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Martin Papot, ancien coordinateur des événements à la Fédération Française de natation « J’avais l’habitude de dire que j’étais toujours au BDS mais qu’on me payait pour ça désormais ! »

Avis aux fans de sports de l’IEP ! Certains d’entre vous se demandent comment faire un métier en lien avec le sport, tout en étant diplômé de Sciences Po Lille ? C’est possible ! Martin Papot a été coordinateur général des grands événements à la Fédération Française de natation. Pendant 9 ans, il a organisé des événements sportifs prestigieux. Il nous raconte son expérience.

En quelle année êtes-vous sorti de Sciences Po Lille ? Quel master aviez-vous fait ?

M : Je suis sorti de Sciences Po Lille en 2009. J’avais choisi feu le master Management de l’Innovation Sociale au sein de la filière Economie-Finance (qui n’existe plus aujourd’hui, mais qui traitait de l’entrepreneuriat social, de l’économie sociale et solidaire, du management militant au sein des associations, ONG ou fondations, ndlr)

Comment êtes-vous arrivé à la Fédération Française de natation ?

M : Un peu par hasard en fait. J’étais le trésorier du Bureau des sports à Sciences Po Lille. De manière générale, j’ai toujours eu une passion pour le sport. En troisième année, une fois revenu de mon année universitaire en Suède, j’ai fait un stage de deux mois à la Fédération Française de natation qui s’est très bien passé. Une fois diplômé, j’ai recontacté la Fédération et par chance la place était libre.

Que faisiez-vous au travail ?

M : J’étais responsable du département événementiel. Je coordonnais la production des compétitions internationales organisées en France par la Fédération. Et cela pour les cinq disciplines olympiques de la Fédération : natation, natation artistique, eau libre, plongeon et water-polo. J’étais aussi en charge du développement des épreuves grand public d’eau libre sur le modèle des marathons et des triathlons. Pour ne citer que quelques événements, il s’agissait de l’Open EDF de natation chaque été, mais aussi des Championnats d’Europe de natation à Chartres en 2012.

Mon rôle était multiple. J’assurais la gestion budgétaire et administrative des événements, j’étais l’interlocuteur des délégations internationales, je pilotais la logistique de l’événement, j’étais également en charge de la billetterie, des bénévoles, des animations…. Je travaillais étroitement, aussi, avec le service Marketing-Communication de la Fédération.

C’est la gestion transversale et simultanée de l’ensemble de ces missions qui fait du profil Sciences Po un atout pour ce type de métiers.

Qu’est-ce qui vous plaisait dans votre ancien poste ?

M : Gérer l’événement dans son ensemble, avoir une vision globale sur le projet. Les urgences de dernières minutes me donnaient une certaine adrénaline qui est grisante. Jamais je ne faisais la même chose, chaque journée était unique. Par ailleurs, je suis passionné par le sport, être en contact permanent avec des acteurs de premier plan dans ce domaine était très intéressant pour moi. C’est un formidable moyen de combiner sa passion et son métier. J’avais l’habitude de dire que j’étais toujours au BDS mais qu’on me payait pour ça désormais !

Mais il y a bien des inconvénients…

M : Oui, bien sûr. Chaque pièce a son côté sombre. Les déplacements par exemple. Au début on trouve ça super et puis petit à petit, quand les enfants naissent, ça devient plus difficile. Dans le domaine du sport c’est souvent le weekend en plus. Certaines années, je pouvais travailler 15 weekends par an. Etre parti toutes les 3 semaines ça peut devenir pesant mais j’y trouvais plus de points positifs, c’était une vraie passion.

Maintenant, vers quel type de poste vous dirigez-vous ?

M : Aujourd’hui, je suis de retour dans le Nord, la vie parisienne c’est fini. Je suis à la recherche d’un poste de chef de projet dans l’économie du sport, au sein d’une collectivité ou d’un comité d’organisation d’un grand événement par exemple.

Un conseil pour les étudiants de Sciences Po Lille ?

M : Je ne vais pas révolutionner l’orientation en disant cela, mais il vaut mieux faire des stages. Peu importe le métier que vous voulez faire, les stages sont importants.

Aujourd’hui, beaucoup d’écoles préparent aux métiers du management du sport (souvent, masters spécialisés en écoles de commerce ou dans certaines universités, ndlr). Sciences Po Lille ne propose pas ce type de formation. Mon conseil est donc de ne pas hésiter à faire du bénévolat pour les grands événements sportifs afin de se forger une première expérience. A Lille avec le nouveau stade il se passe toujours quelque chose, alors il faut foncer !

Ce poste implique de l’autonomie, une grande capacité d’analyse, une bonne capacité d’organisation, savoir gérer son stress et les situations d’urgence. Il nécessite une grande capacité d’adaptation, aux situations mais également aux profils très différents des personnes avec qui vous aurez à faire.

Quelques liens utiles pour votre orientation :