publicité), ou a encore essayé de devenir le leader du marché chinois de l’automobile électrique. Si cette longue – et pourtant non exhaustive – liste de projets disparates peut faire sourire, la réalité est qu’Evergrande y a dépensé l’argent de ses investisseurs, mais surtout des millions de chinois qui attendent encore la construction d’un appartement qu’ils ont déjà payé. Le Parti s’inquiétait déjà de l’attitude irresponsable des grands groupes financiers comme Evergrande, qu’il a désigné comme les « rhinocéros gris » de l’économie chinoise. C’est pourquoi, en janvier 2021, il décide de tenter de mettre fin à ce système en en établissant trois lignes rouges, délimitant le montant autorisé de dettes des entreprises. En cas de dépassement, des sanctions financières – notamment sur l’accès à l’emprunt – pourraient être mises en place. Depuis juin 2021, et l’interdiction de la vente sur plan par les autorités régulatrices du Parti, Evergrande a franchi les trois lignes.
La possible faillite d’Evergrande serait donc un choc pour la société chinoise car des dizaines de milliers de citoyens attendent encore du groupe la construction de leurs propriétés. Pareillement, les multiples sous-traitants du promoteur, notamment les entreprises en charge de la construction des projets immobiliers, n’ont pas été payés et risquent la faillite en cas de chute du géant. Cela a donné lieu à un spectacle rarement observable dans la Chine de Xi : le 14 septembre, une foule d’investisseurs en colère manifestait devant le siège de l’entreprise à Shenzhen, réclamant à être remboursés. Beaucoup d’économistes s’interrogent sur le risque de contamination que pose la faillite d’Evergrande au sein du réseau bancaire chinois, le parallèle étant souvent tracé avec la faillite de Lehman Brothers en 2008. Si pour beaucoup d’analystes, cette comparaison est un peu exagérée et que l’affaire Evergrande serait loin d’avoir une ampleur internationale semblable à la crise des « subprimes », le Parti s’inquiète quand même d’un effet domino qui entrainerait une chute du secteur immobilier entier : lundi dernier, Fantasia, un autre promoteur immobilier chinois a également fait défaut sur ses paiements de dettes.
Le Parti-Etat, qui a gagné un peu de temps en réinjectant des liquidités dans le groupe, est donc dans une délicate position. D’un côté, la faillite d’Evergrande, mais surtout la crise sociale qu’elle engendrerait serait absolument inacceptable pour le régime, qui base sa légitimité sur l’augmentation continue du niveau de vie et le maintien de « l’harmonie sociale ». Mais d’un autre côté, la crise que rencontre Evergrande est la conséquence directe de la politique de « prospérité commune » décidée par Xi, qui entend justement ramener les géants économiques chinois sous l’autorité du Parti. D’une certaine manière, le déclin d’Evergrande, bien que probablement inévitable au vu des difficultés financières du groupe, a été précipité par les nouvelles réglementations financières du pouvoir. L’affaire revêt d’ailleurs une certaine importance symbolique pour l’histoire politique chinoise : Xu Jiayin, le PDG d’Evergrande, est l’archétype du nouveau « crazy rich » chinois de l’ère de l’ouverture. Né en plein « Grand Bond en Avant » et métallurgiste de formation, Xu se rend à Shenzhen en 1994 pour tenter sa chance dans la nouvellement créée « zone économique spéciale ». Avec Evergrande, il connait une ascension extraordinaire, devenant pendant un moment l’homme le plus riche d’Asie pendant la présidence de Hu Jintao. Xu a même son surnom sur les réseaux sociaux chinois : « Belt Brother », en raison d’une opulente boucle de ceinture Hermès en or qu’il avait l’habitude de porter lorsqu’il était invité à l’Assemblée Nationale Populaire. C’est donc cet homme, modèle de la réussite dans l’ère de l’ouverture, qui est aujourd’hui dans le viseur d’un régime « ré-idéologisé » qui entend bien mettre fin à la démesure des grands patrons.
Alors, retour à la doctrine économique communiste traditionnelle ? Pas vraiment, la politique de « prospérité commune » (共同富裕) lancée en septembre, si elle a en effet pour objectif d’améliorer la redistribution économique dans un pays aux inégalités croissantes, ne passe pas par une réforme de l’imposition ou de l’héritage mais un encouragement à la charité. Les premières « victimes » d’une augmentation des impôts seraient en fait les hauts cadres du Parti. La « prospérité commune » de Xi a donc un autre objectif, plus politique, pour le régime : celui de reprendre le contrôle sur les nombreux milliardaires chinois qui ont pu parfois s’imaginer, à l’instar de leurs homologues occidentaux, devenir des personnalités influentes de la société. On l’avait déjà vu avec la disparition de Jack Ma l’an dernier, sous Xi Jinping, plus personne en Chine ne peut se prétendre au-dessus du Parti.
