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Carnet de 3A à Moscou (Russie)

Pour ce nouveau carnet de voyage, c’est en Russie que l’on s’envole, à la rencontre de Moscou. Sonia Michigan nous raconte son séjour dans la capitale russe et son stage au sein de l’Institut français à Moscou. 

Quelles furent tes premières impressions de Moscou ? Comment s’est passée ton arrivée au stage ?

L'ambassade de France en Russie, où je travaillais régulièrement grâce à mon stage
L’ambassade de France en Russie, où je travaillais régulièrement grâce à mon stage

Il faut savoir que je suis d’origine russe, par ma mère. Je connaissais donc déjà le pays, mais pas tellement les grandes villes. J’ai donc décidé d’aller à Moscou pour découvrir la ville par moi-même. Ma tante habite là-bas, donc je n’étais pas trop perdue à l’arrivée. Cependant, arriver toute seule dans une ville immense et inconnue peut quand même faire assez peur, mais une fois qu’on trouve ses repères (et ma tante m’a aidé pour ça), on s’habitue vite.

 

J’ai commencé mon stage à l’institut français de Moscou le 1er septembre, soit le lendemain de mon arrivée en Russie. Dès mon arrivée, ma tutrice de stage m’a tout de suite mise à l’aise, et ça s’est tout de suite bien passé. Mon stage nécessitait de parler français et russe, ce qui m’a permis de progresser dans ma langue maternelle.

Même si tu as déjà été baignée dans la culture russe, comment s’est passé l’adaptation au pays ?

J’étais comme un poisson dans l’eau. Moscou est une ville magnifique, qui m’a impressionné dès le début, et mon adaptation au pays a été facile car je n’étais pas trop dépaysée et je connaissais déjà la langue, ce qui a été un vrai avantage.

Au niveau logement, trouver un appart a été facile ou plutôt galère ?

Le premier mois, j’ai logé chez ma tante. Ensuite, j’ai trouvé un logement en colocation sur Airbnb, un peu excentré mais avec un loyer très abordable (300 euros par mois). En général, les étudiants qui viennent en échange à Moscou vivent dans des résidences étudiantes, pour une centaine d’euros par mois. Le hic reste le manque de liberté à cause des règles strictes des résidences. Mais Moscou reste une ville où trouver un logement étudiant est abordable et facile.

Sur une échelle de 1 à 10, combien noterait-tu la vie à Moscou ?

Winzavod, une ancienne usine à vin réaménagée en espace culturel de création contemporaine

Je donnerais 8 sur 10. Pour moi, ça a été une super expérience car Moscou est une ville vivante comme Berlin ou Paris. Il faut néanmoins aimer la Russie : il fait froid, les vêtements chauds coûtent cher, … et les russes peuvent paraître un peu rudes quand on ne parle pas la langue. Ils sont toutefois chaleureux en petit comité. Pour le coût de la vie dans l’ensemble, les prix restent les mêmes qu’à Lille, donc pas d’inquiétudes. A Moscou, les gens sont assez respectueux dans les lieux publics, plus qu’en France, mais le respect des femmes dans la rue reste aléatoire, comme dans tous les pays. Au niveau sécurité, la police ne rigole pas, donc attention à ne pas faire des bêtises.

As-tu voyagé autour de Moscou ?

Étant en stage, je travaillais presque 6 jours sur 7 donc je n’ai pas voyagé autour. Je n’ai même pas eu le temps de voir tout Moscou tellement c’est grand. Je sais qu’on peut aller à Saint-Pétersbourg pour pas très cher, et il est très facile de voyage en train en Russie, avec des grandes lignes qui relient les grandes villes.

De bonnes adresses à conseiller sur Moscou ?

Gazgolder, une magnifique boîte moscovite baroque

Moi qui aime la vie nocturne, j’ai été servie à Moscou : la taille et la qualité des boîtes sont inégalables (certaines boîtes ressemblaient à des châteaux !). Bien que le prix d’entrée soit un peu cher (parfois jusqu’à 40 euros), ça en vaut vraiment la peine. Je conseille donc d’aller au moins une fois danser à la Propanganda (boîte gratuite, équivalente à La Relève à Lille), au Gazgolder (boîte magnifique, un peu baroque, avec un bon son et un outdoor très sympa), au Mutabor (énorme boîte de nuit techno avec plusieurs salles, mais assez cher), le Gipsy (boîte qui passe de la musique commerciale, avec des décorations de folie et gratuite pour les filles), … Bref, il y a de quoi faire pour passer des super soirées. Pour ce qui est des bars, je suis beaucoup allée au Zinzibar, qui a une ambiance pub très sympa, avec beaucoup de “jeunes” de Moscou.

