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Une sélection de sept albums sortis en septembre.

Le mois d’août a été généreux en nouveautés : Jack White, King Gizzard And The Lizard Wizard et Fontaines D.C pourraient en être le trio de tête. Septembre ne nous laisse cependant pas en manque, voici une sélection de 7 albums parus ce mois-ci. 

The Waeve – City Lights

Label : Transgressive

City Lights marque un retour plus qu’attendu au regard du succès qu’avait été le premier album de The Waeve. Le couple composé de Brian Coxon (co-fondateur de Blur) et Rose Elinor Dougall (ex-membre des Pipettes) signe ici une œuvre complexe et d’une grande qualité, au sein de laquelle les voix charismatiques du duo se mêlent aux arrangements de cordes et de cuivres. “Druantia“ en exprime la quintessence.

L’album recèle d’instants d’une précieuse intensité, à l’instar du déploiement instrumental de “Moth to the flame“ ou des élancées hymniques de “Song for Eliza May“ où la voix de Rose peut rappeler la regrettée Dolores O’Riordan des Cranberries.

Kit Sebastian – New Internationale

Label : Brainfeeder

Alors que le groupe Altin Gün semble détenir et assurer avec brio le monopole de représentation du pop-rock turc, Kit Sebastian semble ici étirer toutes frontières musicales au point de les dissoudre. Ce couple rassemble dans New Internationale des sonorités d’Indonésie, d’Azerbaïdjan et de Turquie bien évidemment. Kit Martin, multi-instrumentiste franco-britannique, fait se côtoyer guitares, saz, oud et cuivres dans un cocktail allant de la bossa cotonneuse à un jazz intempestif. Les inflexions vocales de la chanteuse turque Merve Erdem sont souveraines dans “Camouflage“, superbes dans “Göç / Me“.

L’introduction de “Ellerin Ellerimde“ rappelle le récent album du quatuor féminin Los Bitchos, d’origines suédoise, uruguayenne, australienne et anglaise. Une nouvelle Internationale, ici aussi.

Molchat Doma – Belaya Polosa

Label : Sacred Bones / Modular

Molchat Doma est un groupe biélorusse, dont le titre “Sudno“, aux guitares glaciales comme du béton soviétique, s’était massivement propagé sur Tik Tok en 2020, au risque de les astreindre définitivement à la grisaille austère de leur esthétique. En vérité, la cold wave de Molchat Doma semble s’être réchauffé auprès de la techno des années 80 et de Depeche Mode pour atteindre aujourd’hui des sonorités millimétrées, résolument dansantes mais toujours hantées par la voix caverneuse de Egor Shkutko.

Tindersticks – Soft Tissue

Label : City Slang

Tindersticks lève le voile sur un nouvel album feutré et évocateur. Habitués à la réalisation de bandes-originales avec la réalisatrice Claire Denis, les collaborations du groupe ont en effet contribué à faire de leur musique un catalyseur d’émotions. La voix cotonneuse de Stuart Staples se dégage d’orchestrations minutieuses avant de frapper l’auditeur de plein fouet avec un romantisme déchirant. Les arrangements sont la preuve d’un travail d’orfèvre, entre cuivres planant et percussions capitonnées.

L’usage à outrance de métaphores textiles dans ce texte (même la pochette de leur album s’y résous) ne souligne que trop bien cette évidence : rien ne remplace une écoute de Tindersticks, la musique produit elle-même les images auxquelles on voudrait la rattacher. Alors faisons silence, écoutons.

Fat Dog – WOOF.

Label : Domino Records

Mélange d’électro et rock aussi dystopique que la pochette pourrait le suggérer, Woof de Fat Dog tutoie la folie et frôle le kitsch. Déflagrations percussives et musiques tziganes mêlées au propos abscons de Joe Love, à base d’Apocalypse et de règne canin. Le groupe est connu pour son activité scénique débordante, son premier album est coulé dans le même moule.

Tramhaus – The First Exit

Label : Subroutine

Premier album réussi pour cette formation néerlandaise. Introduction en coup de pied avec l’excellent “The Cause“, compensée par l’équilibre de “Once Again“. Tramhaus propose un punk rock simple, diablement efficace mais loin d’être générique. La voix railleuse de Lukas Jansen se mêle aux échos flottants des guitares, dominantes et superbes lorsqu’elles s’abiment dans leurs flots éruptifs. L’album se situe au confluent d’inspirations multiples, “A necessity“ ou “The Big Blowout“ pourraient rappeler le Fontaines D.C originel de “Boys of the better land“.

Nick Cave – Wild God

Label : PIAS

Par humilité, je serai ici très bref. L’œuvre de Nick Cave invite, plus qu’aucune autre, à être écoutée plutôt que commentée. Ce nouvel album est d’une beauté insondable. Ghosteen paru en 2019 était l’album du deuil, Wild God en tire sa substance : la joie renait de la mort. Un cycle ornementé par les Bad Seeds, des chœurs splendides. Une merveille.

Molchat Doma sera à L’Aéronef de Lille le mardi 29 octobre à 20h, tout comme Los Bitchos le samedi 7 décembre.

 

Carol Coupreau

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