La Manufacture s’associe au magazine Insane, premier magazine en ligne entièrement dédié à la santé mentale et créé par Lucie van der Sande, récemment diplômée de Sciences Po Paris. Ce partenariat permet à Insane de gagner en visibilité et à la Manufacture d’évoquer le sujet des maladies mentales et psyhologiques, peu traité dans nos colonnes. Nous repartageons les articles publiés initialement sur le site d’Insane. Cet article a été publié sur le site d’Insane, le 25 novembre 2019.
Si vous faites partie des 71% de Français·es qui possèdent un smartphone, vous avez sans doute téléchargé des applis mobiles à utiliser dessus. Parmi elles, certaines visent peut-être à améliorer votre santé mentale : Headspace, Petit Bambou, Moodpath, Betterhelp… Quelques exemples parmi les plus de 10 000 qu’on comptait en 2018 (chiffre mentionné dans la brochure Santé Mentale et Numérique du Psycom, dont je vous reparle plus bas). Mais êtes-vous sûr·e de leur pertinence, et surtout de leur fiabilité ?
Les données de santé des utilisateurs et utilisatrices sont des données sensibles : selon les applis, elles peuvent par exemple être anonymisées et agglomérées pour obtenir des statistiques, être stockées dans l’appli pour personnaliser toujours plus le service, ou être vendues à d’autres entreprises, notamment à des fins de publicité ciblée ou de récolte d’informations sur des client·es. Et on imagine assez bien comme cela peut rapidement ressembler aux récits dystopiques dont, personnellement, je raffole.
Alors, sans pour autant paniquer et supprimer immédiatement toutes vos applis mobiles, dont certaines vous sont peut-être très bénéfiques, c’est l’occasion de vous pencher un peu plus longuement sur le sujet, afin de décider quelles sont celles qui méritent réellement de consommer la mémoire de votre téléphone portable.
Suivez le guide…
Et parce qu’on ne sait pas toujours exactement quoi chercher, le Psycom, un organisme public français dédié à l’information en santé mentale, a réalisé pour vous une infographie à la fois claire et complète. Plus exactement, elle a été adaptée et traduite d’un questionnaire d’évaluation mis en ligne par l’Association Américaine de Psychiatrie, organisme éminemment compétent sur le sujet (vous trouverez ici plus d’explications concernant ce questionnaire). L’infographie du Psycom est bien sûr libre de droits, n’hésitez donc pas à la diffuser largement autour de vous ! Cerise sur le gâteau : vous remarquerez que les questions restent pertinentes pour toute appli mobile…
Et parce que tout le monde n’utilise pas d’appli mobile de santé mentale, mais que les sites web et autres cours en e-learning sur le sujet sont également légion, le Psycom a mis à disposition une autre infographie, un peu plus simple, basée sur sa brochure Santé mentale et numérique (voir plus bas). Le principe reste le même : vérifier quelles sont les données collectées, d’où viennent les informations présentées, quel est le mode de financement…
Le résultat ne sera probablement pas tout blanc ou tout noir : certains critères auront plus d’importance que d’autres à vos yeux, et votre voisin·e ne fera peut-être pas les mêmes choix. L’essentiel étant que vous vous sentiez à l’aise en utilisant vos applis mobiles, qu’elles vous apportent de réels bienfaits, et que vous puissiez chercher des alternatives si besoin.
Des outils dédiés
Enfin, sur la question de la santé mentale à l’ère du numérique, le Psycom a édité une brochure dédiée (que je mentionnais un peu plus haut) : très utile notamment pour s’y retrouver dans les termes employés, pour concevoir un peu plus précisément les proportions du numérique en santé mentale, et pour éviter de paniquer face à ces changements qui interviennent assez rapidement. Vous trouverez d’ailleurs à la fin de cette brochure plusieurs ressources intéressantes et outils concrets pour naviguer tout cela.
Et puis si vous avez un doute, lisez Insane ! Vous y trouverez de quoi aller mieux au quotidien, pour vous et vos proches, et on ne collecte pas vos données pour les revendre ! Insane a d’ailleurs entamé les démarches pour obtenir la certification Medappcare. Comme elle coûte énormément d’argent (ça ne rigole pas, les certifications), c’est uniquement grâce à vos dons qu’Insane pourra la demander : par ici pour un petit don ponctuel ou mensuel !
Pour aller (encore) plus loin
Si le sujet de la santé mentale version numérique vous intéresse, vous pouvez vous inscrire pour assister gratuitement au Tour de France de la E-Santé : il passe dans chacune des régions françaises, Outre-Mer y compris, entre septembre 2019 et février 2020 pour “présenter la politique nationale du numérique en santé et débattre de sa mise en oeuvre concrète avec tous les acteurs de la e-santé mobilisés dans les territoires.” Théoriquement, cela s’adresse donc plutôt aux acteurs de la santé mentale, mais concrètement rien n’empêche le public d’y participer. Les places sont cependant limitées pour chaque région. Insane y participera le 10 octobre à Orléans !
Lucie van der Sande
Image à la une : Julie K.