L’auto-stop est une aventure. Qui va m’amener, où est-ce que je vais atterrir, à quelle heure ? L’auto-stop est une aventure parce qu’on ne sait pas.
La première fois que j’ai essayé de faire de l’auto-stop, j’avais 18 ans. Dans un parc national en Irlande, une amie et moi avons raté le dernier bus et la seule option pour rentrer à la maison était de demander à quelqu’un de nous prendre en stop. Il faisait tellement sombre. Déjà la première personne à qui nous avons demandé, a dit « oui, bien sûr ».
En Roumanie, j’ai découvert que faire de l’auto-stop est une option assez courante pour se déplacer ou voyager, à n’importe quel âge, quel que soit notre sexe ou notre origine. Pour moi, comme étrangère, c’était impossible d’avoir une conversation en roumain, mais la mentalité d’hospitalité des Roumains a simplifié l’excursion et on s’est raconté sans mots, avec la langue des signes et optionnellement une invitation à un dîner roumain chez eux.
J’ai des amis qui ont essayé de faire de l’auto-stop en Allemagne où ils ont attendu parfois des heures. Je n’avais aucune idée de comment cela allait marcher en France, mais j’ai voulu essayer quand même.
Après avoir commencé mon semestre d’Erasmus en France, mon désir a grandi de voyager dans tout le pays avec un ami, pour pas trop cher, sans plans précis, pour rencontrer la population locale et échanger sur nos histoires.
On a commencé à Lille. Avec un carton et l’indication « Paris », on s’est mis en route. Après avoir attendu un peu moins de 10 min, un homme algérien a nous emmenés. Quelques moments de silence ont passé.
Normalement, on remarque si ce sera un trajet agréable ou non dès les premières minutes. Notre cas était différent. Les premières 20 minutes on a essayé d’avoir un small talk : « Vous venez d’où ? », « Qu’est-ce que vous voulez faire à Paris ? », « Est-ce que vous amenez souvent des auto-stoppeurs ? ». Réponse, silence. Après un demi-tour, on a commencé à parler de tout : le changement des pays du Maghreb après le printemps arabe, notre premier amour, tout ! Arrivés à Paris, il nous a même invités pour un café !
À Paris, nous sommes restés avec un couchsurfer qui nous a traités comme des vieux amis. Il y a deux jours, il nous a dit qu’il ne voyait pas de problème à ce que l’on reste un peu plus longtemps avec lui. J’aurais aimé dire oui parce que nous étions sur la même longueur d’onde et on a passé un temps incroyable moment avec des nuits de cuisine, à parler des tuyaux locaux sur Paris ! Néanmoins, le voyage continue.
Nous avons visité Beaune, Dijon, Besançon, Lausanne et Genève en Suisse (de manière vraiment spontanée et inattendue), Montpellier et Marseille. C’étaient des villes et des régions que nous n’avions jamais pensé visiter ! En fait, on a passé un moment unique. Je suis encore en contact avec beaucoup de couchsurfer que l’on a rencontrés. J’ai parlé avec des personnes différentes, avec avec qui on ne parle pas au quotidien, des plus vieux, des plus jeunes, des Français, des étrangers, tous avec un style de vie différent. On n’a jamais attendu plus d’une heure! Faire de l’auto-stop est plus simple qu’on ne le pense. Et toi aussi, tu peux l’essayer!
Des tuyaux pour les courageux :
- Trouvez un travel buddy avec qui vous pouvez rire toute la journée ! Le plus important, c’est de rester optimiste et de profiter du voyage, qu’importe le temps que vous attendez et quoiqu’il vous arrive.
- Bricolez des affiches pour montrer où vous voulez aller (une direction, des villes) mais restez ouverts parce qu’on ne sait jamais où vos conducteurs veulent aller. Peut-être pourrez-vous découvrir un village dont on n’a jamais entendu parler !
- Portez des vêtements visibles (Des vestes de pluie jaunes sont toujours idéales !). La devise : Voir et être vu !
- Regardez le site web « hitchwiki » pour savoir où on peut trouver les meilleurs spots pour être pris en stop.
- Dites non si vous ne vous sentez pas en sécurité ! Ce n’est pas un crime. Soyez vous-même et dites ce que vous pensez !
- Profitez bien et respecter vos interlocuteurs ! Auto-stop et couchsurfing sont des possibilités uniques pour connaître la vie personnelle des autres dans un pays différent, mais peut-être aussi des personnes d’à côté. On peut partager des expériences, de histoires, des cultures et être soi-même.
- Ayez du courage ! 😊
Lisa Trebs