« Un photographe est quelqu’un qui écrit avec la lumière, dessine le monde avec des lumières et des ombres »
C’est ainsi que commence le documentaire Le sel de la terre sur la vie et la carrière artistique du photographe social Sebastião Salgado. Pourtant, il s’agit de quelque chose de plus d’une simple biographie, c’est un véritable voyage dans les coins les plus éloignés de la terre. Tout au long de cette aventure, le photographe nous accompagne en nous montrant les différentes réalités à travers le filtre de son appareil. Le sujet principal de ces images est sans doute l’être humain que Salgado considère comme ‘le sel de la terre’.
Originaire du Brésil, il décide ensuite de se déplacer en France avec son amie Lélia qui restera à ses côtés que ce soit dans la vie privée ou dans la vie professionnelle. Une fois à Paris, sa curiosité le pousse à abandonner ses études d’économie pour se consacrer à la photographie : il commence ainsi à explorer les terres d’Amérique latine et d’Afrique. Parmi les reportages les plus connus, on peut nommer Sahel, sur la sécheresse de cette région africaine, et Workers, concernant l’évolution de la conception du travail dans l’âge moderne. En 1994, le succès remporté par ses reportages l’amène à abandonner la célèbre coopérative des photographes Magnum pour fonder avec Lélia Amazonas Images– une agence autonome centrée principalement sur ses projets. Dans ses voyages, il témoigne de beaucoup de violences et de destructions provoquées par guerres et maladies à tel point qu’il passera du temps sans prendre des photos. Salgado réussit quand même à retrouver l’inspiration grâce à la puissance de la nature et réalise son propre hommage à la planète dans le dernier recueil Genesis. Cette étape de sa vie est profondément marquée par le retour à ses terres d’origine au Brésil : là-bas, les conjoints Salgado donneront vie à l’organisation non-lucrative et non-gouvernementale Istituto Terra. Le but originaire de l’initiative était de faire revivre la forêt subtropicale dans l’ancienne propriété de la famille Salgado, pourtant aujourd’hui elle a contribué aussi à restaurer les territoires environnants.
En ce qui concerne le documentaire, il a été réalisé en 2014 par Juliano Ribeiro Salgado, le fils de Sebastião Salgado et Wim Wenders. Pour l’héritier du photographe, il s’agissait d’une occasion pour découvrir en profondeur la personnalité de son père et son métier qui les a obligés très souvent à se séparer.
Un film qui nous fait bien sûr réfléchir ; tout cela en compagnie des habitants de Wazemmes qui ont décidé de mettre à disposition leur salon pour une soirée. C’est Mon Film Festival qui pendant le dernier weekend a animé le quartier de Lille : une opportunité pour faire des nouvelles connaissances mais surtout pour partager le plaisir d’un film qui nous a touchés. Voilà expliquée la décision de mettre au centre de l’affiche un canapé comme symbole d’échange et de partage… et vous, vous avez participé ?
Agence de presse de Sebastião Salgado et Lélia Wanik Salgado
Nicole Della Torre