Si vous voulez une histoire poignante portée par un jeu d’acteurs aux petits oignons sur un fond de question sociétale plus que fondamentale, foncez regarder Dallas Buyers Club que vous pouvez notamment trouver sur Amazon Prime Video. C’est le retour du Côté Ciné, par Hugo Maurice.
Côté réalisateur
Dallas Buyers Club a été réalisé par Jean-Marc Vallée un réalisateur, monteur et scénariste canadien et plus précisément québécois. Il a réalisé des films entre le début des années 90 et le milieu des années 2010, il n’est actuellement sur aucun projet de ce que l’on sait. Dans ses films notables on peut citer C.R.A.Z.Y. (2005) une comédie qui traite l’homosexualité, de l’épreuve de l’annoncer à sa famille mais aussi la réaction de cette dernière à cette nouvelle. À la suite d’un petit coup de pouce du petit réalisateur qu’est Martin Scorsese il se voit confier le script du film Victoria : Les Jeunes Années d’une reine (2009). Ce film est nommé aux Oscars de cette même année et reçoit celui des meilleurs costumes. Le pic de sa carrière est ensuite atteint avec la sortie du film Dallas Buyers Club en 2015 qui traite un sujet proche de la question de l’homosexualité.
Côté Scénar’
Dallas Buyers Club nous offre de suivre l’histoire vraie de Ron Woodroof le fondateur du premier club éponyme. Ron, joué par Matthew McConaughey, est le cliché du redneck, porté sur l’alcool, la drogue, les prostitués et le rodéo il a même les préjugés qui vont avec puisqu’il est macho et homophobe. En 1985 on lui annonce qu’il est séropositif au VIH et qu’il ne lui reste plus que trente jours à vivre. C’est à ce moment que l’aventure de Ron et du « Dallas Buyers Club » commence vraiment. Il cherche des antirétroviraux pour lutter contre la maladie et essaie donc l’AZT qui est le seul autorisé aux USA à l’époque mais dont les effets sont forts et l’efficacité plus qu’incertaine. Il commence un trafic de ces médicaments venant d’autres pays pour permettre aux séropositifs américains de se soigner sans avoir à se risquer à la prise d’AZT. Pour se faire il doit s’associer avec une transgenre séropositive du nom de Rayon, jouée par Jared Leto. Cette entreprise menée aux côtés d’une transgenre et qui va aider des milliers d’homosexuels à travers les USA va profondément changer Ron jusqu’à ce que les autorités s’en mêlent.
Côté Casting
A l’affiche du film on retrouve un trio très plaisant avec Matthew McConaughey dans le rôle de Ron Woodroof, Jared Leto dans celui de Rayon l’associée de Ron et enfin Jennifer Garner en Eve Saks, la docteure en charge des séropositifs dans l’hôpital où sont allés Ron et Rayon. Le film aurait bien pu ne pas voir le jour puisque le tandem McConaughey – Vallée est le troisième qui s’essaye à la réalisation de ce film, Brad Pitt et Ryan Gosling ayant essayé et abandonné avant eux. Ce film est une révélation au niveau performance pour les deux acteurs principaux qui donnent vie au film aussi bien par leur jeu d’acteur irréprochable que par leur investissement dans le film. Matthew McConaughey et Jared Leto ont perdu respectivement 22 et 25 kg pour interpréter leur rôle. C’est notamment sur ce casting et ces performances que la qualité de Dallas Buyers Club repose.
Côté Réalisation
Comme je l’évoquais précédemment le film a failli ne pas quitter l’état de script et une difficulté allant de pair avec ce genre de ralentissement est un manque de budget. Le film a nécessité l’aide financière de Matthew McConaughey pour voir le jour ce qui explique le salaire aussi bas de l’acteur principal qui n’a touché « que » 200 000 $ pour un film ayant eu un tel succès. Le budget total du film est de 5 500 000 $, en comparaison, Le Loup de Wall Street sorti la même année a eu un budget de 100 000 000 $. Le film est plutôt lent et bénéficie et beaucoup de plans où l’on peut apprécier les émotions de chacun des personnages dans les moments les plus saisissants du film. Les couleurs paraissent aussi très réelles et pour cause, le film a été tourné en seulement 25 jours pour n’avoir qu’une lumière naturelle et dans le même temps limiter les coûts de montage et de post-production.
Côté Reco
Matthew McConaughey est saisissant dans son rôle, il transmet les émotions et particulièrement la tristesse comme tout comme dans Interstellar (2014). L’évolution de son personnage et de la mentalité de ce dernier est impressionnante et ce chemin vers la rédemption sans oublier les intérêts financiers est très plaisant. On a aussi le plaisir de voir un Jared Leto des grands jours qui s’accorde parfaitement avec Matthew McConaughey pour nous livrer un duo insolite mais attachant. En somme, si vous voulez une histoire poignante portée par un jeu d’acteurs aux petits oignons sur un fond de question sociétale plus que fondamentale, foncez regarder Dallas Buyers Club que vous pouvez notamment trouver sur Amazon Prime Video.
Hugo Maurice