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L’humanité est-elle en voie de disparition ?

Humanisme et humanité sont-ils des mots de la même famille ? Oui. Mais ont-ils un sens commun ? Peut-être pas. Que diriez-vous d’analyser ce qu’est devenue l’humanité aujourd’hui ?

Des êtres-humains, tous « semblables », tous « égaux », dans une société « humaine » où « l’Etat-Providence » possède une « place » … Mais avec des différences qui font ce que nous sommes. Un humain est une personne qui possède des sentiments, des idées, une conscience, un corps, et toutes autres formes de choses qui lui appartiennent. Oh vous voyez déjà dans le début de cette – appelez cela comme vous voulez – une utopie, un discours barbant, un message qui ne vaut rien, mais laissez-moi finir, et essayez au moins de prendre le temps de lire jusqu’au bout.

Ce message s’adresse à tout le monde, et particulièrement à nous, étudiants de Sciences Po. Où est passée notre humanité, et oui je parle bien d’humanité et non d’humanisme, car l’humanisme est un mensonge. L’humanisme serait une des dispositions naturelles de l’Homme, une disposition qui lui permettrait d’être au-dessus des autres être-vivants, d’avoir une conscience, d’être rationnel et faire ses choix selon le Bien Commun. A quoi pensez-vous quand on vous parle d’humanisme ? A la générosité dont sont capables les gens, à la gentillesse, et l’attention de l’autre ? Pensez-vous au Bien Commun ? En réalité ne faut-il pas voir l’humanisme comme une forme d’égoïsme de l’Homme qui lui permettrait d’être en paix avec sa propre conscience ?

Humanisme et égoïsme : un humain ne cherche qu’à prendre soin de lui, en général ; car j’espère qu’il existe encore des exceptions dans cette société. Des idées divergentes, des causes plus ou moins nobles que cela soit « extrémiste », accablant, « normal » et j’en passe.  Tout nous sépare, me direz-vous. Mais la seule chose qui nous sépare aujourd’hui, et j’en appelle à votre bon sens, ce n’est autre que nous, et notre humanité disparue. Où sont passés les principes humains dont nous sommes censés faire preuve ? Nous, élèves de Sciences Po, ramenons tout à la politique et/ou à nous-mêmes. Plus rien n’est simple, plus rien n’est commun. Nous en arrivons à nous opprimer nous-mêmes, à nous conditionner pour être des enfants de l’État, des enfants de la société actuelle. Tous, que cela aille de ceux qui s’opposent à cette situation, à ceux qui la protègent, à ceux qui l’aiment et à ceux qui la détestent. Nous sommes tous conditionnés, et nous en avons perdu notre humanité. Où est passée cette envie de vivre pour les autres ? Pourquoi devons-nous penser à nous, et ne plus penser aux autres ? L’humanité signifie bien plus que de prôner des idées, que de lutter contre des choses qui nous paraissent injustes, illégales, ou complètement absurdes.

humanisme

L’humanité n’est autre qu’accepter l’autre tel qu’il est. Notre humanité ne devrait pas être conduite par la politique. Pourquoi y aurait-il le Bien ou le Mal ? Pourquoi ne pouvons-nous pas passer outre toute la politique qui nous a envahi et ne pas s’accepter tels que nous sommes ?

Pourquoi une femme n’aurait-elle pas les mêmes droits que les autres ? Pourquoi la maladie, la religion, l’ethnicité ou les idéaux devraient en marginaliser certains ? Pourquoi la droite et la gauche se détestent-elles autant alors qu’elles se ressemblent tellement ? Une envie de pouvoir, une envie de gouverner, une idée simplement différente des gens à « protéger ». Je ne m’engage à rien, non. J’ai mes propres idées politiques mais je n’en fais rien, et je les empêche de gouverner ma vie, et c’est cela qui me rappelle que je suis humaine. Dédier sa vie aux autres, c’est ce que j’aimerais que tout le monde puisse apprendre. Bien sûr tout en restant vigilant sur soi-même, l’idée ne serait pas de s’abandonner au profit des autres. Mais simplement, pourquoi devons-nous tous nous détester ? Pourquoi, parce que nous sommes différents, ne pouvons-nous pas nous accepter ?

Je suis peut-être utopiste selon vous, mais il ne suffit pas d’avoir traversé une épreuve difficile pour se rendre compte que l’être humain est important. Un cancer, une dépression, un décès, un accident, un handicap, … certes cela nous apprend la vie, et fait de nous une force, car oui, les étapes douloureuses de la vie font de nous des individus plus forts, et plus humains. Mais même sans avoir passé une de ces épreuves, il y a au fond de nous tous cette petite étincelle qui ne cessera de briller et qui nous dit à tous qu’être humain est la seule façon de régler cette guerre.

Arrêtez de parler d’utopies, arrêtez de vous cacher derrière la politique, la gauche n’est pas toujours la plus humaine qui soit et la droite n’est pas non plus la plus inhumaine, comme certains le pensent. Beaucoup de gens disent défendre les droits des opprimés, alors même que leurs propos ne tiennent pas la route.

Agissez en pensant aux autres, à tout le monde ; pas simplement à ceux qui vous ressemblent. Parlez-vous, mais stoppez ces débats puérils. Nous nous ressemblons, mais ce sont nos différences qui feront de nous une force. Battons-nous contre ce que la société veut que nous soyons. Un acte humain est un acte qui n’est pas fait pour vous ou votre conscience ; mais bien un acte qui vous fera sentir que la personne en face de vous aura du plaisir à voir ce que vous êtes. Un simple sourire, un regard, un message, de la bonne humeur, une part de pizza ou une barquette de frites… Tout peut devenir humain si nous le désirons ainsi.

Paliens, stoppez cette guerre et acceptez-vous.

 

 Coline Fournier.