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Carnet de 3A – Buenos Aires : Le cœur battant de l’Amérique Latine

Je vous dis Buenos Aires, vous me dites Argentine, football, Messi et Maradona, des gens qui parlent fort et qui aiment boire et manger. Et vous avez parfaitement raison. Buenos Aires est l’une de ces villes dans laquelle les clichés ont la vie longue, mais elle reste pleine de surprises. Une des plus grandes villes du monde, à 12 000 km de notre belle terre lilloise, où il fait bon étudier, travailler, vivre et rêver.

Quartier de la Boca, Buenos Aires
Quartier de la Boca, Buenos Aires

Les coutumes à l’Argentine

S’il vous vient soudainement à l’idée (et quelle merveilleuse idée) de vous envoler pour l’Argentine en troisième année, alors vous arriverez en plein hiver dans l’hémisphère sud. Il fait entre 5 et 10 degrés environ, mais les Argentins sont profondément frileux, autant vous dire qu’ils portent des doudounes et des gants de ski dès que le mercure est en dessous de 20 degrés. L’avantage de Buenos Aires, c’est que l’hiver est doux, court et qu’il y a tout le temps du soleil. Puis vous enchaînerez sur un été chaud, très chaud mais heureusement, vous trouverez de belles terrasses et de grandes piscines.

La première chose que l’on fait en arrivant est sans doute de goûter des empenadas, petits beignets remplis de viande, jamón y queso, verduras… Et croyez moi, c’est addictif (et gras aussi, gare à la prise de poids). Arrivera rapidement le temps de l’asado : un dimanche ensoleillé est pour les porteños (habitants de Buenos Aires) synonyme d’un barbecue. Particularité, ce ne sont pas 2 ni 3 ni 4 saucisses par personne, mais une moyenne de 500 grammes de bœuf par personne présente, mangé dans du pain avec des tonnes de sauces délicieuses. Vegans, courage si vous venez jusqu’à ces lointaines contrées, l’Argentin a l’asado facile. Cependant, il ne s’agit pas que de manger, c’est un moment unique de convivialité de partage, pendant lequel l’asador commence à préparer les braises cinq heures avant de déjeuner, vers 14 ou 15h généralement. On vit à l’heure espagnole après tout.

Une ville multiculturelle ?

Vous pensez fuir la France et ses habitants en partant en 3A ? Figurez vous qu’il y a environ 10 000 Français à Buenos Aires. Des familles, des jeunes, des plus vieux. L’avantage qui en découle, c’est qu’il y a des boulangeries où vous pourrez trouver une baguette. Et aussi que vous pourrez retrouver vos bons copains une fois rentrés à la maison. Mais il y a également une source intarissable d’étudiants de tous les pays du monde, en particulier des européens et des nord-américains.

Les Argentins sont cependant plus qu’accueillants. On en rencontre tous les jours. Quand je dis rencontrer, ce n’est pas seulement à la caisse du Carrefour (et oui, lui aussi nous suit jusqu’ici), mais c’est dans toutes les soirées, dans les restaurant, dans votre quartier, à l’université, et sur votre lieu de travail. Ils adorent les Français, malgré leur terrible élimination à la Copa del Mundo : après tout ils ont perdu contre les Champions du monde, ne l’oublions pas. L’avantage de partir en Argentine, c’est donc qu’au-delà de rester avec nos Français préférés, nous vivons véritablement dans le même monde que les locaux. Pas de séparation, mise à part peut-être la barrière de la langue en début de séjour, obstacle qui s’envole très vite, pas d’isolement, seulement un doux mélange entre être ici et à la maison.

