Samedi dernier, au Stade Pierre Mauroy, le XV de France a renoué avec le goût de la victoire face aux Pumas argentins. Après avoir perdu son premier match-test face à l’Afrique du Sud (26-29), les Français ont su se ressaisir, et construire un jeu plutôt équilibré. L’équipe de Jacques Brunel a de nouveau fait vibrer ses supporters, même si le jeu offensif reste boiteux.
Une équipe qui renoue avec la victoire et son public
Une ambiance à son apogée poussée par les cris des supporters Lillois, malgré un peu moins de 40 000 spectateurs. Un jeu qui finit enfin par payer (28-13) et qui permet au XV de France de redécouvrir la saveur d’une victoire contre l’une des meilleures équipes du monde, demi-finaliste de la Coupe du Monde en 2007 et 2015. Serait-ce le retour des victoires françaises ?
Le Stade Pierre Mauroy entonne la Marseillaise
Tandis que le match France – Afrique du Sud s’achevait sur une erreur fatidique à la cinquième minute après le temps additionnel (26 – 29), le public français n’avait plus vraiment foi en son équipe. En effet, depuis combien de temps n’avez-vous pas cru en une victoire de notre cher XV de France, si ce n’est contre l’Italie ou le Japon ? Après l’ère « catastrophique » de Guy Noves, Jacques Brunel avait très mal commencé. Et pourtant. Le sélectionneur a su faire confiance à ses joueurs tels que Gaël Fickou, Guilhem Guirado, Arthur Iturria ou Mathieu Bastareaud.
Homme du match pour son grand retour sur la scène internationale, Gaël Fickou a réussi à accélérer le jeu français et être décisif dans le score. Ainsi, le deuxième essai de Teddy Thomas n’est autre qu’un exploit personnel du joueur du Stade Français. A la 47ème minute, il a percé la défense argentine, laissant derrière lui 3 pumas, incapables de l’arrêter dans sa lancée, avant de faire une longue et magnifique passe à l’ailier, qui n’avait plus qu’à concrétiser l’action en aplatissant le ballon. Vitesse et contrôle du jeu était au rendez-vous. Le public lillois a su donner encore plus d’envie aux joueurs français déjà très déterminés à obtenir cette victoire.
C’est un succès amplement mérité qui fait du bien à la fois au public français, mais également aux joueurs, qui peuvent partir confiants pour leur match au Stade de France contre les Fidji samedi prochain. Cependant, il ne s’agit pas de relâcher les efforts, car le XV de France reste très critiquable sur certains points.
Une équipe encore incomplète
L’ attaque ne repose que sur des exploits personnels et n’est toujours pas au point collectivement. De plus, le XV de France se démarque encore par ses erreurs basiques (passes, coups de pieds, en-avant …).
Entamant mal le match (essai encaissé dès la première minute de jeu et perte de Maxime Médard sur commotion), la France a fait de nombreuses erreurs de débutants. Camille Lopez et son renvoi directement en touche (3ème minute) ou encore son drop complètement raté à la 56ème, montre ainsi le caractère impatient de cette équipe de France qui aurait pu faire bien mieux.
Quant à Teddy Thomas, auteur de deux essais qui lui permettent de se rattraper de son match médiocre contre les Springboks, il reste inévitablement trop impulsif et individuel dans son jeu. Il ne fait que jouer son rôle sur ce match, c’est-à-dire concrétiser les actions de son équipe.
Il faut aussi revenir sur la prestation des Argentins, très mauvais défensivement, aidant la France à s’imposer. C’est d’ailleurs ce que le sélectionneur Mario Ledesma souligne : « C’était un mauvais match », « On n’a pas mis les ingrédients nécessaires pour gagner un match de rugby ». En effet, les Pumas ont manqué un nombre incroyable de plaquages, se traduisant par cet écart de points au final. Mais en venir, comme le coach argentin le fait à dire « qu’aucune des deux équipes n’a bien joué » ne serait-ce pas un manque d’analyse de sa part ? On remarque particulièrement dans cette équipe Sud-Américaine un manque d’envie de gagner. Peut-être avaient-ils sous-estimé nos Français avec leur début de match plutôt chaotique ? Au contraire, le XV de France s’est battu pendant 80 minutes sans rien lâcher, malgré ses erreurs de débutants récurrentes depuis plusieurs années.
Coline Fournier