Après une rencontre catastrophique ce week-end face aux écossais (26 – 32), les Bleus enchainent les défaites depuis 8 matchs. Peuvent-ils espérer retrouver leur niveau face à l’Italie le 23 février prochain ?
Alors même que le top 14 est un tournoi mondialement reconnu, recherché par les joueurs les plus expérimentés, la France échoue toujours au niveau international. Ce week-end à Murrayfield, le XV a démontré sa capacité à enchainer les erreurs basiques, lui coûtant la victoire. En effet, jusqu’à la 60ème minute de jeu, les français menaient encore au score, grâce aux exploits personnels de Teddy Thomas (3ème et 27ème), un des meilleurs français du tournoi. Mais les Bleus n’ont jamais creusé l’écart. Les écossais ont toujours répondu aux offensives françaises, avec les essais de Maitland à la 13ème (7– 10) et de Jones à la 32ème (14 – 17), ou par les pénalités de Laidlaw (qui inscrit 18 points en deuxième mi-temps avec 100% de réussite). Pourtant, la première mi-temps avait montré une équipe d’Ecosse maladroite, enchainant quelques fautes, au niveau notamment du renvoi des touches. Quant à la troisième ligne française, elle a prouvé dans la première partie du match qu’elle était capable de se défendre efficacement, à l’image de Lauret ou Camara.
Rappelons le, Lionel Beauxis n’avait pas été sélectionné en équipe de France depuis 2012, mais a-t-il apporté son expérience à la jeunesse française ? Même après l’entrée de Baptiste Serin à la mi-temps, en remplacement de Maxime Machenaud, le joueur n’a pas passé un seul point entre les poteaux, laissant ses confrères taper à chaque fois. Il a été utilisé à plusieurs reprises pour des renvois en touches, mais ce que l’on retient malheureusement de son match, c’est son en-avant grossier à la 65ème, dans les 22 mètres français, à l’image de l’équipe. Une erreur inconsidérée, qui ne coûte pas le match aux français, mais qui reflète le manque de concentration et d’adresse du XV, qui s’est affirmé dès l’heure de jeu.
Alors même que le jeu lui offrait une balle de match à 2 minutes de la fin, l’équipe de France a manqué d’efficacité face à la défense écossaise. Ce dernier cadeau aurait pu lui permettre de voler le match aux écossais volontaires et entreprenants, après leur défaite face aux gallois le week-end dernier (34-7). Indisciplinés, les Bleus étaient loin du niveau de leur adversaire, ce qui promet un avenir laborieux face aux deux autres leaders du Tournoi, l’Angleterre et le Pays de Galles. Reste à attendre le 23 février pour voir si les Bleus sont encore capables de gagner un match face à l’Italie.
Une charnière maudite
Touché à l’épaule, Maxime Machenaud est sorti à la mi-temps, juste après avoir passé une pénalité importante pour les Bleus à la 40ème (14 – 20). Après les blessures de Dupont et Jalibert face au match contre l’Irlande et la blessure de Para en Coupe d’Europe, la charnière française est définitivement maudite. Heureusement, Maxime Machenaud s’est vu rassurant, expliquant ainsi que la mi-temps l’ayant refroidi, il était préférable de laisser jouer Baptiste Serin. Rappelé par Jacques Brunel pour le match contre l’Italie, le demi de mêlée du Racing fera bien parti des 31 pour le 23 février.
Que penser de l’arrivée de Jacques Brunel ?
Cet été, alors même que Guy Noves enchainait les défaites en tant que sélectionneur (en contradiction totale avec ce qu’il avait été capable de faire en tant qu’entraineur du Stade Toulousain), Bernard Laporte, président de la Fédération française de Rugby le remplaça par Jacques Brunel, alors entraineur de l’Union Bordeaux Bègles (UBB). Placement relationnel ou nécessaire ? Bernard Laporte a considéré que Guy Novès n’avait pas les moyens de finir les quatre ans (minimums) pour un sélectionneur. Ce dernier a donc été limogé seulement deux ans après avoir accepté le poste, alors même que le déclin de la France avait déjà débuté sous Philippe Saint-André (2011 – 2015). Pour le moment, Jacques Brunel ne fait pas mieux que Guy Noves, qui, rappelons-le, avait terminé sa carrière sur un match nul face au Japon. Faut-il encore attendre le prochain match des français. Une défaite face à l’Italie marquerait définitivement la déchéance de la France au niveau international. Les Bleus finiraient alors derniers du Tournoi, et ce serait, pour les italiens, une de leurs rares victoires depuis leur entrée dans le Tournoi en 2000.
Les épisodes de la soirée post-défaite de ce week-end ont mis Jacques Brunel en difficulté (plusieurs joueurs ont été auditionnés par la police écossaise après une soirée arrosée, et une plainte pour agression sexuelle a été déposée). Sur la liste des 31 qu’il a annoncé avec 24 heures de retard, le sélectionneur a décidé de prendre ses responsabilités en excluant neufs joueurs pour leur comportement (Anthony Belleau, Rémi Lamerat, Louis Picamoles, Jonathan Danty, Félix Lambey, Teddy Thomas, Sekou Macalou, Alexandre Lapandry et Arthur Iturria). Seul Yacouba Camara figure sur la liste, alors même qu’il avait été entendu par la police écossaise. L’équipe est donc partiellement modifiée, et il va falloir reprendre l’entraînement pendant les dix prochains jours.
A l’aube de la Coupe du Monde au Japon en 2019, l’équipe de France a encore un travail titanesque à fournir, si elle veut pouvoir passer les poules, ou quand bien même retrouver son niveau perdu en 2007.
Coline Fournier
Sources
- Photo de l’équipe : https://www.lexpress.fr/actualites/1/sport/tournoi-xv-de-france-apres-la-defaite-une-3e-mi-temps-qui-pose-question_1984213.html
- Photo de Jacques Brunel : http://www.sudouest.fr/2018/02/11/jacques-brunel-l-indiscipline-nous-coute-cher-4192001-773.php