L’élection des représentants des étudiants au conseil d’administration de Sciences Po Lille aura lieu le 22 novembre prochain. Avant que la campagne ne soit officiellement lancée le 13 novembre, la Manufacture ouvre ses colonnes aux 4 listes qui se sont déclarées candidates. Second aperçu aujourd’hui avec la liste Avenir Spl, représentée par Romane Lacroix (1A), Inès Ameur (2A), et Alan Cardin (4A).
En quelques mots, présentez-nous Avenir Spl.
Inès Ameur : “L’idée centrale d’Avenir Spl est de mettre les étudiants au centre de nos préoccupations. C’est une chose que l’on peut entendre dans différentes listes, mais l’idée du questionnaire [réalisé du Facebook ndlr] va en ce sens. La finalité de notre projet est que chacun trouve son compte au sein de l’école. On est dans une démarche collaborative et l’on incarne tout à la fois l’expérience, la nouveauté et l’efficacité à travers nos pôles.”
Alan Cardin : “On est une liste paritaire au niveau de sa composition. On est une liste consciente des changement qui vont intervenir cette année. Avec notre système de pôle on espère faire bouger les lignes.”
Romane Lacroix : “Le but c’est que tout le monde s’y retrouve.”
Avenir Spl a remplacé Paliens Engagés et Up!, aujourd’hui disparus, quel bilan tirez-vous de ces expériences précédentes ?
I.A : “Dans le mesure où un tout nouveau conseil d’administration va être élu cette année, il nous semblait important que les élus se renouvellent aussi, notamment pour tirer les erreurs du passé et travailler d’une nouvelle façon. Pour ma part, travailler dans une liste durant un an l’an passé, m’a convaincu qu’il fallait nous réorganiser pour que l’on fasse autre chose et tourner la page.”
Qu’est ce qui vous démarque des autres listes et qu’est ce que vous avez qu’elles n’ont pas ?
A.C : “Ce que nous regrettons chez Sud c’est leur opposition de principe à ce qui peut se faire au conseil d’administration et sur ce qui peut être porté et proposé par l’administration. A partir du moment où une idée nous semble bonne pour les étudiants, qu’elle soit proposée par Sud, une autre liste ou l’administration, il n’y a aucune raison que l’on s’oppose à cela. Pour la liste NOUS, on n’a pas encore d’informations sur leur démarche.”
I.A : “Ce qui nous démarque, c’est le système de pôle : avec ce système chacun de nos neuf représentants porte le projet du début à la fin de l’année. L’avantage c’est que si l’un de nos membres d’un pôle n’est pas élu, les étudiants sauront toujours qui aller voir pour avoir des informations.”
A.C : “Le fait d’avoir des pôles permet d’avoir une continuité et une cohérence dans notre démarche. Cela permet aussi d’avoir des référents pour les étudiants. On s’est rendu compte qu’un grand nombre d’étudiants se sentait perdu dans les démarches administratives.
“On souhaite porter un message du bas vers le haut, pour répondre au mieux à leurs interrogations.” – Alan Cardin (4A).
Diriez-vous que les conditions d’études des élèves à Sciences Po Lille sont si mauvaises que cela, et si oui faut-il opérer des changements profonds ?
A.C : “Je pense que la situation des élèves à Sciences Po Lille n’est pas mauvaise. Cependant, dans un contexte de changement de direction, il y a un moment où le message des anciennes listes commence à être inaudible. Je crois que c’est bon de réfléchir sur ce que de nouvelles listes ont à apporter et de proposer un nouveau regard. Aujourd’hui par exemple, on arrive avec des étudiants de premier cycle qui n’ont tout simplement pas le même système de notation que nous, étudiants de quatrième année, avons eu lorsque nous étions en première année !”
Quelles seront vos armes pour convaincre les membres du conseil d’administration lorsqu’une décision qui ne fait pas l’unanimité devra-t-être prise ?
I.A : “Il nous est effectivement déjà arrivé de défendre l’une de nos propositions l’année dernière, bien que la majorité du conseil d’administration fusse contre. Cependant, il faut savoir qu’en conseil d’administration, on ne se résigne pas ! Ce n’est pas parce que une majorité du conseil d’administration s’oppose à l’une de nos propositions, que l’on baisse les bras ! On est là pour montrer notre désaccord. Si il y a un nouvel accord qui nous semble bon, on le vote, sinon on s’abstient.”
Vous vous définissez comme une liste apartisane. Cela signifie que le politique doit être absent du conseil d’administration ?
A.C : “Je crois qu’il faut faire la distinction entre le partisan et le politique. C’est important qu’il y ait du débat politique au sein d’un IEP. Les étudiants doivent comprendre qu’au sein de la liste, on représente des étudiants et on ne porte pas de projets idéologiques personnels. On ne se fait pas la voix d’un syndicat ou d’un parti politique. Nous sommes des étudiants avec des revendications propres qui n’ont pas vocation à être exprimées au sein du conseil d’administration ou dans le cadre de la campagne. On se concentre sur ce qui se passe au conseil d’administration, le reste on n’en parle pas.”
