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Carnet de 3A – Venga y descubra Madrid !

Quelques dizaines de lignes pour raconter Madrid et l’Espagne, c’est loin d’être suffisant… Je vais essayer d’en présenter le maximum, les points importants qui pourraient vous convaincre d’y passer, ou d’y rester ! Si après ça, vous vous posez encore des questions, j’y répondrai avec plaisir.

Par où commencer ? Par le commencement, allez.

Pour être honnête, Madrid n’était pas dans ma liste de choix, je n’avais demandé que des pays d’Amérique Latine, et j’étais censée partir un an en Uruguay. Mais la vie en a décidé autrement, alors finalement, j’ai choisi l’Espagne.

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, je m’étais très peu renseignée avant d’arriver et je n’ai vraiment pas été déçue. Je pense que Madrid est une destination exceptionnelle dans le cadre d’un Erasmus. Pourquoi ? On y mange super bien, la vie n’est vraiment pas chère (moins chère qu’au Chili pour un certain nombre de produits par exemple), la nightlife est dingue, il fait (presque) tout le temps beau, on peut parler espagnol sans partir à l’autre bout du monde et on peut voyager en Espagne -qui est un super pays- mais aussi partout dans le reste de l’Europe pour vraiment pas cher.

Madrid, la ville où il fait bon vivre

Madrid n’est pas une ville très dépaysante pour quelqu’un qui vient de France. C’est grand, lumineux, propre, il y a des hauts bâtiments dans le centre, et l’architecture est assez moderne puisque c’est une ville relativement jeune.

Pour une capitale, ce n’est pas très grand : une fois dans le centre, on peut tout faire à pied. Moi qui habite à deux pas de la Puerta del Sol, la place principale, je me déplace essentiellement à pied (sauf pour aller à l’université) et c’est très agréable.

Ce qui est génial, c’est qu’il y a toujours quelque chose à faire dans une ville comme Madrid, et pas mal de quartiers à découvrir : le centre est assez touristique et étudiant mais au nord, on trouve les quartiers de Malasaña (bobo hipster avec plein de petits bars, boites et friperies), Chueca (le quartier gay) et Salamanca (excentré mais très riche). A l’ouest, il y a le quartier de La Latina, avec plein de bars (oui en fait y’a des bars partout), de beaux bâtiments et des centaines de restaurants pour manger des tapas. Le barrio del Retiro, à l’est, est proche de l’immense parc madrilène du même nom où tout le monde se retrouve le dimanche, et le quartier de Lavapies au sud, est plus multiculturel mais tout aussi accueillant avec son street art et ses ruelles en pentes.

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Le parc du Retiro

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Chaque quartier a sa vie, son ambiance, ses particularités, et je pense qu’il faut les vivre pour comprendre vraiment de quoi on parle.

La plaza Dos de Mayo
Malasaña
Malasaña

Le rythme espagnol n’est pas une légende : avant 10h, les rues sont presque vides, mais à minuit, elles sont encore pleines à craquer, avec des jeunes mais aussi des familles et des enfants en bas âge. Ils mangent vers 15/16h puis vers 23h, et finalement, on prend très (trop ?) vite leurs habitudes. Les gens sont tranquilles, jamais trop pressés, bien que j’ai trouvé que les madrilènes n’étaient pas les plus avenants par rapport aux habitants des autres villes d’Espagne où j’ai pu aller.

Il faut savoir que Madrid est une ville très étudiante et pleine d’Erasmus. Même si tout le monde est très sympa, on nous fait souvent comprendre que l’on ne vit pas la « vraie » vie espagnole avec des petites remarques du style « ah bah oui, toi t’es en Erasmus, tu vas à l’université 2 jours par semaine et le reste du temps, tu fais la fête avec des étrangers et tu pars en voyage tous les week-end ». Evidemment, ce n’est pas totalement faux, mais on se sent parfois catégorisé un peu trop facilement !

Ne vous inquiétez pas, je pense que c’est quelque chose que l’on doit ressentir un peu partout (on a parfois l’impression d’être là en tant qu’observateur d’une culture que l’on ne connaît pas vraiment), mais le potentiel culturel de la ville fait vite oublier cette petite déconvenue. Même si son histoire n’est pas forcément la plus riche des capitales européennes, il y a une multitude de musées avec des collections exceptionnelles, des cathédrales et églises, un palais royal, des théâtres et petites salles de concert où on peut facilement aller passer une très bonne soirée pour quelques euros.

vue depuis l'Ayuntamiento
vue depuis l’Ayuntamiento

Au niveau alimentaire, il y a de quoi faire ses courses un peu partout, et on trouve à peu près les mêmes produits qu’en France pour moins cher. Bien sûr, les tapas ne sont pas une légende non plus, et on peut en manger partout, pour tous les prix et tous les goûts : avec une bière à l’apéro, au restau avec des copains, en sortant de boite à 4h du matin…

L’alcool n’est vraiment pas cher, donc on peut passer des bonnes soirées, d’autant plus qu’il y a des millions de boites et bars dans cette ville. C’est hallucinant. Pour les moins téméraires, vous testerez le 100 Montaditos, cette chaîne de bars (il y en a absolument partout) qui vend la pinte de bière ou de tinto de verano (sangria bas-de-gamme) à 1,50€. Pour les plus motivés, vous vous laisserez tenter par le Kapital, la plus grosse boite madrilène, où il y a 7 étages, un rooftop et du reggaetton à fond tous les soirs de la semaine.

