Un derby des Hauts-de-France qui sonnait comme un véritable test pour l’Olympique Marcquois Rugby face à Beauvais. Deux équipes jusque là invaincues et premières ex aequo de leur poule de Fédérale 2. Il n’en fut rien. L’OMR s’impose 55-27, bonus à la clé, et demeure imbattable depuis plus d’un an et demi. Récit d’un après-midi ensoleillé, à tous points de vue.
Un match maîtrisé de bout en bout
Le choc annoncé sur le terrain annexe du Stadium de Lille n’en fut finalement pas un. Si l’équipe B a vécu un match accroché en battant ses adversaires du jour 23-18 après une incroyable remontée, l’équipe fanion de Marcq-en-Barœul nous a quant à elle livré une prestation tout en maîtrise. Ponctué de jeu et d’actions léchées, l’après-midi des jaunes et bleus apparaît comme ce que l’on peut qualifier de “match référence”. Si les deux équipes se cherchent et multiplient les petites erreurs lors de l’entame, Marcq débloque la situation dès la 8e minute grâce à son infatigable marqueur Jeannick OUASSIERO. C’est le début d’une mi-temps à sens unique dans laquelle le triangle arrière marcquois va s’illustrer sur tous les ballons. Malgré une bonne réaction de la mêlée beauvaisienne récompensée, le score à la mi-temps est sans appel, 26-3 pour l’équipe nordiste.
L’amorce du deuxième acte est un “bis repetita”, les passes s’enchaînent, les franchissements sont légions et les jaunes et bleus passent la ligne d’essai par deux fois assez rapidement. Le virage à sens unique qu’annonce cette entame ne dure finalement pas. Mobilisé par ses joueurs entrants, Beauvais va vite réagir, et marquer un essai “collectif”, synonyme d’espoir, bien aidé par le carton jaune dont écope le talonneur de l’OMR, Loïc Tange. S’engage alors une partie relativement mieux équilibrée, à l’instar d’un formidable “mano a mano” entre l’ailier marcquois MARCINIEK, auteur d’un triplé et le centre beauvaisien MEGDOUD, fraîchement débarqué de Brive (Top 14) et dont le tranchant sur chaque prise de balle fait souffrir les défenseurs marcquois. Le combat se termine sur le score fleuve de 55-27. C’est un score logique et mérité quant à la performance maîtrisée des hommes de Philippe Caloni qui, malgré une légère baisse de régime dans les vingt dernières minutes, sont apparus bien préparés et concentrés sur ce match à enjeu, coché sur le calendrier.
“En sept matchs, plus de 300 points marqués”
En témoigne le score, presque habituel pour l’équipe nordiste. Les rugbymen ont soif de jeu, pour le plus grand plaisir des quelques 600 personnes venues assister au match, exemptées exceptionnellement de places assises. Éblouis, les supporters l’étaient par le soleil – fait assez rare pour le souligner – mais surtout par cette démonstration d’un rugby moderne, à la fois rapide et puissant. L’entente entre les arrières fut parfaite. C’est l’avantage d’un groupe évoluant quasiment à l’identique depuis un an et demi, s’illustrant sur le pré par la fluidité des combinaisons. L’attendu “choc” n’a fait que peu trembler les “valeureux marcquois” qui n’ont pas hésité à relancer à la main de leur propre camp. Le numéro 9 Arthurs BARBIER en tête assume cette “envie de jouer” étouffante pour l’adversaire, plaisante pour le public, et bénéfique au score… En sept matchs, pas moins de 324 points marqués pour l’OMR, une moyenne de plus de 6,5 essais transformés par match !
Pas d’excès de confiance
La phase retour peut donc être appréhendée sereinement par l’Olympique, qui, au vu des ses résultats depuis septembre, peut aisément envisager atteindre son objectif principal : celui de la montée à l’échelon supérieur. Le seul risque apparent est celui de l’excès de confiance pour l’équipe nordiste. Cela n’en est rien selon Philippe Caloni, coach principal, qui affirme “se remettre en question chaque mardi à la reprise de l’entraînement” et avoir “d’autres objectifs que la seule victoire, plus axés à long terme”. Il veut être prêt lorsque les matchs couperets en “play-offs” arriveront. “Il est impossible de faire le match parfait” conçoit l’entraîneur, conscient d’une certaine marge de progression notamment en touche et en mêlée.
Ainsi, Marcq-en-Barœul n’est pas imbattable mais demeure toujours invaincue. La concentration devra rester de mise jusqu’au bout, au premier chef lors des matchs retours, car une supportrice beauvaisienne l’a promis “ C’est en prenant des grosses taulées (sic) que l’on revient plus fort”…
Matthieu Cazalets et Clément Rabu