De la place et de la lumière, c’est la première impression qui se dégage lorsqu’on pénètre au tout neuf premier étage de la bibliothèque de Sciences Po Lille, qui ouvre ce lundi 22 février. L’espace rénové ouvre environ 150 places, ce qui pousse la capacité totale de la BU à 350 places (175 provisoirement, en raison de la pandémie de Covid-19). Coline Blanpain, directrice, revient avec nous sur cette ouverture.
Détails et modalités d’ouverture
Le coût des travaux s’élève à un million d’euros, avec une participation de la région Hauts-de-France d’environ 250.000 euros. L’ouverture de l’étage permet l’accueil de deux nouveaux bibliothécaires (ce qui porte leur nombre à 9) ainsi que de nouveaux moniteurs étudiants. Forte de ses nouveaux espaces, la BU continue de fonctionner en horaires étendus, sept jours par semaine, notamment grâce au PBO (“Plan Bibliothèques Ouvertes” du ministère), qui permet notamment la rémunération des personnels de sécurité et des moniteurs étudiants.
L’une des sources d’inspiration : les bibliothèques scandinaves
À l’origine, le premier étage du bâtiment était complètement inadapté aux besoins de la BU, et avait besoin d’un grand rajeunissement. Pour aménager l’espace, l’équipe de la BU s’est donc inspirée de ce qui s’est fait ailleurs : « Il y a eu un voyage en Normandie il y a un an et demi, pour aller voir des bibliothèques, à Bayeux, Caen, et au Havre. L’équipe s’est aussi inspirée des bibliothèques scandinaves », confie Coline Blanpain. Autre source d’inspiration : les publics eux-mêmes : « Il y a aussi eu un grand sondage il y a deux ans avec environ 1000 réponses et des demandes très diverses. Nous avons essayé d’en intégrer le maximum, par exemple, la demande de verdure ».
Les aménagements du nouvel étage
L’équipe de la BU, en lien avec l’architecte, a ainsi tenté de répondre au maximum de demandes formulées par les publics : l’étage intègre donc par exemple de la verdure, mais également un espace cuisine et des WC non genrés. Les couleurs ont aussi été choisies avec l’avis des publics.
Le grand escalier en bois qui ouvre l’accès à ce nouvel espace est agrémenté d’une magnifique verrière qui apporte beaucoup de lumière. Dans l’entrée, on retrouve l’espace presse ainsi que l’accès à la terrasse, avec vue imprenable sur l’ancienne faculté de médecine et de pharmacie.
Ensuite, dans l’aile Jean Bart, on trouve un grand couloir qui donne accès au « learning lab », un espace de travail où mobilier et cloisons sont modulables pour s’adapter à différents usages (projections, ateliers, réunions …).
De l’autre côté, dans l’aile Angelier, on retrouve les collections d’Histoire ainsi que de nouveaux boxs, dans un espace qui se veut plus calme puisque situé en impasse, il réduit les mouvements et les circulations. Un lieu qui ne manque pas de charme, et dont les voussettes (petites voûtes) ne sont pas sans rappeler la petite bibliothèque des anciens locaux de la rue de Trévise…
Du renouveau aussi au rez-de-chaussée
Au rez-de-chaussée, les box sont passés de quatre à six personnes. Les collections ont été elles aussi un peu remaniées dans l’aile Angelier (intégrant désormais les revues scientifiques, rangées avec leurs thématiques). De l’autre côté de la salle centrale, dans l’aile Jean Bart, les ordinateurs ont été désinstallés (un prêt d’ordinateur à la journée a été mis en place), et laissent place aux fonds BD, langues, mobilité et pratique.
La salle du fond (qui donne sur la rue Jeanne d’Arc) a quant a elle été réaménagée. Elle accueille désormais les collections de Droit et d’Economie et est équipée de tables de travail, pour partie modulables afin de permettre des projections (des rideaux et un vidéoprojecteur ont été installés dans cette optique).
Les impacts de la crise sanitaire
L’ouverture de l’étage a donc finalement lieu mi-février 2021, soit quatre mois et demi après la date initialement prévue (octobre 2020). En cause, la crise sanitaire et le premier confinement : les travaux, qui devaient débuter courant mars 2020, n’ont commencé que le 1er juillet.
Avec le Covid-19, la BU a aussi réduit ses capacités d’accueil : « Désormais, il y a moins de publics de passage. On voit aussi moins d’enseignants car ils ne sont pas toujours présents sur place. ». Mais les publics ne disparaissent pas pour autant : « Globalement, la répartition des publics est toujours la même : il y a moins de monde, mais on voit toujours les mêmes publics », estime la directrice, qui indique par ailleurs que le système des réservations de places sera supprimé dès que possible (sauf pour les boxs) et que la réservation de livres et le drive seront pérennisés.
Jules Leroy