Nouveau rebondissement dans l’affaire du projet Saint-Sauveur. Jeudi dernier, le tribunal administratif examinait les recours de deux associations contre l’aménagement de l’ancienne gare, et un rapporteur public a conclu à l’annulation des délibérations de la MEL. On vous explique.
Un projet bloqué et débattu depuis 3 ans
Le projet d’aménagement de la friche Saint-Sauveur par la MEL avait pour finalité de construire 2 500 logements et une piscine olympique sur l’ancienne gare de marchandises. Un projet gelé depuis 3 ans par les recours en justice de deux associations lilloises de défense de l’environnement. PARC Saint-Sauveur et ASPI (Association pour la Suppression des Pollutions Industrielles), avaient en effet impulsé plusieurs recours en justice contre les décisions de la MEL, au nom “des omissions et des manquements” de l’étude d’impact du projet, en dénonçant un abus de pouvoir de la métropole lilloise sur le sujet.
La MEL mise en cause
Ce jeudi, le tribunal administratif consultait donc un rapporteur public sur le dossier, dont les conclusions sont généralement suivies, pour aiguiller une décision sur le sujet. Le magistrat a recommandé l’annulation des deux délibérations de la MEL déclarant le projet d’intérêt général, en juin 2018 puis en juin 2019, pour des vices de procédure. Le magistrat considère, comme les associations mobilisées, que la population n’a pas été convenablement informée au stade de l’enquête publique de 2018, en raison d’une étude d’impact lacunaire, notamment sur la piscine olympique et la qualité de l’air.
Les associations optimistes
Résultat, la MEL et la mairie essuient un lourd revers, alors que Martine Aubry misait gros sur ce projet pour faire briller son mandat actuel. Désormais, bien que le jugement final du tribunal soit attendu d’ici trois semaines, les choses se présentent bien pour les associations requérantes. A la sortie de l’audience, l’optimisme est de mise. Stéphane Baly, chef des écolos lillois, n’en démord pas : « Les associations ont fait le boulot, salue-t-il, « Il faut remettre à plat Saint-Sauveur, la mairie ne peut pas faire contre les habitants. ». « On a senti les juges de notre côté, se réjouit Bénédicte Vidaillet, coprésidente de PARC. Cela apportera une légitimité juridique à notre lutte. Et on ne lâchera rien. ».
Enora Paniez