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Retour sur le débat des listes étudiantes 2025/2026

Ce mercredi 12 novembre 2025, l’Arène de Sciences Po Lille organisait le traditionnel débat des listes, moment clé dans la campagne pour les élections des représentants des étudiants au Conseil d’Administration de l’IEP, les 19 et 20 novembre prochains.

 

Un débat riche et structuré.

L’Arène a organisé ce temps d’échange en 5 temps distincts, précédés d’une courte présentation de chaque liste, et suivis d’un temps de conclusion. L’Arène a veillé à la bonne tenue des débats, via un contrôle strict et équitable des temps de parole. Les listes « Solidaires », « Alter Eco » et « S’Engager » ont ainsi pu s’exprimer sur la scolarité et la vie associative de l’école, la vie étudiante et l’inclusion, les enjeux écologiques, avant d’aborder un thème libre choisi par chacune des listes puis des questions posées sur Instagram. Il faut noter que chaque liste pouvait poser des questions aux autres listes.

 

La scolarité et la vie étudiante, premier thème abordé.

Les revendications de Solidaires sont claires : gratuité du concours et des frais d’inscription, ainsi que la création d’une licence et de places supplémentaires dans les masters en tensions. Le syndicat demande également la compensation des notes, la possibilité d’effectuer une année de césure et de faire de l’année de mobilité une possibilité mais plus une obligation. Un rapprochement avec l’Université de Lille est aussi encouragé, afin de lutter contre le “corporatisme” de l’IEP. La création d’un équivalent Licence est également évoquée. Solidaires lutte par ailleurs pour une suppression du régime actuel d’absences. Interrogés par S’Engager sur ce sujet, et notamment sur les problèmes potentiels par rapport aux bourses, Solidaires a défendu un possible changement du règlement, notamment pour les proches aidants. 

Dans le même thème, Alter Eco demande une meilleure progressivité dans les tarifs des évènements proposés aux étudiants, pour les rendre accessibles au plus grand monde, et la création de nouveaux partenariats vers le Maghreb, l’Afrique, ainsi que la création d’une filière franco arabe. 

Enfin, S’Engager a centré son discours sur le besoin d’une “neutralité axiologique” du contenu des cours, via un changement des lectures obligatoires par exemple. Ils ont pu préciser leur point de vue à la suite de la question de Alter Eco : Pour eux, un seul point de vue serait présenté à Sciences Po Lille. Les candidats évoquent alors la lecture obligatoire de livres sur “la décroissance” en conférence de méthode d’économie. Le syndicat soutient la création d’un diplôme bachelor et de groupes de niveaux en langue. S’Engager poursuit son combat contre les “étudiants bloqueurs” et demande la mise en place de sanctions pour ces derniers. Les candidats ont rappelé leur soutien aux associations de l’école. A ce sujet, Solidaires les a questionnés sur leur vote contre la labellisation de l’association BCBG. Ce vote a été nié lors du débat. Selon BCBG, S’Engager s’est abstenu au conseil d’administration de mars 2025 concernant le renouvellement de la labellisation de l’association.

 

La vie étudiante et l’inclusion, secteurs ayant besoin d’améliorations.

S’engager milite pour ne pas avoir cours avant 8h30, avoir une réelle pause d’une heure le midi avec une plus large ouverture de la cafétéria, et contre le retour du diplôme franco-britannique, trop coûteux. Ils souhaitent également une meilleure prise en charge de la santé mentale et un lissage des bourses Erasmus+. Le syndicat est favorable à la labellisation de l’ensemble des listes étudiantes ainsi qu’à une ouverture prolongée de la cafétéria et l’installation d’une infirmerie. Interrogé par Alter Eco sur la question du handicap, absente de leur profession de foi, leur réponse est : “nous aussi on est anti validistes même si on le précise pas”. Est notée l’existence de dispositifs déjà en fonctionnement. 

