Alors oui, le Kent, ça fait moins rêver que Buenos Aires ou Tokyo, on ne va pas se mentir. Pas de températures tropicales ou un dépaysement culturel – ou dépaysement tout court si on est honnête. Mais rassurez-vous, il n’y a pas que des points négatifs, loin de là !
La première chose qui fait plaisir en arrivant au Kent, c’est le choix de module. Il y en a pour tous les goûts, que vous préféreriez l’Union Européenne, les Etats-Unis ou la Russie, vous trouverez des cours qui vous conviennent. Bon, certes, il y a des cours obligatoires en deuxième année, mais la 3A vous être tranquilles de choisir ce que vous voulez faire ! Attention cependant, Sciences Po va vous demander de faire au moins une année de votre deuxième langue, ce qui entraîne une sacrée gymnastique mentale, mais qui va assurément vous faire progresser, en tout cas c’est mon cas en espagnol. Vous avez aussi la possibilité des prendre des wild modules, c’est-à-dire des cours en dehors de la School of Politics. Cela peut être des sciences humaines comme l’histoire et la sociologie, mais aussi de la littérature par exemple. Faites juste attention que le niveau demandé respecte votre année. En 2A et 3A on va vous demander de prendre des modules de niveau 5 et 6, donc faites attention à cela quand vous choisissez vos cours !
La deuxième chose qu’on apprécie énormément, c’est l’emploi du temps. Oubliez les journées de 8 heures à Sciences Po, les conférences de méthodes d’une heure et demie et la course infernale dans les escaliers. Ici, c’est 8 à 10 heures de cours par semaine, avec des séminaires et des lectures d’une heure en général et toujours la possibilité de modifier vos horaires en fonction des places restantes. Vous n’aurez jamais de cours à 8 heures, et seulement quelques cours à 9 heures le matin, une bénédiction pour le sommeil. Pas non plus d’exposés ou fiche techniques d’économie chaque semaine, ni de galop d’essai ou de partiels. Seulement des lectures à faire en amont (et encore) et des essay en fin de semestre en fonction de votre choix de modules. Enfin, à la fin de l’année, autour de mai, vous aurez vos final exams, mais tous les modules n’en ont pas forcément !
Tout ça laisse pas mal de temps pour faire d’autres activités : l’Université propose une pléthore de societies que vous pouvez joindre, que ce soit le sport, les associations culturelles, de débat, pour l’environnement ou même leur version de MUNWalk, et pleins d’autres encore.
Si l’engagement associatif n’est pas votre tasse de thé, ce qui serait dommage tout de même en Angleterre, Canterbury est à 2h de Londres, ce qui est quand même non négligeable. De même, le service de bus du Kent (StageCoach) vous permet d’avoir accès au bord de mer en 30 minutes, plutôt cool.
En ce qui concerne le campus, on est à 15 minutes du centre-ville en bus, donc l’abonnement est quasi obligatoire, à moins que vous souhaitiez faire vos courses sur le campus, mais les prix sont bien trop hauts et le choix bien trop restreint. Les bus passent fréquemment en semaine donc vous n’avez pas de soucis à vous faire sur ce plan-là ! Bon par contre, les anglais se moquent de notre manque de ponctualité, mais leurs bus sont mal placés pour parler. Croisez les doigts pour qu’ils passent à l’heure si vous être pressés ! Autrement, vous n’aurez pas de problème à vous déplacer. La ligne de bus de l’université à même plusieurs arrêts sur le campus, très pratique quand il fait froid ou qu’il pleuve.
Vous trouverez sur le campus des logements étudiants, maisons ou appartements en collocation. Il y en a près du campus principal, là où vous trouverez les bâtiments de cours, parfois même dans les bâtiments eux-mêmes, et un autre petit village un peu plus loin à 10 min à pied de vos lieux de cours, mais la petite marche à travers la forêt n’est pas déplaisante et vous verrez des écureuils et même des lapins si vous êtes chanceux.
La colloc’ avec les anglais, ça peut soit très bien se passer, soit être la catastrophe, mais ça encore, c’est partout. Je ne vais pas vous le cacher, les anglais même s’ils sortent tôt, restent éveillés jusqu’à tard, ce qui peut être très gênant si vous avez prévu une bonne nuit de sommeil réparateur, mais si vous êtes tout autant fêtard, alors c’est tant mieux pour vous !
En parlant de sortir, vous trouverez sur le campus une boite payante, le Venue, dont je n’ai personnellement pas encore fait la connaissance. Mais vous trouverez en ville d’autres boites, avec un choix plutôt divers donc chacun devrait pouvoir trouver ce qui lui convient.
En revanche, quand il est question d’alcool, il va falloir ouvrir le porte-monnaie, parce qu’ici, il faut vider son compte en banque.
La nourriture aussi est chère si vous cherchez de la qualité. Les anglais ont la fâcheuse habitude d’emballer leurs légumes et pour une raison obscure qui m’échappe encore, de leur mettre des dates de péremptions. Mais si comme moi, vous survivez à base de nouilles instantanées, vous devriez pouvoir gérer, même avec un budget serré.
Budget serré à cause du prix des études malheureusement. Mais la majorité de vos frais d’inscription sont investis dans ce que je considère personnellement être le joyau du campus : sa bibliothèque. Oubliez la limite de 300 étudiants de la BU de Sciences Po. Ici c’est 3 étages, des centaines de milliers d’ouvrages physiques et une base de ressources informatique immense. Ouverte jusqu’à minuit en général, elle est ouverte 24/24 en période d’examen, avec différentes zones, silencieuses ou non, et de plusieurs salles de travail de groupe. Au rez-de-chaussée, un café géré par la Student Union, vous ravitaille en café et même en sandwich pour tenir jusqu’au bout. Bref, le cadre idéal pour bosser en paix.
En soi, même si la météo est sensiblement la même qu’à Lille, il est possible de se plaire au Kent. Vous vivrez au même rythme que le pays du libéralisme, avec une grande liberté, mais des responsabilités intrinsèques. Et si jamais Lille vous manque, nombreux sont les Blablacars qui pourront vous ramenez à la maison !
Aurore Courtes