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Carnet de 3A – “Montréal, c’est génial”

J’ai toujours entendu de bonnes choses sur la ville de Montréal. Je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais avant d’y faire ma première partie de mobilité, mais mes cinq petits mois sur place m’ont montré qu’il y avait effectivement beaucoup de positif à dire sur la métropole québécoise.

Découverte

Le street art montréalais.

La première chose que l’on remarque à Montréal, c’est son apparente tranquillité pour une ville dont l’aire urbaine compte 4 millions d’habitants. On se sent tout de suite à l’aise, on découvre, on respire, il y a de l’espace. Quelques heures suffisent pour réaliser qu’il fait bon vivre à Montréal. Le temps semble s’écouler différemment, les gens sont bienveillants et moins pressés. Cette sérénité ambiante donne à la ville une dimension très humaine. Beaucoup de choses peuvent d’ailleurs se faire à pied, et il est très agréable de marcher dans les différents quartiers montréalais, de jour comme de nuit. Les bâtiments sont couverts de street art, les points de verdure sont nombreux, les rues et les trottoirs sont larges.

Les premiers jours sur place avant le début de mon stage ont été l’occasion de parcourir la ville. À mi-chemin entre buildings américains et architecture européenne, on assiste à un joli mélange entre deux univers. Chaque quartier a ses particularités. Montréal, c’est plusieurs villages dans une ville : le quartier latin, Rosemont, le Plateau, Côte-des-Neiges, le Vieux-Montréal… Pour le côté nature, le mont Royal est là pour vous servir. Le poumon de la ville est en effet représenté par une superbe colline de 234 mètres de haut, avec tout plein d’arbres et un lac à la clé.

La vue sur Montréal depuis le belvédère du mont Royal

Parlons maintenant des charmants habitants de Montréal et ses environs. Ce n’est pas une légende, les Québécois sont globalement plus agréables que le reste de la planète. On a rarement vu autant de personnes s’excuser quand on les pousse. Une autre qualité que l’on découvre chez les Montréalais, c’est leur absence totale de jugement. Chacun fait ce qu’il veut, et tout le monde l’encourage, ou du moins s’en fout. Bon point à aborder également, la politesse et le respect dont font preuve nos cousins américains. Il faut bien 3 semaines pour s’habituer à faire la queue avant de rentrer dans le bus.

Sur le thème du respect, je pense d’ailleurs qu’il est important de souligner que je ne me suis jamais sentie autant en sécurité qu’à Montréal. Pas plus de 5 chiens de la casse en un semestre, et les quelques irréductibles étaient probablement gaulois. Gros contraste avec Lille ou toute autre bourgade française.

En arrivant au Québec, on se rend rapidement compte de l’importance de la langue : l’atterrissage sur un îlot francophone dans un océan d’anglophones se fait sentir. Les Québécois sont fortement attachés à leur identité et à leur unicité linguistique en Amérique du Nord. Paradoxalement, les jeunes montréalais parlent un franglais parfait. On va dire magasiner plutôt que faire du shopping, mais on utilisera l’expression « est-ce que tu es down ? » pour savoir si tu veux participer à une activité ou à une sortie.

Concernant le mode de vie, on pourrait s’attendre à retrouver des similitudes avec ce que l’on a en France, mais il n’en est rien. Si le quartier du Plateau regorge de boulangeries françaises, les Québécois sont bel et bien des Américains, avec des grosses voitures qu’ils conduisent sur des grandes routes, des diners et des fast-foods (petite pensée pour les Timbits de chez Tim Hortons).

Vie quotidienne et voyages

Comme j’espère l’avoir déjà fait comprendre, le quotidien est doux à Montréal. Belle ville, chouettes personnes. Il y a toujours des choses à faire et à voir. L’offre culturelle est riche et variée : du musée des beaux-arts aux divers festivals du quartier des spectacles, des expositions en plein air aux galeries d’art du Vieux-Montréal. Il y en a pour tous les goûts, et les évènements sont nombreux.

Le cinéma est un peu moins cher qu’en France. On y trouve grosses productions américaines et internationales, films d’auteurs québécois et réalisations françaises. Il existe également beaucoup de théâtres et de comedy clubs. Sur le Plateau, on trouve de belles librairies accueillant régulièrement auteurs et autrices pour des conférences.

Culinairement parlant, on se régale. La Banquise pour la poutine, les restaurants asiatiques dans Chinatown, Les Enfants Terribles pour manger avec une vue imprenable sur la ville, les plats végétariens et ceux qui le sont beaucoup moins, la cuisine mexicaine, Juliette & Chocolat pour les sucreries, tout y est. Il ne faut pas oublier le pourboire, mais manger dehors à Montréal reste légèrement moins coûteux qu’en France.

Pour ce qui est des soirées et autres joyeusetés musicales, c’est ben l’fun aussi. Les Piknic Electronik à Jean-Drapeau et l’Aire Commune en septembre, les boîtes du boulevard Saint-Laurent, le combo Sainte-Elisabeth – Newspeak, le Café Campus en cas de nostalgie du Smile, le Stereo et soirées en plus petit comité dans d’accueillantes caves pour la techno.