Solidaires veut un vote sur la suspension des partenariats avec les universités israéliennes. On trouve dans leur programme la création d’une commission antiracisme et d’une charte handicap. Ils souhaitent améliorer l’inclusivité de l’école en généralisant le braille. Le syndicat est favorable à l’installation d’un professionnel de santé à temps plein. Il s’oppose toujours vivement à la venue de coupables reconnus de violences sexistes et sexuelles (VSS) en conférence à l’école.

Alter Eco propose des formations sur la santé mentale, la mise en place d’une salle de repos, la mise à disposition de casques anti-bruit ou encore de lunettes de soleil. Le combat d’Alter Eco est décrit comme anti-validiste : Le syndicat cherche à rendre l’Institut le plus inclusif possible. Il propose également des formations pour l’ensemble du personnel contre les discrimination et le gel des frais de scolarité pour les étudiant ayant contracté un prêt, ainsi que la prise en compte des statuts particuliers comme celui de “proche aidant” pour accéder aux aménagements d’études nécessaires. Interrogé par Solidaires sur leur position sur une motion passée concernant les exclusions des auteurs de violences sexistes et sexuelles de l’établissement, Alter Eco a rappelé son engagement contre ces violences et le rôle que le syndicat a joué dans la mise en place des “formations VSS” pour l’ensemble des membres des bureaux.

 

Les enjeux écologiques : un sujet vraiment consensuel ?

Les différentes listes ont pu alors s’exprimer sur leurs positions concernant les enjeux écologiques. Solidaires a entamé la discussion en rappelant son rôle dans la fin du partenariat entre Total Energie et le Programme d’Étude Intégré (PEI). Les candidats ont rappelé leur attachement à une justice écologique efficace et traitée main dans la main avec la question de la justice sociale. Bien qu’il peine quelque peu à mentionner des mesures concrètes, le syndicat propose tout de même l’installation de cabanes pour chauve-souris dans la cour de l’établissement. Il rappelle aussi leur volonté d’encourager la mobilité douce pour les élèves de Troisième Année et les associations qui font des déplacements comme le MUN. Une révision de la maquette pédagogique avec l’instauration de cours obligatoires sur les enjeux écologiques est proposée. 

Ce fut ensuite au tour de Alter Eco de s’exprimer sur le sujet. Le syndicat se félicite du rôle qu’il a joué dans la ratification des accords de Grenoble par Sciences Po Lille et dans la création d’une commission environnement dans l’établissement. Est aussi proposée une collectivisation du matériel des associations pour limiter les coûts environnementaux et budgétaires. Alter Eco souhaite aussi s’appuyer davantage sur le système de bourse pour la mobilité douce en Troisième Année. Le syndicat se veut exigeant avec les associations de l’école en termes d’écologie. A l’instar de Solidaires, il y a un souhait de “verdir les maquettes pédagogiques”.

Enfin, S’Engager se montre pour la distribution de sac de tri réglementé une fois par semestre en partenariat avec la MEL ainsi que l’installation de cendriers de recyclage. Le syndicat se dit favorable à la mise en place de dispositions réalistes et concrètes.

 

Les syndicats s’expriment sur des thèmes qui leur tiennent à cœur.

L’Arène a, par la suite, proposé aux différents syndicats l’opportunité de s’exprimer sur un thème de leur choix.

Alter Eco s’est exprimé en premier. Le syndicat a choisi de traiter la question des violences sexistes et sexuelles. Les candidats racontent avoir demandé à la direction le 24 avril dernier l’envoi d’une lettre sur la question des VSS. C’est dans l’objectif d’assurer un institut “100% safe” qu’est demandée la mise en place de formation sur ces sujets.

Le sujet porté par S’Engager est celui de l’insertion professionnelle. Les candidats proposent l’ouverture de davantage de majeures en apprentissage et la mise en place d’un mois “d’expérience professionnalisante” obligatoire. Il est également question de réformer les maquettes pédagogiques en proposant des cours sur les mathématiques, le commerce ou encore l’organisation militaire. Enfin, le syndicat souhaite mettre en œuvre un salon des recruteurs en présentiel à l’école pour créer du lien entre les étudiants et les entreprises.

