La voilà enfin, cette année de mobilité que vous attendez tous avec impatience ! Alors, qu’est-ce qui vous fait rêver ? Les States, le Canada, la Scandinavie ? Ou pour les plus aventureux et latinos d’entre vous l’Amérique latine peut-être ? Qu’on se le dise, s’il y a bien des destinations auxquelles vous n’avez même pas pensé pour votre 3A, je parie que la Slovaquie en fait partie. Et pourtant, ce petit pays qui ne fait pas de bruit a tout de la destination Erasmus idéale !
« Non Mamie, je pars en Slovaquie, en Slo-va-quie, la Tchécoslovaquie n’existe plus depuis longtemps. Non, ce n’est pas pareil que la Slovénie. Non, ce n’est pas l’URSS non plus, ça aussi ça n’existe plus ». Mais qui aurait l’idée saugrenue d’aller en Erasmus en Slovaquie ? C’est probablement ce que se sont demandés beaucoup de gens quand je leur ai annoncé ma destination de 3A, et peut-être vous aussi qui lisez cet article en vous demandant bien ce que je suis allée faire là-bas. Et vous voulez savoir le pire ? Ce n’était même pas un choix par dépit, mais bien mon premier vœu, et une des meilleures décisions que j’ai jamais prises. Démonstration en trois points.
Vivre à Bratislava, ou l’art de vivre hors du temps
C’est absolument saisissant : dès l’instant où vous mettez les pieds à Bratislava, vous entrez dans un espace-temps parallèle à celui que vous aviez connu jusqu’à présent. Oubliez le rythme effréné de vos journées lilloises, et laissez vous porter par l’atmosphère calme et relax de « Brati ». Ici les gens savourent un bon repas ou un chocolat bien épais à toute heure de l’après-midi et de la soirée, et ils savent apprécier une promenade le long du Danube au coucher du soleil.
Il fait bon vivre à Bratislava, on se sent tout de suite comme à la maison : connaître le centre-ville par cœur est l’affaire de quelques heures, et prendre ses habitudes dans les cafés et restos du coin, celle de quelques jours. Et pourtant, impossible de se lasser ! Bratislava, c’est ce genre de ville où vous avez l’impression de toujours avoir vécu, de connaître toutes les bonnes adresses, et où pourtant vous continuez à découvrir jour après jour de nouvelles choses, que ce soit des restos, des bars, des musées…
Sans parler du fait que la vie en Slovaquie n’est vraiment pas chère : pour quarante euros vous aurez les transports en illimités pendant trois mois, l’université vous délivrera même un papier vous permettant d’avoir une carte de gratuité pour tous les trains du pays (si vous vous y prenez suffisamment à l’avance) ; vous trouverez à certains endroits la bière à un euro, et vous pourrez apprécier les copieuses spécialités locales pour moins de cinq euros. Parlons-en, tiens, des spécialités locales : pour qui aime le fromage et les plats montagnards, la Slovaquie constituera un vrai bonheur gustatif. Le plat national, les “halusky” : ce sont des sortes de gnocchis enrobés de fromage de brebis fondus avec du bacon grillé. Et globalement ils mettent de ce fromage de brebis partout, dont vous ne pourrez plus vous passer très vite…
La Pan-European University : ambiance relax et bienveillante, à l’image de la ville
Pour ne rien gâcher, la Pan-European University avec laquelle l’IEP lillois a un partenariat accueille ses Erasmus comme des rois : chauffeur de l’aéroport jusqu’à votre logement, welcome week avec Laser game et dégustation de spécialités slovaques, ils vous emmèneront même faire votre carte de transport en commun pour que vous ne soyez pas perdu.e.s, pauvres brebis égarées que vous êtes. Niveau ambiance c’est une vraie petite famille, car vous ne serez pas plus d’une quarantaine, et c’est vraiment sympa puisque ça permet de connaître plus ou moins tout le monde. Et Bratislava est pleine d’étudiants Erasmus d’autres facs qu’il est facile de rencontrer via les divers groupes Facebook !
Histoire de dire un mot sur l’université en elle-même, pour ceux d’entre vous qui seraient intéressé.e.s par le journalisme, sachez que l’école possède son propre studio télé où vous serez amenés à pratiquer si vous choisissez le département de médias. Il faut en vouloir, parce que les cours ne sont pas toujours très bien organisés, ni tout à fait en anglais, mais manipuler des caméras de télé et réaliser des films pour vos cours n’est pas quelque chose que vous pourrez faire partout. Il s’agit de cours vraiment pratiques, une perle rare dans l’offre universitaire !
La Slovaquie, un pays au cœur de l’Europe mais hors des sentiers battus
Pour vous donner un peu une idée de l’ambiance le jour de l’accueil, les coordinateurs des RI nous disent bien de profiter, car on est là pour voyager et pour nous amuser. Qu’à cela ne tienne, je les ai pris au pied de la lettre et pour ça, la Slovaquie est peut-être le pays duquel vous voyagerez le plus de toutes les destinations Erasmus possibles et imaginables. Trois arguments pour vous prouver que c’est à peine exagéré.
N’ayez pas honte, faites un petit tour sur Google Maps, personne ne le saura : il n’y a pas plus central en Europe que la Slovaquie. Ca facilite déjà les projets de voyage. Ensuite, comme je l’ai dit précédemment, la Slovaquie, et globalement tous les pays avoisinant à l’exception de l’Autriche, sont des pays très peu onéreux, que ce soit en termes de transport, de logement, d’alimentation et de sorties : de quoi se concocter des petites escapades à moindre coût ! Et enfin, un élément plus lié à l’université qu’au pays mais qui joue aussi, votre emploi du temps vous permettra de vous accorder des weekends (largement) prolongés. Alors concrètement, ça vous permet de faire quoi ? Avec un peu d’organisation, en l’espace de trois mois je suis allée en Autriche à trois reprises, en République Tchèque, en Pologne et en Hongrie, sans oublier l’exploration de la Slovaquie. Convaincu.e.s ?
Mais surtout, ce qu’il me semble important de souligner, c’est que cette année sera l’occasion de toutes les découvertes : j’aurais sincèrement regretté de passer mon Erasmus dans un pays que j’avais l’intention, de toute façon, de visiter un jour. La Slovaquie, c’est le genre de pays qui vous surprendra plus d’une fois, et qui vous laissera une impression tenace quand vous le quitterez : celle d’avoir découvert une véritable pépite là où vous vous y attendiez le moins.
Philippine Malloggia