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Les associations de Sciences Po Lille vont-elles mourir ?

L’année qui vient de s’écouler fut compliquée pour l’associatif à Sciences Po Lille, malgré les efforts pour assurer une continuité en distanciel. Les étudiant.e.s de première année n’ont, pour beaucoup, pas pu participer aux activités des 42 associations qui font d’habitude la richesse de l’IEP. Ce sont pourtant ces futur.e.s 2A qui sont largement amené.e.s à reprendre les postes à responsabilités. Et les volontaires ne se bousculent pas. Au point de s’interroger de la survie de certaines associations : réagissons !

« L’associatif est mort, vive l’associatif ! », notre édito de rentrée s’il se voulait lucide sur les possibilités réduites des activités associatives pour cette année 2020-2021, lançait aussi un message d’espoir, d’encouragement. Chacun.e d’entre nous, responsables d’assos, membres ou simples étudiant.e.s devions repenser collectivement un véritable pilier à Sciences Po Lille. A l’heure de la transmission de témoin, force est de constater que le risque est bien davantage dans le début de la maxime : la mort de l’associatif à l’IEP.

La plus-value d’une école réside pourtant précisément ici. La pertinence d’une échelle comme celle de Sciences Po Lille permet une bonne coordination, grâce notamment au rôle de Jean-Baptiste Giuliana, en charge de l’associatif. Les étudiant.e.s peuvent s’impliquer largement dans des projets diversifiés : intellectuels, artistiques, sportifs, évènementiels, etc… A travers nos 42 associations, le choix est large, chacun.e y trouve ses intérêts.

Après la dépolitisation des étudiant.e.s, l’engagement associatif est-il le nouveau condamné ?

L’associatif est essentiel pour l’épanouissement personnel, les opportunités qu’il offre en matière d’expérience, nécessaire pour des candidatures aux concours dès l’entrée en Master, ou pour répondre à des offres d’emploi par la suite. Il constitue l’identité d’une école comme Sciences Po, particulièrement lorsqu’il s’agit d’enjeux politiques : ce sont les associations politiques qui participent à la prise de décision en Conseil d’Administration. Ce sont aussi des valeurs portées, en témoigne le travail indispensable de BCBG face à #SciencesPorcs.

Et pourtant. Et pourtant le recrutement des associations lancé il y a quelques semaines, particulièrement destiné aux futur.e.s 2A, n’attire pas foule. Des associations les plus jeunes en plein essor aux structures les plus installées, à l’instar de l’Arène de l’IEP, de La Manufacture et bien d’autres, toutes ne provoquent pas la bousculade habituelle pour candidater. Après la dépolitisation des étudiant.e.s, l’engagement associatif est-il le nouveau condamné ?

À vous, futur.e.s 2A de prouver le contraire

Nous ne le pensons pas. La particularité de l’année explique, évidemment, bien des choses. L’absence d’intégration des 1A et le sacrifice d’une « Semaine des assos » en présentiel, le non-accès aux locaux, le mal-être étudiant autant chez les responsables d’assos que particulièrement chez les premières années, et tant d’autres éléments ont pour le moins perturbé la dynamique associative, d’habitude si forte. Celle-ci n’a jamais pu être concrète pour celles et ceux qui n’ont connu que Sciences Po Lille sous crise sanitaire.

C’est pourtant à vous, futur.e.s 2A, qu’est confiée la lourde tâche « d’un retour à la normale ». Vous aurez, tous et toutes, la responsabilité d’animer la vie étudiante en contribuant personnellement aux associations, à commencer par candidater à leur reprise. Malgré une année perturbée, qui n’a pas réussi à mieux vous inclure, il faut dépasser l’auto-censure : votre légitimité se construira précisément par votre capacité à faire renaître, aussi différents soient-ils, les projets au cœur d’une vie étudiante caractéristique d’un IEP.

Les associations au cœur d’une année présidentielle

Il faut d’ailleurs à ce propos souligner la semaine de campagne tenue la semaine dernière par les quatre bureaux, qui démontre là-aussi de réelles capacités d’adaptation, de création ainsi qu’une motivation certaine. Au-delà des polos toutefois, chaque association aura besoin de vous, pour pérenniser ce qui fait le rayonnement local, national et international de l’école. Toute l’expérience que vous en tirerez, sera autant formatrice personnellement que professionnellement.

Que serait Sciences Po Lille sans les conférences tenues par Maïdan, Mela’Lille ou Visions d’Europe ? Sans son Journal Télévisé Palien, ses tribunes polémiques, sa visite de l’Assemblée, son MUN ? Sans son magazine photo, sa revue internationale, ses soirées mix ou rap ? Sans ses glanages, ses joutes, son théâtre, ses dégustations ? Sans sa Convention Etudiante pour le Climat, sans son yoga, son benchmarking ? Sans tant d’autres choses ?

Nous ne sommes ni nous le maître, ni vous les élèves. Relevons le défi ensemble, en vous passant la main avec application et confiance. Osez, à plusieurs s’il le faut, postuler aux postes de responsabilité. L’année 2021-2022 ne peut que voir la ferveur associative s’associer aux dynamiques et enjeux subordonnés à l’élection présidentielle. Le rôle et les responsabilités des associations seront déterminants. Votre motivation, aussi.

L’associatif n’est pas mort, vive l’associatif.

 

La liste des associations est disponible sur le site de Sciences Po Lille :http://www.sciencespo-lille.eu/etudier/vie-etudiante-et-associative/vie-associative 

Clément Rabu