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Bureau des Légendes Saison 5 : Quand Malotru joue les trompe-la-mort

Lundi 6 avril s’est ouvert le cinquième volet de la série française la plus diffusée dans le monde. Le Bureau des Légendes a repris du service, le lundi soir sur Canal Plus. C’est pour son réalisateur et scénariste Éric Rochant la dernière saison. Celui qui a créé la série va désormais passer la main. Attention spoilers ! 

 


Un événement majeur pour Canal +

Le retour du service des clandestins de la DGSE, agissant à l’étranger « sous légende », a été largement mis en avant par le groupe détenu par Vincent Bolloré. Après avoir mis en ligne, en clair, les quatre premières saisons de la série le week-end dernier sur la plateforme de streaming MyCanal, la direction des programmes a largement communiqué, notamment sur les réseaux sociaux. La réussite de cette cinquième saison est pour le groupe Canal d’une importance capitale, alors que la chaîne s’est lancée dans une large entreprise promotionnelle afin de remonter la pente après les importantes vagues de désabonnement des premières années Bolloré.

Un bureau dans la tourmente

La machinerie du bureau le plus secret des services secrets est grippée. Depuis que Guillaume Debailly, alias Paul Lefebvre, alias Malotru, alias « Pain in the ass » a trahi « la boite » pour sauver la syrienne Nadia El Mansour, les événements se sont enchaînés au fil des quatre premières saisons. Le très codifié service des clandestins, sous les combles de la DGSE, boulevard Mortier, a déjà dépassé le stade des simples fissures lors de la saison 4, sous les coups de butoir d’un JJA (pour James Jesus Angleton, ancien chef du contre-espionnage de la CIA durant la Guerre Froide) obnubilé par la traque aux fautifs de l’affaire Malotru. Aujourd’hui, c’est tout le service qui tremble et se divise, une nouvelle fois autour du cas Guillaume Debailly/Paul Lefebvre, dont (l’hypothétique) fantôme rôde et longe les murs du Bureau des Légendes.

Une intrigue plus complexe que jamais

Entre nouveaux clandestins et jeux de pouvoir politiques et bureaucratiques, la série d’Éric Rochant est toujours plus complexe, fascinante, et le labyrinthe qu’il a créé ne cesse de s’étendre, recoupant et multipliant les intrigues entre le personnage de Mathieu Kassovitz, les clandestins éparpillés sur tous les continents et les rivalités dans les hautes sphères du renseignement français. Si on se perd parfois quelque peu dans le rôle de certains anciens personnages, l’arrivée de nouveaux clandestins et les retour en arrière, le réseau tissé par les équipes d’Éric Rochant demeure solide, et la complexité de chaque personnage est exploitée dans les moindres détails.

Si la cinquième saison s’éloigne légèrement du réalisme si caractéristique de la série et de la fidélité avec le travail de la DGSE, l’intrigue n’en est que plus haletante, complexe, et les personnages toujours aussi fascinants.

Que vous soyez des adeptes du boulevard Mortier et des jurons du capitaine Haddock ou novices face au quotidien des clandestins, le Bureau des Légendes est indiscutablement la série d’espionnage à voir durant le confinement.

Hugo Jumelin