Face aux crises, la projection de puissance à l’extérieur : la question taïwanaise
Ensemble, ces deux crises viennent perturber la reprise économique chinoise, posant de sérieuses questions sur le bilan de Xi Jinping à l’approche du XXème Congrès du Parti Communiste Chinois, qui se tiendra en novembre prochain. L’évènement n’est pas anodin, car Xi ayant fêté ses 68 ans en juin dernier, l’âge limite pour exercer des responsabilités politiques fixé sous Deng Xiaoping, il devrait normalement y laisser le pouvoir. Pourtant, si depuis 2018 et la suppression des limites du mandat de Xi il est totalement irréaliste d’imaginer le leader chinois quitter son poste cet automne, le XXème Congrès reste un évènement politique majeur où Xi devra définir sa politique pour les cinq prochaines années, et sûrement remplacer son Politburo actuel, de nombreux membres ayant atteint la limite d’âge. Autrement dit, il y sera impératif pour Xi de présenter un bilan positif des cinq dernières années pour continuer à justifier son autorité absolue sur le Parti.
Alors face aux défis évoqués plus tôt et à ses faiblesses structurelles internes, le Parti n’a d’autre choix que de continuer sa fuite en avant dans une rhétorique ultra-nationaliste. La promesse de Xi d’une « grande réjuvénation nationale de la nation chinoise » (中华民族伟大复兴), face à une perte de vitesse dans une société intérieure en proie aux crises, va trouver sa légitimité dans une posture de plus en plus agressive à l’extérieur. C’est par exemple ce qu’on a observé dans l’amplification de l’activité militaire chinoise contre Taiwan ces derniers jours.
A défaut d’organiser une parade militaire à Pékin, la Chine a célébré son 72ème anniversaire en multipliant les sorties dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise, atteignant un nouveau record : plus de 150 avions de l’Armée Populaire de Libération ont survolé le détroit dans les quatre jours qui ont suivi la fête nationale, dont 56 le seul jour du 4 octobre, établissant un nouveau record. Le ministère de la Défense taiwanais, qui s’est mis à reporter publiquement ces intrusions chinoises depuis septembre 2020, est plutôt habitué à quelques avions, rarement plus d’une dizaine par jour. Cette accélération soudaine dans les activités militaires chinoises contre Taiwan, au lendemain de la fête nationale, n’est pas anodine. Elle s’inscrit également dans un rapprochement de l’île avec les puissances occidentales, le Financial Times ayant récemment reporté l’intention du gouvernement américain de formaliser le « Bureau de représentation économique et culturelle de Taipei » à Washington en « Bureau de Représentation de Taïwan », une ambassade de facto. On peut également évoquer la désignation par l’Union Européenne de Taipei comme un « partenaire stratégique » ou la récente visite de sénateurs français sur l’île, dont l’un des membres, Olivier Cadic, a assuré à son retour que « Taïwan n’est pas seul ». Le 9 octobre, à l’occasion du 110ème anniversaire de la révolution de 1911 dont Pékin et Taipei se réclament tous deux héritiers, Xi Jinping a réaffirmé la « détermination du peuple chinois à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale », promettant une inéluctable « réunification » avec Taïwan. Probablement une réponse à la tribune de la présidente Tsai Ing-wen parue dans Foreign Affairs la veille, qui prônait la résilience de la démocratie taiwanaise face à la menace continentale.
La situation dans le détroit est donc extrêmement tendue actuellement et beaucoup s’inquiètent d’une invasion chinoise de Taïwan comme conséquence de la fuite en avant nationaliste de Pékin. La « grande réunification du peuple chinois » est au cœur de la rhétorique idéologique de Xi Jinping, et une marche-arrière chinoise aurait un coût diplomatique et de légitimité très important pour le Parti. Ce coup de force de Pékin s’inscrit donc également dans un contexte géopolitique marqué par l’annonce de l’alliance AUKUS et la montée des tensions avec les Etats-Unis, pays qui se sont ces dernières semaines ouvertement positionnés comme des alliés de Taipei, révélant par exemple l’existence d’un programme secret d’entraînement des forces taiwanaise par les forces spéciales américaines.
Plus globalement, comme analysé en longueur dans le récent et très complet rapport de l’IRSEM sur les opérations d’influence chinoises, la Chine se fait de plus en plus pressante à l’extérieur de ses frontières. C’est particulièrement visible dans les nombreuses opérations de désinformation que la Chine mène sur les réseaux sociaux depuis la crise Covid, qui a servi de catalyseur à la rivalité sino-américaine l’an dernier. Le Parti-Etat s’est donc pleinement inscrit dans un processus graduel de rupture stratégique avec l’Occident, qui se reflète dans la nouvelle politique de « circulation duale » (双循环) visant à développer l’autonomie économique chinoise en encourageant son marché intérieur.
Dans une impossibilité de reconnaître ses faiblesses internes à cause de sa rhétorique ultra-nationaliste, le régime se trouve alors dans l’obligation constante de projeter une image de puissance à l’extérieur de ses frontières. Les crises que traverse actuellement la Chine font peser le risque d’un raidissement de sa position internationale, qui s’est illustré ces derniers jours par une agressivité inédite sur la question taïwanaise. Ce 72ème anniversaire de la République Populaire se pose donc comme un moment de défi pour Xi Jinping, qui à l’approche du XXème Congrès National du Parti Communiste Chinois, dans un contexte de plus en plus tendu avec l’Occident, se retrouve dans l’obligation d’être à la hauteur de sa promesse de « grande réjuvénation nationale ». Une question demeure : quel prix le leader chinois sera-t-il prêt à payer pour continuer la poursuite du « rêve chinois » ?
Théo Vibert, étudiant à Sciences Po Lille en Master
SIGR (Stratégie, Intelligence économique et Gestion des Risques)
alors vraiment ultra professionnel cet article