Alors que les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars 2020, La Manufacture vous propose un tour d’horizon des candidats déclarés ou non à la mairie de Lille.
Les candidats de gauche
A gauche d’abord, la France Insoumise a désigné deux chefs de file Julien Poix (Professeur d’histoire géographie) et Elodie Cloez (Etudiante en sciences politiques) après que Adrien Quatennens (député du Nord) a annoncé qu’il ne se présenterait pas. Le mouvement de gauche radicale a annoncé qu’elle s’alliait avec le collectif citoyen Décidez pour Lille qui propose un référendum sur le statut communal de Lomme et Hellemes, la gratuité des transports en commun et qui s’oppose au projet de réaménagement de la ZAC de Saint Sauveur.
De la même façon, Génération.s a désigné deux chefs de file Faustine Balmelle et Laurent Perin (militant CGT). Ils se prononcent pour la gratuité des transports publics lors des pics de pollution afin d’arriver au fur et à mesure à une « véritable » gratuité et augmenter le nombre de stations VLille. Ils veulent aussi expérimenter le revenu universel à Lille et mettre en place une monnaie locale. Ils se prononcent, enfin, pour la réquisition des logements vacants et pour un accueil digne des migrants.
Après leurs bons résultats aux européennes (2e avec 21,7% des voix), les écologistes ont eux-aussi désigné un binôme de candidats : Stéphane Baly et Stéphanie Bocquet. Le programme se fait en co-construction et les Lillois sont incités à envoyer leurs idées. Le binôme propose l’évaluation de chaque projet « à l’aune de son impact écologique et social » et la fin de l’artificialisation des espaces naturels.
Le PCF de Lille n’a pas encore annoncé de tête de liste ou de chef de file mais a publié un document contenant leurs chantiers prioritaires pour la ville. Son objectif étant de construire une majorité de gauche. Le parti propose notamment de placer la distribution de l’eau sous régie public afin de permettre une tarification progressive et que les premiers mètres cubes d’eau soient gratuits ainsi que la mise en place graduelle de la gratuité des transports en commun. On peut s’attendre à une alliance dès le 1er tour à une autre liste de gauche comme celle du Parti Socialiste ou celle de la France Insoumise.
Martine Aubry (Parti socialiste), la maire actuelle, ne s’est pas encore déclaré candidate mais est pressentie pour se représenter à sa succession. Elle avait dit en 2015 qu’elle ne se représenterait pas « sauf catastrophe ». Elle vient d’annoncer la mise en place progressive de la gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans, les étudiants, les personnes en situation de handicap et les retraités à faibles revenus. Elle attendra sûrement le plus de temps possible avant d’annoncer sa candidature afin de profiter de son statut de maire sortante.
La candidate en marche
Pour la République en Marche, c’est Violette Spillebout ancienne cheffe de cabinet de Martine Aubry entre 2008 et 2013 puis cadre de la SNCF depuis 2013, qui est candidate. Elle est soutenue par l’UDI, le MODEM, le mouvement radical et l’UDE. Sa campagne paraît être axée sur l’écologie avec son slogan Faire respirer Lille. Elle a demandé aux Lillois d’envoyer leurs candidatures pour figurer sur la liste. Elle prévoit d’augmenter de 20% les espaces verts à Lille notamment en créant le « Central Park lillois » à Saint Sauveur. Elle prévoit également de créer une police municipale de sécurité du quotidien et de doubler le nombre d’agents.
Les candidats de droite
A droite, deux candidats issus des Républicains s’affrontent. Thierry Pauchet, chef de file de la droite au conseil municipal, et sa liste Un autre Lille sont soutenus par une partie des élus LR lillois dont Jean-René Lecerf candidat des Républicains en 2014. Il promet de lutter contre les nuisances sonores, de baisser la taxe foncière et de lutter contre l’insécurité. Il propose aussi de mieux entretenir et valoriser les espaces verts existants qu’il juge sous-utilisés et de végétaliser et boiser les trottoirs. Toutefois, c’est Marc- Philippe Daubresse, ancien maire de Lambresart entre 1988 et 2017 et sénateur depuis 2017, qui a été investi par les Républicains. Celui-ci axe son début de campagne sur la protection des commerçants, et propose pour cela, la baisse de la taxe sur l’occupation du domaine public pour eux ainsi que pour les bars et les restaurants. Il se prononce également pour le stationnement gratuit entre midi et 14 heures et pour le réaménagement des heures d’ouverture des bars et boites de nuit. Il envisage aussi d’étendre la braderie de Lille au marché de Wazemmes.
Pour le Rassemblement National, l’avocat Éric Cattelin-Denu a été investi. Il remplace Éric Dilies, tête de liste en 2014, qui a démissionné du parti après avoir cherché à présenter sa candidature face à Marine Le Pen à la présidence du Rassemblement National. Sa campagne se fera sur l’insécurité, l’insalubrité et le cadre de vie. Il propose lui-aussi un référendum sur le statut des villes associés Lomme et Hellemmes.
On assiste ainsi, à Lille, à un relatif renouvellement du personnel politique avec une grande majorité de têtes de listes et de chefs de files qui ne se sont jamais présentés auparavant.
Vladimir Benlolo