Solidaires a clôturé ce moment en abordant le thème de la précarité étudiante. Plus de 70 étudiants de Sciences Po Lille ont constitué un dossier pour la dernière Commission de Solidarité Etudiante (CAS) : pour le syndicat, cela témoigne de la précarité étudiante entre nos murs. Les candidats proposent une augmentation du budget de la Commission de Vie Associative (CVA) pour financer des événements inclusifs à moindre coût. Un accès à la contraception pour tous est également mentionné. A une échelle plus large, la gratuité du concours d’entrée des Instituts d’Étude Politique est demandée tout comme la généralisation du repas à 1 euro au CROUS.

 

Place aux questions du public.

Les étudiants de Sciences Po Lille ont eu l’occasion de poser leurs questions aux candidats via le direct Instagram.

La première interrogation portait sur le financement des listes. S’Engager a répondu en premier, confirmant ne pas recevoir de financement de l’école, n’étant pas une association labellisée. Les tracts en couleur sont financés par les membres eux-mêmes à la hauteur de 6 euros par personne. La situation de Solidaires est différente. La labellisation n’a pas de portée financière. En revanche, le syndicat a la possibilité de s’appuyer sur la structure nationale. Enfin, Alter Eco s’autofinance. Pour eux, il s’agit aussi d’assurer leur indépendance.

La question suivante porte sur les espaces tels que la Bibliothèque ou l’Atelier : Dans quelles mesures doivent-ils être partagés avec le reste de l’Université de Lille. S’Engager s’est exprimé en premier sur le sujet. Ils rappellent qu’il n’est pas possible de réserver la Bibliothèque aux étudiants de Sciences Po Lille. Concernant la cafétéria et l’Atelier, le syndicat encourage une priorité pour ces derniers. En parallèle, S’Engager rappelle son opposition initiale à l’ouverture de l’Atelier, projet coûteux. Solidaires encourage quant à eux une ouverture maximum de l’établissement à l’ensemble des étudiants de l’Université de Lille. Cela inclut la Bibliothèque et l’Atelier mais aussi le bâtiment principal. Pour finir, Alter Eco demande une consultation de l’ensemble des étudiants de Sciences Po Lille sur la question de l’ouverture de l’Atelier au reste de l’Université de Lille.

La dernière interrogation des étudiants concerne la question des étudiants salariés. S’Engager insiste sur la mise en avant dans leur diplôme des étudiants qui travaillent pendant leurs études pour encourager la professionnalisation sans pour autant prendre en compte la situation de précarité qu’implique souvent ces jobs étudiants. En opposition, Solidaires appelle à ouvrir les aménagements d’étude pour les étudiants qui travaillent moins de 8 heures par semaine. Est également demandée la revalorisation des salaires des étudiants qui travaillent à la Bibliothèque et pour le Programme d’Étude Intégré et l’extension des fonds de la Commission d’Aides sociales (CAS). Finalement, Alter Eco rappelle qu’aucun étudiant ne devrait avoir à travailler pendant ses études et encourage à la mise en œuvre de mesures similaires à celles proposées par Solidaires.

 

Et pour conclure ?

Pour le mot de la fin, Solidaires se présente comme la “seule liste avec un programme clair et ambitieux”. Le syndicat résume son combat à la lutte pour : “un IEP qui nous ressemble et nous rassemble”.

Alter Eco rappelle son engagement pour une école “solidaire”, “inclusive” et “écologiste” et se présente comme la meilleure liste de gauche.

En conclusion, S’Engager réaffirme sa volonté d’un cursus non bloqué, avec l’optique d’un diplôme et d’une école prestigieuse.

 

Katell Breuil, Louise Moreau et Amaury Laurent

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