Des vacances annulées, des jobs d’été et stages plus difficiles à trouver, des concours reportés, … Les étudiants vont faire face à un été plus compliqué cette année. Si le confinement permet à certains de développer de nouveaux projets, d’autres sont réellement remis en cause.
« Je ne sais vraiment pas quoi faire après le confinement. Cet été je voulais passer mon code, voir mes amis, partir en vacances, aller à la salle de sport, … mais tout est remis en cause » déclare tristement May, étudiante en BTS à Argenteuil. Comment organiser son été ? C’est la question que la Manufacture a posé à plusieurs étudiants de divers horizons. Confinement oblige, beaucoup d’événements sont reportés voire annulés ; que ce soit des partiels ou des vacances en passant par les festivals et les jobs d’été. Tout cela vient clairement modifier l’emploi du temps d’été des étudiants, sans compter la peur du coronavirus.
Trouver un job d’été : mission impossible ?
La date du déconfinement totale étant toujours incertaine, les recruteurs sont parfois réticents pour engager des stagiaires d’été ou des saisonniers. En première année à Sciences Po Lille, Juliette a vu son stage à la préfecture de Lille annulé : « Ça s’annonce un peu triste comme été. Mais au moins j’ai trouvé un emploi d’été dans une banque à Lille ».
D’autres étudiants sont dans l’incertitude totale ; Antoine, étudiant en L1 d’histoire en région parisienne, voulait travailler en juin et en août : « Je pense que travailler en juin ça risque d’être compliqué car on ne sait pas encore les réelles mesures qui seront prises concernant les jobs étudiants. C’est encore trop tôt pour confirmer que j’irai travailler. Ensuite, concernant mes projets de vacances, c’est pareil. Mais je pense pouvoir partir car il y aura tout de même des trains. ».
La question du logement en suspens
L’expectative, l’attente pour plus d’informations, voilà ce à quoi pensent les étudiants interrogés. Ève, étudiante à l’école du Louvre, voulait trouver une colocation pour la rentrée, mais c’est très difficile selon elle en ce moment.
Pour les locataires du CROUS à Lille, les informations données sont confuses : ne paieront pas de loyer en mai ceux qui rendent leur logement entre le 11 et le 15 mai. Mais que faire si le confinement est finalement prolongé au-delà du 11 mai ? Pour les étudiants qui ne sont pas au CROUS, rendre son logement est aussi une source de préoccupation car il est peu probable que le déconfinement ait lieu dans toutes les régions en même temps « pour rendre mon logement ça a l’air un peu compliqué car je ne sais pas si le 11 mai on pourra prendre le train pour rentrer à Lille… » explique Sarah, étudiante en deuxième année à Sciences Po Lille.
La 3Annulée (ou reportée)
Les étudiants en deuxième année de Sciences Po Lille se préoccupent bien sûr de leur troisième année. La fermeture des frontières n’aidant pas, certains ont décidé de reporter leur stage et/ou de faire leur stage dans l’Union européenne : « J’avais prévu de partir dès mi-juillet en Thaïlande en stage, mais c’est annulé. J’avais beaucoup économisé et ça tombe à l’eau. A la place, je travaillerai en France en juillet, en août j’essaierai de trouver un stage dans la presse pour compenser la perte du stage en Thaïlande, je ne prends pas de vacances du coup. » précise Julia, en deuxième année. Elle ajoute qu’elle aimerait faire son stage de troisième année plus près de la France, à Athènes et non en Asie comme c’était prévu. Pour la mobilité académique, chaque université semble s’organiser différemment. Mais le mystère est souvent bien entretenu.
A l’école, pendant les vacances et en temps de pandémie
Si certains établissements ont prévu de maintenir leurs examens en mai ou bien de les annuler complètement, ce n’est pas le cas de tous. Esra, étudiante en DUT en région parisienne, aura peut-être des examens reportés pendant l’été. Mais surtout, le déconfinement ne la rassure pas vraiment : « L’été va être compliqué. Tout le monde ira passer ses vacances dans le sud de la France. Cela fait beaucoup de gens au même endroit… Personnellement, j’ai peur que les personnes ne respectent pas les règles du déconfinement. J’espère que le port du masque sera obligatoire aussi, et qu’il y aura assez de gants et masques. ». Quoi qu’il arrive, le suspens concernant l’été est maintenu.
Marion Galard