Prenez un rythme groovy et pour y poser une voix puissante qui mêle chanté et parlé. Intégrez le tout dans un univers visuel pop bien défini. Ajoutez une pincée d’humour. Tada ! Vous obtenez la recette d’un succès assuré, celui d’Angèle.
Du haut de ses 21 ans, Angèle Van Laeken promet d’être l’artiste belge sur toutes les lèvres en 2018. Le clip de sa chanson La loi de Murphy a déjà été visionné plus de trois millions de fois depuis sa publication, fin octobre. Riche en couleurs et complètement décalé, le court-métrage réalisé par la photographe Charlotte Abramow nous livre une jeune fille au sens de l’humour et à l’auto-dérision assurés. La belgitude disait Jacques Brel. Acclamée par la critique, de France Inter à Libération en passant par Society, la Bruxelloise a déjà tout pour réussir. Son premier album est attendu dans les mois à venir.
La fibre artistique dans le sang
Il faut dire que chez les Van Laken, la musique, c’est une histoire de famille. Pour la fille de Marka, chanteur de variété belge populaire dans les années 80, et de la comédienne Laurence Bibot, l’initiation artistique s’est faite très tôt. Angèle est également la sœur de Roméo Elvis, rappeur issu de la proliférante scène belge. Le temps d’un featuring sur J’ai Vu, elle le rejoint pour y poser une instru au piano aérienne et des chœurs envoûtants. Un duo frissonnant à retrouver dans une performance pour Vevo et qui contribue à faire connaitre Angèle auprès du grand public.
Pop, rap et Brassens
Mais n’imaginez pas pour autant qu’Angèle n’est que « la sœur de ». La chanteuse a su trouver sa propre voix. Un style qui convainc autant les sœurs d’Ibeyi que le rappeur Damso, pour lesquels elle a assuré les premières parties.
Entre pop, rap et électro, jonglant entre la langue de Molière et celle de Shakespeare : c’est ça, la touche Angèle. Une mélodie hybride, signe distinctif de plusieurs révélations musicales de l’année 2017 (Eddy de Pretto, Thérapie Taxi et Tim Dup pour ne citer qu’eux) : « J’ai étudié le classique en piano très longtemps avant d’apprendre le jazz. La pop a toujours fait partie de mes playlists, le r’n’b aussi, mais finalement tous les styles… », confiait-elle dans une interview aux Inrockuptibles. C’est également le cas de la chanson française, dont elle n’hésite pas à reprendre certains emblèmes à l’image des Amoureux des bancs publics de George Brassens.
Les réseaux sociaux comme terrain de jeu
La Belge s’illustre aussi par son utilisation originale des réseaux sociaux. Loin d’un narcissisme maladif, elle se met en scène de manière drôle et désinvolte pour ses followers Instagram, sa « team de la loutre ». Tour à tour en photomontage avec Beyoncé ou exposant fièrement ses cavités nasales, Angèle a fait du second degré sa marque de fabrique. Une artiste bel et bien ancrée dans son temps et que l’avenir semble accueillir à bras ouverts… et nous aussi !
Alice Galopin