I.A : “C’est important de distinguer l’activité syndicale de l’activité au sein de l’IEP. Ce que l’on fait en dehors de l’école n’a pas d’impact sur les mesures que l’on veut mettre en place au sein de la liste. D’autre part, lorsque l’on parle de réforme au sein de l’école, qui touchent des domaines aussi différents que les imprimantes, la cafétéria ou la réforme de la notation, je pense que la part de politique qui est impliqué dans ce débat est très minime. D’ailleurs, entre nous, on ne parle pas de politique, et je ne connais pas les bords politiques des autres membres de la liste.”
Mettre en avant le côté “apartisan” de la liste, est-ce aussi un moyen de rechercher un consensus pour essayer de rallier toutes les opinions ?
I.A : “Encore une fois je crois que ça n’a pas d’intérêt de parler de politique lorsque l’on parle du conseil d’administration. C’est très abstrait et les étudiants ne se rendent pas compte de ce que l’on y dit, fait et vote.”
“Il faut comprendre ce qu’est le conseil d’administration et ce qu’il s’y passe.” – Inès Ameur (2A).
A.C : “Cependant, c’est notre travail que d’aller convaincre les étudiants ; ce que nous feront durant la semaine de campagne. On arrive pour ces élections avec un programme qui est sincèrement béton. Tout ce que l’on va proposer ce seront des propositions applicables. On a regardé ce qui était faisable par rapport à ce qui avait déjà été fait à Sciences Po Lille, par rapport à la loi, au règlement et en fonction de ce qu’il se faisait dans d’autres établissements d’enseignement supérieur.”
Estimez-vous que les étudiants de Sciences Po Lille se sentent suffisamment concernés par ce qu’il se passe dans leur école et par ce qui est dit au conseil d’administration ?
A.C : “Certains éléments qui ont été votés l’an passé n’ont pas forcément été communiqués aux étudiants. Cela a donc été mal compris et ça a pu générer des sentiments d’injustice ou de frustration. Notre but, est d’arriver au conseil d’administration avec nos propositions et nos convictions puis d’en sortir pour aller voir les étudiants et leur dire ce qui a été et ce qui n’a pas été fait. Cette démarche s’inscrit dans une logique de transparence et de proximité.”
Concernant le système de notation, celui-ci a été maintenu en l’état l’année dernière malgré de nombreuses demandes de modifications de la part des étudiants. Que proposez-vous de votre côté ?
I.A : “Nous ne sommes pas encore en mesure de vous dévoiler tous les éléments du programme, la campagne n’ayant pas commencé. Cependant il a été tout de même demandé l’année dernière la présence d’une fiche de justification, lorsque un élève reçoit un “F”.”
A.C : “De notre côté, si l’on constate qu’un professeur refuse de donner cette fiche justificative, nous nous rendrons directement à la direction. On s’engage à ce qu’il y ait une transparence maximale sur tous les droits dont bénéficient les étudiants.”
Vous souhaitez, avec votre pôle associatif renforcer la richesse associative de Sciences Po Lille, qui est déjà très importante. Comment comptez-vous vous y prendre ?
I.A : “On demande surtout une valorisation des associations de Sciences Po Lille. Celles-ci sont très nombreuses, très dynamiques et soutenues par l’administration de Sciences po Lille. Pourtant, à travers le parcours des étudiants, on se rend compte qu’il est encore trop difficile de mettre en valeur l’expérience associative. On entend par “valorisation”, l’accord de crédits ECTS ou des décrets de compétence pour valoriser l’engagement associatif de l’étudiant. L’idée est qu’au moment où l’étudiant sort de Sciences Po Lille, il ait une forme de reconnaissance et une attestation de participation à la vie associative. Un élément qui n’existe pas encore, mais que l’on souhaite porter devant le conseil d’administration.”
Que diriez-vous aux derniers indécis pour les convaincre de voter pour votre liste ?
I.A : “La proposition est peut-être simple, mais fondamentale : lire les programmes. La richesse de notre programme est énorme et je pense qu’elle ne le sera pas partout. Il faut que les étudiants s’informent sur ce pourquoi ils vont voter, que l’on ne vote pas parce qu’il y a telle ou telle personne.
“Il faut voter en fonction de ce que la liste propose et non pas en fonction des têtes.” – Inès Ameur (2A).
A.C : “Avec le changement de direction, c’est une opportunité unique d’aller de l’avant et d’adopter des mesures qui n’avaient jamais pu être votées auparavant. C’est une vraie occasion de changer la donne pour repartir sur des bases plus saines et plus apaisées.”
R.L : “C’est un programme réfléchis que l’on a essayé d’approfondir en demandant des avis aux étudiants, à l’administration, aux professeurs. Je pense que cela se ressentira que l’on a travaillé dessus le jour de l’élection et dans le résultat final.”
La campagne est officiellement lancée depuis mardi 13 novembre 2018. L’élection aura lieu le 22 novembre 2018. Toutes les autres interviews seront à retrouver sur notre site.
Propos recueillis par Baptiste COULON