Jürgen Klopp et Pep Guardiola sont unanimes. Le calendrier 2020/2021 est une ineptie pour tous les clubs européens. L’arrêt prolongé des compétitions 2019/2020 laisse place à des séries successives de 10 matchs en seulement 31 jours. Un enchaînement incompréhensible mettant en péril la santé des sportifs de haut niveau.
Mercredi 04 novembre, le Paris Saint-Germain se déplace chez les pensionnaires du Red Bull Arena, le RasenBallsport Leipzig. Au sein de l’effectif francilien, huit joueurs manquent à l’appel. Kylian Mbappé, Neymar Jr, Marco Verratti et Mauro Icardi sont les grands absents. Julian Draxler, Jese, Juan Bernat et Alexandre Letellier le sont également. Un trop plein pour l’entraîneur allemand, Thomas Tuchel, qui subit depuis plusieurs semaines les blessures musculaires et ligamentaires de ses hommes.
Des professionnels surchargés en proie aux blessures musculaires
Certaines questions peuvent se poser depuis de nombreuses années sur la santé physique de Neymar et ses pairs. Le Brésilien a manqué près de 47% des rencontres officielles depuis son arrivée en hexagone. Mais le calendrier actuel est une véritable calamité pour ces athlètes. En proie à la crise sanitaire de la Covid-19, les organismes souffrent de mois surchargés. L’Olympique de Marseille entame un marathon de six matchs en seulement 19 jours ! L’entame tardive, due à la crise sanitaire, peut excuser cette tendance.
Lors des fenêtres internationales, la traditionnelle double opposition est complétée par une troisième rencontre. Une surcharge inutile pour les joueurs internationaux. Les fédérations sont impactées par la nouvelle crise, mais les internationaux ne sont pas des produits à la merci de ces instances. L’économie est primordiale mais doit-elle passer devant la santé des professionnels ? C’est en tout cas la vision initiée par Noël le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), pas forcément consensuelle. D’autant que des échéances européenne et olympique débutent en fin de saison, et la fraîcheur est essentielle.
Le manque de considération des instances nationales
Parallèlement, après plusieurs mois sans sport à haute intensité, les Lyonnais et Parisiens se sont préparés à vitesse grand V. Adieu les journées de cohésion et les matchs de présaison aux quatre coins du globe. Bonjour aux séances pluriquotidiennes et aux mises en place tactiques. Le pic de forme prévu est pour début août. L’objectif est à Lisbonne.
Victorieux de Bergame et de Leipzig, le club de la capitale rencontre le Bayern de Munich le 23 août, en finale de Ligue des Champions. Le 23 août, le PSG reçoit le Football Club de Metz, en Ligue 1 Conforama. Cet illogisme illustre le manque total de considération de la part des instances nationales envers ses clubs phares – l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain. Comment un championnat peut débuter alors qu’un de leurs pensionnaires joue la rencontre la plus importante de son histoire ? Où est la reconnaissance envers des sportifs, souffrant également de la crise actuelle ?
Alors oui, les nouveaux droits télévisés, remportés par Mediapro, sont historiques et nécessaires pour tous les clubs. Mais retarder le début du championnat, à l’instar des championnats voisins, est tout autant essentiel. “Mon affaire est de protéger les joueurs, ils sont épuisés. LeBron James a remporté le titre NBA et maintenant il est en vacances pendant un mois ou deux. Nos gars ont huit jours. On a des matchs et encore des matchs parce que la télévision a décidé ainsi”. Pep Guardiola, entraîneur espagnol de Manchester City, résume parfaitement l’état d’esprit qui se dégage des acteurs du football. Les joueurs sont à bout, et la saison commence seulement …
Julien Baudot, ESJ