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The Curves : la tradition post-punk au cœur de la scène locale lilloise

Le 1er octobre, à l’Aéronef, avait lieu le premier « Warm me up » de l’année 2019-2020. Le principe est simple : une heure, une fois par mois, deux groupes locaux se partagent la scène. Une aubaine pour amateurs comme pour confirmés de jouer en live devant un public dans une véritable salle de concert. À cette occasion, le groupe post-punk The Curves, établi dans la région depuis 2017, montait sur scène et jouait les titres de ses deux EPs, Runaway et Inevitable, sortis en 2019. Rencontre.

Une trentaine de personnes sont réunies autour de la scène en mezzanine de l’Aéronef. Sur scène, guitare, basse et batterie. Simple, efficace. C’est d’ailleurs par ces mots qu’on pourrait décrire la musique de The Curves. Un rock post-punk traditionnel, aux codes bien assimilés et retravaillés, au son brut, de quoi plaire aux plus nostalgiques des années 80. Olivier, le chanteur et guitariste du groupe, nous en dit un peu plus sur l’origine du groupe et sa musique.

Comment en êtes-vous venus à faire de la musique ensemble ?

Olivier : J’avais déjà joué dans plusieurs groupes de rock auparavant, c’était un rock plus grunge, alternatif. Mon objectif était de fonder un groupe de post-punk, dont j’avais déjà commencé à créer les maquettes et les compositions. Il a fallu ensuite rechercher des musiciens, c’est ainsi que le projet s’est formé avec Max, à la batterie, et Boris, à la basse.

Y-a-t-il une signification particulière du nom du groupe, The Curves ?

O : Plus ou moins. Déjà, c’est un nom qui sonne bien. Cette idée de courbes me plaisait, aussi bien d’un point de vue graphique que d’un point de vue musical, où la courbe tranche avec des lignes plus dures.

Quel morceau de votre répertoire conseillerez-vous d’écouter à tous ceux qui ne vous connaissent pas ?

O : Je ne conseillerais pas d’écouter un morceau en particulier, mais plutôt le dernier EP qui est sorti, Inevitable.

Vous vous êtes beaucoup inspirés de musique rock comme les Pixies, Nirvana… Y a-t-il toutefois un groupe, un musicien, plus qu’un autre qui vous a donné envie de faire de la musique ?

O : Oui, le groupe anglais The Sound ! C’est un groupe peu connu du début des années 80. Sinon, la musique post-punk qu’on connaît tous, notamment Joy Division et The Cure, a également été une source d’inspiration.

Quel morceau préférez-vous jouer en live ?

O : C’est difficile de répondre, d’autant plus que ça dépend pour chaque membre du groupe ! De mon côté, je les aime évidemment tous puisque je les ai composés. Mais si je devais donner une réponse, je dirais que les morceaux que nous sommes en train de produire sont en passe de devenir mes préférés !

Le rock de manière générale est aujourd’hui beaucoup moins présent, que ce soit à la radio ou sur les scènes locales, sauf à l’occasion de quelques évènements (Hellfest), et ce, contrairement à des musiques plus hip-hop/rap, et pop. C’est d’ailleurs vers ce style de musique que se tournent beaucoup de chanteurs et de groupes amateurs. De fait, que pensez-vous de la scène rock actuelle ?

O : C’est vrai qu’aujourd’hui le rock se trouve dans une période creuse. Ce n’est pas qu’on ne trouve pas de bons groupes de rock mais aucun n’arrive à vraiment émerger. Les gens ne vont pas en concert, les salles ne se remplissent pas. Seuls les groupes qui marchent, qui sont connus, attirent en concert.

On sent un véritable travail d’appropriation des codes de la musique post-punk dans vos morceaux. Est-ce qu’il a été compliqué de trouver de nouvelles sonorités, un nouveau ton, qui puissent inscrire vos albums à la fois dans la continuité de la tradition post-punk et dans la modernité ?

O : Déjà, il est nécessaire de rappeler que ce qu’on entend par post-punk dépend des gens. Nous n’avons pas tous la même idée de ce qu’est et de ce que doit être le post-punk. Ce genre musical sert surtout d’étiquette pour savoir de quoi se rapproche le style du groupe, mais on y apporte nécessairement d’autres influences. Au mieux, notre musique ressemble à ce style. Notre musique évolue : les EPs ont ce son brut qui se rapproche de cette tradition, mais aujourd’hui on ajoute plus de texture à nos morceaux. On intègre notamment du synthé dans nos nouvelles compositions, ce qui est totalement nouveau. L’objectif est d’enrichir notre style.

Où peut-on vous trouver dans les prochains mois ?

O : Pour le moment, aucune date n’est annoncée, on se concentre principalement sur l’album en préparation.

L’objectif de cette interview étant de soutenir les artistes locaux, y-a-t-il une ou un artiste de la scène musicale locale que vous souhaiteriez mettre en lumière ?

O : On est proche du groupe Kill me baby ! C’est un style pourtant très différent du nôtre, beaucoup plus pop.

 

Laurane Farineau