Petit point sur la raison de ma venue à Montréal, à savoir mon stage chez Connexion justice sociale, une ONG canadienne de défense des droits humains. Comme pour tout le reste, j’en garde un très bon souvenir. Le directeur est génial, l’équipe très sympa et le travail demandé à la fois intéressant et autonomisant (tout en laissant pas mal de temps libre).

À côté de ce quotidien qualitatif, il y a tout plein de voyages à faire autour de Montréal si on veut s’en prendre plein les mirettes.

Pour voir un maximum d’arbres, on privilégiera les parcs nationaux : Jacques-Cartier, Mont-Tremblant, Oka… Randonnées, ramassage de feuilles d’érable et tête-à-tête avec la faune canadienne sont au programme. Une autre option nature est de se rendre dans les villes au bord du fleuve Saint-Laurent, comme Tadoussac ou Les Escoumins, pour voir les baleines. Sacrée expérience que de se tenir à quelques mètres du plus gros mammifère marin à bord d’un petit bateau.

Le parc national du Mont-Tremblant

Si on est d’humeur citadine, l’offre est vaste. Ottawa est à 2 heures, Québec à 3 heures, Toronto et New York à 6 heures. Tout se fait en voiture au Canada, et les road trips entre amis font clairement partie de mes meilleurs souvenirs du semestre.

On découvre le Parlement dans la capitale canadienne, on admire la vue torontoise depuis le sommet de la CN Tower, on déambule sur la Cinquième Avenue et on se perd dans le métro new-yorkais. Depuis Toronto, on peut se rendre facilement aux chutes du Niagara, et visiter la folle ville-attraction de Niagara Falls.

La vue sur Toronto depuis le sommet de la CN Tower

Tous ces voyages furent pour moi d’excitantes échappées, avec à chaque fois au retour le sentiment satisfaisant que là où on se sent le mieux, c’est quand même à Montréal.

L’hiver au Québec

Il est difficile de parler de Montréal sans aborder la question des degrés négatifs. Certains locaux disent qu’un étranger peut définitivement vivre au Québec une fois qu’il a passé trois hivers. Les mythes, clichés et appréhensions entourant cette saison hivernale font de celle-ci une période très attendue pour tous les nouveaux venus à Montréal. Dans notre cas, les premières neiges sont tombées en novembre.

Le froid est probablement ce qui constitue le plus gros dépaysement pour un Français : on découvre des températures inconnues jusqu’alors, la nuit qui tombe très tôt, le réconfort du métro après avoir marché plus de 10 minutes dehors.

Mais Montréal ne s’arrête pas de vivre par -30, bien au contraire. Le confort thermique est vite retrouvé grâce à un énorme manteau et à des chaussures résistantes à la neige. Il faut s’organiser autrement, mais tout est adapté. C’est impressionnant de voir à quel point la vie continue : les activités culturelles et festives ne ralentissent pas, la ville est toujours aussi animée. Rien n’arrête les Montréalais, et il n’est pas rare d’en voir sortir de boîte en t-shirt un soir d’hiver.

Il y a tout un tas de choses à faire par ces températures indécentes. Voir le mont Royal sous la neige donne l’impression d’être à la montagne en pleine ville : on peut marcher dans les bois, faire de la luge sur les pentes de la colline, prendre un chocolat chaud au sommet et admirer Montréal depuis le belvédère. Le Vieux-Port en hiver a également son charme, avec sa patinoire et les morceaux de glace sur le fleuve Saint-Laurent. Pour ceux qui restent au deuxième semestre, de nombreux festivals existent. On peut notamment citer Montréal en lumière, dans le quartier des spectacles, ou le très connu Igloofest, le rendez-vous de musique électro à ne pas rater.

Le Vieux-Port de Montréal en hiver

Les voyages ne s’arrêtent pas non plus. Les road trips se font avec plaisir sur des routes enneigées et verglacées : la conduite est sportive, les paysages magnifiques. La ville de Québec et son marché de Noël sont par exemple très accueillants en période hivernale. On assiste au spectacle d’une chorale chantant par -15, on visite le Château Frontenac, on prend une photo avec le Père Noël. Une balade le long du Saint-Laurent et des heures à faire de la luge sur les plaines d’Abraham permettent également d’apprécier pleinement ce que la capitale québécoise peut offrir un weekend de décembre.

 

La ville de Québec enneigée

En somme, l’hiver au Québec est une expérience véritablement inédite. Je suis bien contente d’avoir connu les mains glacées et les cheveux givrés.

Ma propagande s’arrête ici. J’ai adoré vivre à Montréal. Toutes mes premières impressions sur la ville n’ont fait que se confirmer : la plus grande ville du Québec est une bulle de douceur et de confort où l’on se sent à la maison. Des millions de choses à faire, de personnes à rencontrer, d’endroits à admirer.

 

Robert Charlebois a vu juste, je reviendrai à Montréal.

Fiona Davoine

 

Un Commentaire

  1. Angélique.V Angélique.V

    Très intéressant, merci Fiona 👏🏻👏🏻

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