« Après la pluie vient le beau temps »
Si ce dicton ne s’applique pas au Royaume-Uni, il s’applique bel et bien au choix des vœux de mobilité. Après les désaccords quant au classement officieux, les doutes et le stress, tombent les résultats et viennent avec eux le soulagement et l’excitation. Pour ma part, je plie bagage pour Nottingham, en Angleterre !
Enfin pas si vite, car avant de pouvoir poser un pied sur le sol anglais, il faut effectuer toutes les démarches administratives. Entre la demande de passeport, de visa, l’assurance maladie et la recherche d’un appartement, jamais je n’avais autant maudit les Anglais.es et leur Brexit. Mais aussi pénible et décourageante que cette étape puisse paraitre, il faut s’accrocher pour enfin voir le bout du tunnel (sous la Manche).
Septembre arrive et il est enfin temps de déménager pour un an au Royaume-Uni. J’attrape mon parapluie, je dis au revoir à mes proches, et je savoure ma dernière véritable baguette avant un long moment ! Car s’il y a bien une chose qui me manque ici, c’est la gastronomie française.
J’aime énormément de facettes de l’Angleterre, mais nous n’avons rien à leur envier niveau cuisine. Entre un petit-déjeuner composé de saucisses, d’œufs brouillés, de haricots ou de baguettes, de pains au chocolat (chocolatines ?) et de croissants, le choix est vite fait pour moi. Les rats et pigeons de République sont rapidement remplacés par les écureuils et pies de Nottingham, et le métro de Lille laisse également sa place aux bus à deux étages. Je me laisse berner par l’extrême résistance au froid des Anglais.es qui me laissent croire que l’été ne fait que commencer, mais je réalise vite que l’hiver va être rude. Cependant la drache me rappelle notre bien-aimée capitale des Flandres et me réchauffe quelque peu le cœur.
Découverte et acclimatation à la « british way of life »
Je découvre alors ma nouvelle collocation, je mémorise le trajet que je dois faire pour aller à l’université, je me perds dans les nombreux espaces verts de la ville, et j’expérimente mes premières soirées étudiantes anglaises. Les premières semaines je tâtonne, j’essaye de prendre mes marques dans la ville et dans l’université. J’essaye tant bien que mal de ne pas me faire écraser en traversant la route, car je ne me suis pas encore habituée au fait qu’ici on roule à gauche.
Je remets aussi en question mon niveau d’anglais car je n’arrive pas encore à tout à fait à déchiffrer le jargon et le fort accent des locaux.les. Mais il ne faut pas avoir peur de les faire répéter ou de se tromper car il n’y a pas plus chaleureux.ses que les Anglais.es ! Iels vous font sentir chez vous, et de parfait.es inconnu.es n’hésitent pas à vous appeler « darling » ou « love », bien loin de notre snobisme national pour lequel nous les français.es sommes tant réputé.es à l’international. Le corps enseignant et administratif est réactif, attentif et tient réellement à ce que vous vous sentiez le.a bienvenu.e.
Les cours et l’université
C’est mission réussie car une fois les premières semaines passées, je me sens enfin chez moi et la langue n’est plus du tout un problème. Je prends très (voire trop) rapidement goût au rythme scolaire léger, avec seulement 11 heures de cours par semaine ce qui me laisse énormément de temps pour visiter, sociabiliser, sortir (et occasionnellement travailler).
Le choix de cours est plutôt large bien qu’il reste assez orienté sur la politique et les relations internationales. Il y a quelques réminiscences avec les cours de 1A et de 2A à Sciences Po Lille, ce qui rend parfois les modules redondants, mais dans l’ensemble c’est intéressant.
Le panel d’activités extrascolaires qu’offre la Nottingham Trent University est assez impressionnant.
Du golf au lacrosse, en passant par la danse et l’escalade, que vous soyez sportif.ves de nature ou non, vous trouverez votre bonheur. Les associations sont aussi très variées, pour n’en citer que quelques-unes : féministe, LGBTQ+, hispanique et il en existe même une dédiée aux amateur.ices de cocktails. Après avoir passé des auditions, j’ai intégré l’équipe de danse en contemporain avancé, et la représentation de fin d’année montée par l’association a réellement été un de mes meilleurs moments passés ici à Nottingham.
Nottingham, ou comme dirait P. Darriulat, « une ville entre tradition et modernité »
Pour les adeptes de séries télévisées, je décrirais Nottingham comme étant à la croisée de Downtown Abbey et de Skins : une ville au patrimoine historique assez riche, certes, mais aussi à la nightlife animée par des étudiant.es profitant du mieux qu’iels peuvent des plus belles années de leur vie.
A l’image d’Orléans et de Jeanne d’Arc, Nottingham est aussi connu pour son icône locale, Robin des Bois. De la Forêt de Sherwood, au nom du réseau de bus en passant par les enseignes de pubs, Robin des Bois est la vedette de la ville ce qui lui vaut d’ailleurs une statue à son effigie. Aussi passionnant que soit le folklore de Nottingham, auprès des jeunes la ville reste majoritairement connue pour les milles et unes possibilités qu’elle offre aux étudiant.es. Deux énormes universités habitent la ville, qui comptabilisent au total plus de 70 000 étudiant.es.
Entre concerts, comédies musicales, pubs et boîtes de nuit ouvertes 7j/7j il est difficile de s’ennuyer. Le BDE et le BDI de l’université sont particulièrement actifs, et veillent à organiser des évènements susceptibles de plaire à tout le monde, que vous soyez introverti.e ou extraverti.e. La communauté Erasmus est assez importante, et le partage des cultures qui en ressort est d’autant plus enrichissant. On se moque des préjugés, on s’apprend des recettes traditionnelles, on s’échange des insultes, bref on tisse des liens forts avec des personnes venues du monde entier. Il y a donc toujours quelque chose à faire ou quelqu’un à qui se confier ici. Si toutefois Nottingham devient trop petit pour vous, les grandes villes anglaises telles que Londres et Birmingham sont à portée de train ou de bus.
D’autres plus petites villes comme Leicester ou encore Coventry sont tout aussi accessibles et très sympathiques à visiter sur un ou deux jours. Pour les plus aventureux.ses, visiter l’Ecosse et l’Irlande est aussi tout à fait réalisable et abordable.
Le mot de la fin
Pour ma part, je suis ravie d’avoir choisi cette destination, j’ai adoré ces trois premiers mois passés ici et j’ai rencontré des personnes formidables et qui m’ont appris beaucoup.
J’ai hâte de savoir ce que me réserve la fin de mon année, hâte d’en sortir d’autant plus grandie. Quant à vous, que vous considériez déjà Nottingham comme un potentiel choix de destination ou que vous ne sachiez même pas que cette ville figurait dans la liste avant cet article, j’espère que mon expérience vous aidera à définir ce que vous désirez ou non expérimenter au cours de votre 3A.
” On nous la présente souvent comme ce qui doit absolument être la meilleure année de notre vie, ce qui conduit souvent à de hautes attentes et donc parfois à de la déception. Il faut relativiser et se dire que certes cela peut-être une année hors du temps absolument géniale, tout comme cela peut simplement être une année parmi d’autres et c’est tout à fait OK ! Ce n’est pas forcément la distance du pays ou la course aux soirées qui vous feront passer ou non une bonne année, la 3A c’est avant tout s’ouvrir aux autres et se redécouvrir.”
Alice Chivé
La BU ouverte 24/7 c’est pas mal en cas de retard dans votre travail aussi*