Le 20 mars dernier, j’ai eu l’honneur de me rendre au ministère de l’éducation à Paris afin d’assister à une journée organisée par l’association nationale pour la promotion de la presse d’initiative jeunes, Jets d’encre. Au cours de cette journée placée sous le signe de l’échange nous avons pu assisté à une conférence de presse avec Jean Michel Blanquer ministre de l’Education nationale et Gabriel Attal secrétaire d’État auprès du ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse. Nous avons pu en effet au cours de 45 minutes, poser des questions à Gabriel Attal, sur le thème du service national universel ainsi que sur celui de l’engagement des jeunes, mais également sur les thématiques du revenu universel d’activité ou encore de l’écologie citoyenne.
En effet, sur la question de la logistique du service universel national, Gabriel Attal a insisté sur le fait qu’il s’agira à l’été 2019 d’une phase test avec environ 2000 jeunes volontaires dans 13 départements. C’est une expérience réfléchie en préalable avec une consultation numérique du ministère basé sur la participation de 50 000 jeunes. Cette phase test a été approuvé par 75% des jeunes interrogés selon le ministère, dont 70% confirmant son caractère obligatoire. De plus, le ministre a également insisté sur le caractère représentatif des jeunes sélectionnés pour la phase test du dispositif grâce notamment aux journées défense et citoyenneté or il n’y a pas eu de vraies précisions sur les critères de représentativité où sur ces modalités effectives.
A propos du thème de l’engagement des jeunes, Monsieur Attal a tenu à souligner l’aspect positif des nombreuses manifestations en faveur du climat qui démontrent ainsi que « la jeunesse française n’est pas individualiste » et est très fier de la jeunesse engagé dans des manifestations POUR quelque chose ce qui est exceptionnel. Il a également insisté sur la nécessité de favoriser l’engagement chez les jeunes dès le lycée via l’EMC et le développement de temps pour s’engager « dans des associations sur le terrain ».
Son discours au cours de ces 45 minutes de conférence de presse a donc été parsemé de références aux avancées du gouvernement en matière d’éducation en parlant notamment de la mise en place d’une initiative du ministère lancée le 15 mars 2019 de débats dans des lycées, ou encore l’octroi de 15 milliards d’euros dans le budget de la formation professionnelle montant inédit selon lui.
La conférence de presse de Jean Michel Blanquer a été plus brève et s’est concentrée sur la réforme du lycée, sur la plateforme sujette à controverse Parcoursup et enfin sur la vie scolaire des lycéens. A propos de la réforme du lycée, le ministre a tenu à recentrer les objectifs de la réforme que sont l’élévation du niveau général des étudiants français ainsi que la justice sociale. Celle-ci est selon lui, permise grâce à l’octroi de spécialités à différents lycées notamment en rendant attractifs des établissements situés dans des zones écartées comme les zones rurales ou en banlieue et ainsi compenser les inégalités de répartition des lycéens.
Le ministre a ensuite dû répondre aux problématiques de répression des manifestations lycéennes et de la prise en compte de leurs nombreuses revendications en exprimant une position ferme quant à la nécessité d’un débat démocratique. En effet, il a réaffirmé la concertation amorcée dès 2017 en collaboration avec le conseil national de la vie lycéenne et les syndicats étudiants et de ce fait la nécessaire démocratie étudiante et la prise en compte de leurs revendications au sein d’un débat où l’avis de chacun est respecté. Le ministre a de ce fait volontairement non mentionné les différentes interventions des forces de l’ordre parfois violentes comme on a pu le constater à Mantes-la Jolie et occulté les polémiques liées à ces interpellations.
Enfin, l’un des principaux points défendus par le ministre a été la plateforme Parcoursup et son fonctionnement. En effet en démontrant la prise en compte de l’engagement associatif via un espace libre dédié à l’expression de l’étudiant, le ministre est complémentaire à Gabriel Attal en mettant au coeur de ses préoccupations l’engagement des jeunes qui serait alors davantage valorisé que sur l’ancienne plateforme APB. Il va également répondre aux critiques sur la plateforme en arguant que les chiffres sur le nombre d’élèves n’ayant pas d’orientation à la rentrée 2018-2019 sont faux et plutôt souligner les réussites de Parcoursup tel que le fait que 30 000 étudiants en plus ont été affecté à cette même rentrée, ou encore le fait que les bacheliers professionnels et technologiques ont été davantage représentés lors des affectations dédiés par une augmentation visible de 20% entre l’année scolaire précédente et celle-ci.
En conclusion, malgré un temps de parole relativement court, les ministres ont répondu à de larges questions en ayant un discours bien que similaire, porté sur l’engagement des jeunes et sur la nécessité du débat dès le lycée afin d’encourager la hausse du niveau des étudiants pour les préparer à leur future vie professionnelle.