La patinoire géante du parc VDNH

Pour les restaurants, la meilleure trouvaille pour manger de la nourriture locale de qualité et à prix dérisoires est le Cheburechnaya “Na Brestskoy”, je m’y connais un peu et j’ai trouvé la nourriture excellente. Il y a aussi le Tehnikum, un restaurant très classe et moderne, et vraiment pas cher pour les plats servis, très originaux et super bons (mais qui ne sont pas de la cuisine russe). Enfin, il faut absolument aller manger dans des des “Khachapuri”, ces restaurants à la cuisine géorgienne très conviviaux.

 

Garage Screen, un cinéma en plein air du parc Gorki

Pour se promener à Moscou, je conseille d’aller au Parc Gorki, parc incontournable de la ville, et le “Garage Screen”, son cinéma en plein air, avec parfois des diffusions françaises. Il y a aussi le VDNH, un parc très “soviétique” et très animé le soir (surtout pendant les jours de fêtes), je conseille aussi sa patinoire qui ouvre début décembre. Enfin, il y a le Winzavod, un espace culturel et d’art contemporain très cool, avec des expos temporaires gratuites et du street art. Il faut savoir que Moscou est un musée à ciel ouvert, même les métros sont à visiter… Toutes les adresses que j’ai cité ne se trouvent pas dans les guides touristiques, mais j’aurais pu citer les endroits classiques de Moscou comme la Place Rouge, le Café Pouchkine, …

Quels conseils aurait-tu à donner pour partir faire un stage en Russie ?

Pour commencer, lorsqu’on est stagiaire, il ne faut pas avoir peur de prendre des initiatives et de s’imposer. Dans les premières semaines de mon stage, j’ai été très timide et impressionnée, notamment parce que je travaillais à l’ambassade de France, et j’ai mis du temps à montrer mon potentiel. Je regrette d’avoir mis autant de temps à m’imposer et à montrer que je pouvais apporter ma pierre à l’édifice.

Quand on est à l’étranger, il y a forcément des moments difficiles : on peine à s’intégrer à la langue ou au stage, on est loin de nos amis ou de la famille, on travaille beaucoup, … Je conseille de relativiser et de profiter à fond de l’expérience qui nous est offerte, en sortant et en visitant au maximum. Le but est de ne rien regretter quand on rentre en France, surtout quand l’expérience est coupée à cause de la Covid.

Pour ce qui est de voyager à Moscou et en Russie en général, je conseille de vraiment faire attention dans les démarches administratives (VISA, …), qui peuvent être vraiment compliquées, même pour quelqu’un qui a pratiquement la double nationalité russe comme moi. Il faut donc vraiment s’y prendre à l’avance, mon VISA a mis 3 mois à se faire par exemple.

En conclusion, pourquoi Moscou ?

La Place Rouge sous la neige, très féérique de nuit

Ma vision est biaisée car je suis à moitié russe, mais ce qui m’a vraiment attiré à Moscou, c’est tout simplement la beauté de la ville. On se rend pas forcément compte de l’extérieur, mais la Russie détient une richesse culturelle puissante, il y a véritablement une « âme russe » qui se ressent très fortement quand on est là-bas, avec une histoire et une culture fortes, qu’on ne peut qu’apprécier en tant que sciences-pistes.

J’insiste sur le fait que la vie ne coûte pas très cher pour une ville aussi grande et importante que Moscou, on peut largement y vivre avec le même budget qu’à Lille. Je l’ai déjà dit, mais la vie nocturne est fabuleuse à Moscou, j’y ai passé les meilleures soirées de ma vie. Bref, il faut aller à Moscou au moins une fois dans sa vie, c’est une expérience unique.

                                                                                                                 Propos recueillis par Enora Paniez