Il est important de préciser avant tout que la situation à Hong Kong a radicalement changé dernièrement, et risque d’être à jamais différente. A Hong Kong, l’ambiance est au mieux glauque, au pire irrespirable, mais le pays n’est pas à l’arrêt. Du moins, il ne l’est pas encore à la date de cet article.
Une mégapole accueillante
L’arrivée à Hong Kong se fera très probablement sous une pluie apocalyptique. La saison des typhons s’étend de juin à octobre, plus ou moins. Pendant les premières semaines, il faut s’attendre à de longs jours où toute sortie est quasiment impossible à cause des trombes d’eau qui tombent du ciel.
La ville est aussi accueillante qu’une mégalopole peut l’être. Si on aime les grands buildings et les industries en décomposition, c’est plus ou moins le paradis. La ville n’est pas seulement un amas de constructions titanesques, elle est tellement polyvalente qu’on peut trouver ce qu’on cherche. Il y a des plages, des randonnées dans la montagne, des temples, des lacs, des parcs, des musées, des villages de pêcheurs… La vie nocturne est fournie, il y a des clubs satisfaisants pour chaque style de musique. Hong Kong ne manque de rien, ni de frénésie, ni de calme. C’est un pays à l’échelle d’une ville, avec tout ce que cela implique.
Hong Kong est central en Asie. La Chine est à une heure de métro, et l’aéroport dessert tous les pays d’Asie pour des prix assez abordables (100 euros pour Taïwan, 200 euros pour la Corée, Bornéo, les Philippines, un peu plus cher pour le Vietnam et le Japon).
A la croisée des étudiants
La vie étudiante est très agréable. Il est quasiment impossible d’être dépaysé à Hong Kong, vous pouvez ne rester qu’avec des Français pendant un an si vous le souhaitez. Il y a une grande communauté française, et plus largement internationale.
La culture et la langue sont difficilement accessibles, mais si on y consacre suffisamment d’intérêt, c’est foisonnant. Les Hongkongais sont globalement accueillants. On peut être désarmés par certains de leurs comportements qui peuvent sembler impolis, mais c’est purement culturel. L’accueil ne sera quasiment jamais chaleureux, mais il sera présent. La fermeture relève plutôt d’une timidité culturelle que d’une véritable méchanceté. C’est désarçonnant au début, mais on s’y fait. Pour la langue, à moins de prendre des cours et d’y passer plusieurs heures par semaine, c’est peine perdue. Il est quand même de bon ton de maîtriser les bases afin de s’exprimer au quotidien, car que l’anglais n’est pas parlé partout. Mais le cantonais, c’est chaud.
Côté université
Les cours sont sur le modèle anglo-saxon, donc à la carte. Ils sont largement abordables, parfois très intéressants, et il est très difficile de rater l’examen. L’année est quasiment donnée aux étudiants en échange, et la somme de travail requise est vraiment minimale. L’université vous loge, et heureusement. Hong Kong est la ville où le logement est le plus cher, se loger en dehors de ce que l’université propose est donc hors de prix, littéralement. Les dortoirs universitaires sont peu enviables, mais en comparaison avec le reste de l’immobilier à Hong Kong, c’est du grand luxe. Une chambre de onze mètres carrés pour deux, à deux cent euros par mois, c’est du luxe. Je vous assure. Vous n’aurez aucun mal à rencontrer des gens, l’université et les dortoirs rendent favorables les rencontres. Vous passerez probablement le plus clair de votre temps avec des Européens ou des Américains (du continent, pas du pays). Mon université comptait 200 étudiants en échange, il y a donc le choix.
S’évader
Touristiquement pareil, c’est paradisiaque. En un an, vous ne ferez jamais le tour. Contentez vous de faire des recherches, car les plus beaux endroits sont bien cachés. Il n’y a pas vraiment d’attrape-touristes, tout vaut le coup. La ville propose tellement de choses différentes qu’il faut juste s’abandonner à son potentiel. Naviguer dans les rues, bêtement, était ce que je préférais faire. Je vous conseille cependant de ne surtout pas louper le Tsz Shan Monastery, l’un des endroits les plus impressionnants de la ville. La Chi Lin Nunnery, le temple des 10 000 bouddhas sont autant de temples à ne pas manquer. Allez voir les îles autour d’Hong Kong (Lantau, Lamma, Cheung Chau, Tung Lung Chau). Faites les randonnées que la ville propose (Suicide Peak, Sunset Peak, Lion’s Rock, Dragon’s Back). Faites les différents marchés. Allez dans les villages fantômes (Mui Wo) et les villages de pêcheurs. Si vous aimez l’art, entrez dans les galeries et allez à la prison réhabilitée en musée d’art contemporain (Tai Kwun). Pour ceux qui aiment sortir, rapprochez vous de Club Kowloon, un collectif de Français qui organise des events de musique électronique dans différents établissements de la ville, c’est rarement décevant.
Hong Kong est aussi un paradis culinaire sans frontière, on peut manger de toutes les cuisines pour pas trop cher. Tout ne vaut pas le coup, mais si vous cherchez, vous trouverez.
Il ne faut surtout pas avoir peur de se perdre dans Hong Kong. C’est lorsqu’on se perd qu’on fait les plus splendides découvertes. La ville est très sûre, il n’y a quasiment aucun risque alors, mon conseil est le suivant: perdez-vous. N’ayez pas peur de la démesure des buildings, et du climat de tension, la ville a tellement plus à offrir qu’elle ne le montre. Et surtout, n’hésitez pas à sortir de Hong Kong, c’est abordable et ça vaut le coup. Vraiment.
Hong Kong peut convenir à tout le monde. Peu importe l’expérience que vous aurez là-bas, elle sera unique.
Quentin De Sousa
Propos recueillis par Mona Sabot