Un mot ou deux sur les études, quand même !

Bon, je ne suis pas seulement à Madrid pour profiter de la ville et des toutes les opportunités qu’elle offre, mais aussi pour aller à l’Université.

Je suis à la UAM, Universidad Autónoma de Madrid, qui se trouve dans le nord de la ville, à 20 minutes en train depuis le centre. Le campus est immense, chaque faculté a son propre bâtiment avec sa BU et sa cafétéria, et je dépends de la fac de droit, qui est, selon les rumeurs, la meilleure d’Espagne. Heureusement, la fac de science politique dépend de la fac de droit, nous avons donc accès à toutes sortes de cours, et il est aussi possible de prendre des cours dans les autres fac (philo et littérature, relations internationales, économie, psychologie…) même si ce n’est pas forcément évident parce qu’on doit se débrouiller tout seul pour aller démarcher les administrations et s’inscrire. Le gros point négatif de cette fac, d’après moi, c’est justement les galères administratives. On n’a pas d’interlocuteur particulier et nos messages se perdent donc entre les différentes secrétaires, c’est un peu fatiguant parfois !

J’ai des cours qui me plaisent bien et j’ai assez peu de travail, mais ça, je sais que ça dépend des matières : j’ai des amis qui croulent sous les essais et les lectures, donc il est possible de passer une année très tranquille comme très studieuse à l’UAM.

Pour l’ambiance générale, c’est une université où les étudiants sont assez politisés, globalement bien à gauche. Il y a tout le temps des manifestations, événements, banderoles en tous genres accrochées sur le campus et jusque dans les bâtiments pour dénoncer, inviter à réagir, s’indigner… Imaginez l’agitation pendant le referendum du 1er octobre sur l’indépendance sur la Catalogne et tout ce qui a suivi !

Les étudiants boivent des bières à la cafet’ entre deux cours et fument des joins allongés dans l’herbe, personne ne juge personne et ça convient à tout le monde.

Le campus de la UAM
Le campus de la UAM

Voyages, voyages…

Enfin, pour finir cette petite présentation, je voudrais vous parler des possibilités de voyages. Avec mes week-end de 4 jours, j’ai dès le début essayé de sortir de Madrid pour aller découvrir l’Espagne. C’est drôle, dès qu’on quitte la ville, les paysages changent du tout au tout, et on se retrouve vite dans le désert ou les montagnes. Il y a beaucoup de villes proches de Madrid que l’on peut aller visiter pour une journée comme Toledo, Cuenca, Avila ou Segovia (le système de bus fonctionne bien), et d’autres où il faudra plutôt aller passer le week-end entier : Valencia, Barcelona, Sevilla et Granada…
Il y a la mer, la montagne, des espaces très peuplés et d’autres vides sur des kilomètres, ce qui ouvre une grande variété de possibilités d’escapades.

En arrivant, je pensais connaître déjà pas mal le pays, mais vraiment croyez-moi, ce n’est pas avec une semaine à Barcelone, une en Andalousie et un passage éclair à St-Jacques de Compostelle ou Bilbao que l’on a vu l’Espagne.

A Madrid, il y a un aéroport international énorme qui est vraiment facile d’accès en transport depuis lequel on peut se rendre un peu partout en Europe, pour pas cher. A titre d’exemple, je suis allée en Italie, à Bologne pour un week-end, et avec RyanAir, j’ai payé 67€ aller/retour. C’est très facile d’aller au Portugal ou au Maroc, ce sont des destinations prisées des espagnols, et les réseaux Erasmus organisent des voyages à des prix très corrects si jamais on n’a pas envie de tout gérer de son côté.

Et puis bien sûr, n’oubliez pas qu’à quelques centaines de kilomètres, il y a Salamanca, et les FIFE qui nous attendent les bras ouverts !

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Grenade
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Séville

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La cathédrale de Salamanca

Vous l’aurez compris, Madrid est une ville à découvrir absolument, et il y a tellement de choses à y voir et à y vivre que c’est une excellente destination pour un Erasmus (ou alors pour un week-end, si tu pars déjà au bout du monde l’année prochaine). J’y reste un an, mais je sais qu’à la fin, je n’aurai toujours pas tout vu de cette ciudad loca !

Sur ce, salut la compagnie, je retourne à mes pintes de Mahou.

Héloïse Mélan

(crédits photos : Héloïse Mélan)