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Carnet de 3A à Amsterdam : une 3A pas comme les autres

L’année dernière, Alma Meyer est partie à Amsterdam faire un stage à la chambre de commerce franco-néerlandaise. Elle nous raconte aujourd’hui son expérience, bien différente des clichés habituels sur la 3A. 

Quelles ont été tes premières impressions sur Amsterdam ?

Je connaissais déjà Amsterdam, j’y étais allée plusieurs fois. Je n’étais donc pas dépaysée, mais c’était mon choix car je voulais rester près de Lille. Mais je me suis retrouvée dans un rythme de vie quand même très différent : les gens sont différents, la langue aussi, … donc ça a quand même été une découverte sur certains points. C’est le cas notamment avec le vélo, le seul moyen de transport viable à Amsterdam. Cela a été assez éprouvant pour moi, devant faire 40mn de vélo pour aller à mon stage tous les matins.

Au-delà de s’adapter à la culture d’un pays, le plus dur est selon moi de s’adapter au rythme de vie et de changer ses habitudes. De plus, étant donné que je connaissais déjà la ville, je n’avais pas forcément cette envie de découvrir la ville, de visiter. J’ai tout de même rencontré plusieurs amies (françaises), notamment en postant des messages sur Facebook, avec qui je me suis très bien entendue.

Comment s’est passé l’arrivée à ton stage ?

Mes débuts dans le stage ont été très étranges : je pensais arriver dans une grande entreprise très structurée, et je me suis en fait retrouvée face à des tuteurs qui ne connaissaient pas mon prénom, ni d’où je venais. Bonus : la Chambre du commerce où je faisais mon stage se trouvait dans une zone commerciale, loin de l’image du centre d’Amsterdam. J’ai vite déchanté, d’autant plus que je savais qu’il fallait tenir 6 mois dans un environnement dans lequel je ne me sentais pas à ma place. Voulant entrer en master CFI (commerce et finances internationales), j’ai cherché un gros nom du commerce pour m’assurer un bon dossier, et avec du recul, j’aurais dû choisir un stage qui correspondait plus à mes envies, mes goûts.

Au niveau du logement : où habitais-tu et comment se loger à Amsterdam ?

Je logeais chez l’habitant (une dame de 60 ans) en périphérie d’Amsterdam, dans une maison. Là aussi, l’adaptation n’a pas été facile, mais ça l’a fait. A Amsterdam, trouver un appartement peut être une vraie galère : les loyers sont très chers (800 euros la chambre en colocation). J’ai donc choisi de vivre chez l’habitant et épargner pour voyager, rentrer à Lille, …

As-tu voyagé autour d’Amsterdam ?

Oui, je partais un week-end par mois : à Berlin ou Paris, je suis aussi rentrée plusieurs fois à Lille, et je suis même revenue dans ma famille. C’est ce qui m’a permis de tenir, car j’avais toujours des gens à voir ou qui venaient à Amsterdam. D’où l’avantage de faire une 3A à proximité de la France : c’est un bon compromis quand tu veux être dépaysé mais que tu n’a pas forcément envie de partir loin. Cela peut correspondre gens qui comme moi n’ont pas forcément envie de partir en 3A, car ils aiment leur vie à Lille, qu’ils ne veulent pas s’éloigner de leurs proches, etc.

Des conseils ou des bonnes adresses à Amsterdam ?

Si on aime les musées, on est servi à Amsterdam, il y a vraiment de quoi visiter. Néanmoins, il faut préciser que ça nécessite un certain budget d’habiter à Amsterdam : il n’y a pas de prix étudiant, les transports coûtent 100 euros par mois, les restaurants tournent autour de 10-15 euros, … Il faut donc venir en ayant fait des économies, et visiter en groupe si possible. Visiter Amsterdam reste quand même très chouette, mais le mieux est d’habiter dans le centre de la ville pour bien imprégner de son atmosphère.

 

Qu’est-ce que tu retiens de cette expérience durant ta première moitié de 3A ?

Si je devais comparer mon expérience à la définition « clichée » donnée à la 3A, où tu rencontres pleins de gens, où tu fais la fête, etc … ce n’est pas du tout ce que j’ai vécu. J’ai d’ailleurs eu cette impression d’avoir eu une 3A très différente des autres, totalement à côté. Avec le stage, j’ai adopté un mode de vie professionnel, et je n’étais pas forcément d’humeur à faire la fête : j’avais l’impression d’avoir une vie d’adulte. Mais ça m’a permis de me projeter pour plus tard, d’entrer en contact avec la vie professionnel et savoir ce que je voulais : voyager le week-end, mais aussi ce que je ne voulais pas : travailler dans une entreprise où il n’y a pas de jeunes, où tu ne fais que travailler.

Quel conseil voudrais-tu donner aux futurs 3A qui veulent faire un stage à l’étranger ?

Premièrement, le choix du stage est très important. Avec la pression qu’on avait, notamment de la part du service des stages, j’ai trouvé un stage très tôt (mi-mars pour commencer en juillet) pour être tranquille. Cependant, j’aurais aimé qu’on me dise que je pouvais prendre mon temps, pour trouver un stage qui me corresponde vraiment et m’ouvre un cadre où je m’épanouirais. Il ne faut donc pas prendre le premier stage venu. Au final, j’ai pu faire deux stages en start-up avant le début de la 4A, dans un cadre qui me plaisait vraiment et dans lequel j’ai beaucoup appris.

Autre conseil : osez prendre des initiatives. Dans mon stage, j’étais managé par ma hiérarchie qui me restreignait et mes missions étaient de créer des visuels, envoyer des mails automatiques, imprimer des badges, … C’est quand un autre stagiaire est parti que j’ai pu récupérer ses missions et avoir d’autres opportunités, j’ai demandé des taches en plus et monté des petits projets au sein de l’entreprise, en me proposant directement devant la cheffe de l’entreprise. Il faut savoir aussi que rentrer dans la vie professionnelle peut aussi beaucoup te changer, et j’ai personnellement l’impression de n’en être jamais sortie. Étant présidente de la Junior Entreprise, j’ai continué à beaucoup travailler en 4A, et c’est ce qui me plaît.

Au final, ma 3A a été très différente de la norme et elle m’a transformé, notamment dans mes projets professionnels. Elle a aussi consolidé mes liens d’amitié avec mes amis restés à Lille, car j’ai pu les voir souvent. C’était une 3A différente, mais qui me correspondait.

Propos recueillis par Enora Paniez