Quartier de Puerto Madero, Buenos Aires
Quartier de Puerto Madero, Buenos Aires

Vivre, étudier et travailler : la ville de tous les possibles

Personnellement, je suis en stage ici. Les horaires sont malléables, les Argentins sont plus que détendus au travail, c’est absolument tout sauf stressant. Pour mes camarades de l’université, le rythme n’est pas particulièrement soutenu : maximum (devrais-je dire grand maximum ?) trois jours de cours par semaine, une bonne offre en termes de matières et de thèmes ainsi que peu d’examens. Évidemment, tout dépend de la fac choisie mais dans l’ensemble, ce n’est pas ce qui occupera le plus votre séjour. Il est très facile de trouver un job étudiant pour gagner des sous, la demande de main d’œuvre et grande et l’offre de travail est variée. Si vous aimez les chiens, n’hésitez pas à devenir dog-sitter : ils sont payés environs 30 euros de l’heure pour promener une dizaine de chiens en même temps, spectacle assez divertissant somme toute.

La vida loca

Passons aux sujets plus réjouissants. Faire la fête à Buenos Aires  n’est pas une option, c’est pour ainsi dire une obligation. A priori, si vous écoutez bien les conseils de vos ainés, vous prendrez une collocation dans le beau quartier de Palermo, un barrio calme au cœur de la ville. Mais, manque de chances ou d’opportunités incroyables, c’est à la fois le quartier des jeunes et des Français, mais aussi celui des meilleures boîtes de nuit, restaurants et bars. Bien sûr, dans toute la ville, qui est absolument gigantesque soit dit en passant, on trouve des clubs en tout genre : milongas pour le tango ou la salsa, bars dansants, clubs plus ou moins sombres. Mais Palermo reste à mon goût un bon bastion pour profiter de soirées enflammées. Sachez cependant que les previa (l’apéro argentin) ne commence pas avant 23h30, ce qui débouche souvent sur des entrées en club à quatre heures du matin et des afters jusqu’à midi. Encore une fois, cette heure espagnole nous perdra.

Du point de vue économique, la question est plus pointilleuse. Vous n’êtes pas sans savoir que l’Argentine est en crise, le peso étant fortement instable. Dès lors, avoir des euros est une grande richesse, mais cela dépend des jours. Dans tous les cas, les sorties sont très raisonnables. Manger au restaurant coûte très rarement plus de 10 euros, l’entrée en boîte de nuit est gratuite ou coûte moins de cinq euros, et pour la bière, figurez-vous que c’est moins cher qu’à Lille.

La porte d’entrée de l’Amérique latine

Buenos Aires est une ville très agréable à vivre, mais il y a peu de monuments ; il faut se promener dans tous les quartiers et même aller découvrir les villes aux alentours. L’Argentine est surtout un pays de nature, de paysages et de voyage. L’inconvénient reste sa taille : il faut prendre l’avion pendant quelques heures ou le bus pendant quelques jours (oui, vous avez bien lu) pour en faire le tour. Mais cela vaut le coût : entre la Patagonie et ses glaciers, le Nord et ses montagnes, Mendoza et ses vignes… Cela n’en finit pas, le pays regorge de richesses.

De plus, vous avez également accès très facilement à l’Uruguay, au Nord, et à ses plages paradisiaques en bateau. Vous n’avez que quelques heures d’avion pour vous rendre au Chili, Pérou, en Bolivie ou au Brésil. En outre, une porte d’entrée sur un continent aussi grand que riche, et sur un pays surprenant, accueillant et qui offre une douceur de vie sans égal.

Salinas Grandes, Nord-Ouest argentin
Salinas Grandes, Nord-Ouest argentin

Pour finir, vivre à Buenos Aires, c’est l’opportunité de s’en aller à l’autre bout du monde sans bouleverser son mode de vie, de s’ouvrir à une culture à la fois totalement différente dans le langage et la manière d’être (la fameuse buena onda) mais aussi similaire dans le fonctionnement. Buenos Aires est à l’image de l’Amérique Latine : une ville accueillante et chaleureuse, une ambiance pétillante de vie, de musique, un air de liberté sur fond d’hymnes sportifs et d’instruments de tango.

Joséphine Boone