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Carnets de 3A – Montréal : Petit guide pratique

On en entend parler tous les quatre matins, elle fait rêver les francophones, mais tout le monde a peur d’aller affronter les températures hivernales avoisinant régulièrement les -30C de la ville de Montréal.

A l’heure où j’écris, début Novembre, nous avons déjà eu le droit à des -10C, des ressentis de -15C et une généreuse couche de neige. Mais on ne peut pas résumer cette ville à seulement ça, c’est véritablement le carrefour culturel du Québec et de l’Ouest du Canada. On y trouve concrètement tout, à cheval entre l’influence nord-américaine et européenne. Il y a tellement de choses à dire que je vous laisse découvrir ce petit guide.

HABITER A MONTRÉAL

Premier point, qui saute aux yeux quand on arrive, c’est l’espace. On respire. Pour 500 000 habitants de moins qu’à Paris, on a une ville trois fois plus grandes, avec de nombreux parcs, boisés. Mais on y reviendra plus tard.

Le logement, est la première étape (comme partout finalement) quand on arrive au ici. Il ne faut surtout pas croire les sites qui vous disent que vous allez trouver en une semaine, l’appartement de vos rêves au cœur du Plateau (le quartier vivant et prisé par les expatriés). C’est une véritable galère, surtout si vous ne restez qu’un semestre. Vous arrivez fin Août, en même temps que tous les étudiants internationaux, et à chaque visite d’appartement vous êtes sur une longue liste d’une cinquantaine de personnes. Personnellement je me suis installé définitivement le 25 Septembre, après quatre adresses différentes et périodes d’errances.

LES QUARTIERS

Il n’y a pas de mauvais quartiers à Montréal, à la limite des quartiers trop excentré, au vue de la taille de la ville. Le plus important c’est de s’assurer d’être à un endroit bien desservi par le métro (personne n’a envie de marcher 20 minutes dans le froid en hiver avant de trouver une bouche de métro). Dans cette optique vous aurez tout de même un large choix, entre Outremont (proche de l’UdEM), Rosemont, Le Plateau, Downtown (proche de l’UQAM), Hochelaga-Sud, on évitera complètement le Sud du Mont-Royal qui se trouve relativement excentré. Chaque quartier ressemble à un petit village, avec ses particularités, ses endroits ou sortir. Il n’y a donc vraiment pas de mauvais choix, mais juste un choix qui vous correspond plus, en fonction de votre lieu de stage, étude et envies.

LOYERS

De manière générale, en colocation, situation à privilégier, vous trouverez rarement des prix au-dessus de 700 dollars (environ 450 euros) tout compris. Si c’est le cas ce sont souvent des arnaques, et on peut trouver pour bien moins cher si on s’y prend bien et à temps. Le quartier peut aussi jouer.

VIVRE A MONTRÉAL

Montréal est une ville agréable à vivre. On respire, les gens sont gentils, ouverts, on trouve tout. On est dépaysé sans être complétement coupé des habitudes françaises. Le rythme est plus calme, on prend son temps.

LES ARBRES

Ça peut paraitre à bête, mais il y a beaucoup d’arbres et de parcs. Et rien que ça, c’est agréable. Vous aurez toujours proche de chez vous, un espace vert ou allez vous poser les derniers jours d’été. Au cœur de la ville, le Mont-Royal (origine du nom), que les gratte-ciels n’ont pas le droit de dépasser. Un véritable mont (comme son nom l’indique), au cœur de Montréal, qui vous offre des points de vue superbes sur le Parc Olympique et ses environs, le centre-ville, finalement sur tout, en fonction de l’endroit où vous êtes.

COUT DE LA VIE

Le constat après 3 mois et demi sur place, c’est que les prix des choses n’ont pas réellement de logique. Globalement faire ses courses quotidiennes coûte un peu plus cher, mais avec le taux de change avantageux de l’euro (1 euro pour 1.5 dollar) on ne le sent pas trop. Il va juste falloir s’adapter sur quelques produits. Du reste, louer une voiture, sortir coûte moins cher. En revanche, sur les alcools forts, il va falloir faire une diète. Il y a un monopole provincial, vous ne pouvez acheter les alcools fort et certains vins que dans des Sociétés des Alcools du Québec (comptez 25 dollars pour l’alcool fort).

SE DÉPLACER

Quatre moyens : Métro, Bus, Uber et vos pieds. Le mieux reste le service de métro qui dessert relativement bien le cœur de Montréal. Attention l’abonnement est relativement cher si vous n’êtes pas étudiant, comptez 85 dollars par mois. Le bus si vous êtes adeptes du retard (n’oubliez pas de faire la queue, ici c’est premier arrivé, premier à monter). Les Ubers ne sont pas trop cher, et peuvent sauvez vos retours de soirées, si jamais le temps ou l’envie pour marcher ne sont pas là.

SORTIR A MONTRÉAL

MANGER

Il y a de tout, vous pouvez tout trouver. Vraiment. Si vous voulez tester la fameuse poutine, vous en trouverez partout (même au MacDo …) mais pour vraiment avoir une expérience positive il vaut mieux aller soit à la Banquise (ouvert 24/24, avec beaucoup de monde), ou Poutineville. Pour ce qui est du reste, vous avez tous les types de cuisines, pour des prix assez abordable. Mais attention ! Il faut toujours pensez à ajouter les taxes (environ 15% du prix du plat) ainsi que le tips (obligatoire ici) d’aussi 15%, ca fait légèrement monter la facture mais ça reste raisonnable.

TRANQUILLE

Même combat, vous vous baladez et vous trouverez forcément quelque chose. Cependant il y a une bonne adresse, ou plutôt un concept qu’il sympa de découvrir et connaître : l’anticafé. Le principe ? Vous payez à l’heure pour une consommation illimitée (cafés, chocolats, nourriture) avec un maximum de 12 dollars par journée, le bon plan pour passer un moment dans des endroits tranquilles, sur des canapés, ça change de Starbucks et ça vaut le détour. Sinon vous pourrez vous dirigez vers le Majestic, avec un peu de chance vous tomberez sur Édouard Baer, tentant d’imiter les expressions québécoises. Le Vieux-Montréal et le Vieux Port, avec ses petites aires anglo-saxonnes du XIXe est à voir.

Vous pouvez également tenter un des fameux bars cachés de Montréal, dont l’adresse n’est pas donnée sur Internet et qui mise sur le cachet de l’ambiance « prohibition ».

SOIRÉES

Là aussi c’est vaste, très vaste. Il y a de tout, pour tous les goûts. Faites une croix sur les boites gratuites, mais ne vous arrêtez pas au mainstream. Pas besoin de faire la queue pendant une heure dehors pour trouver des endroits qui changent. Le mieux c’est encore de parler avec les montréalais et québécois qui peuvent connaître des soirées pas totalement légales, qui finissent plus tard que 3h et commence plus tard que 22h. Le SAT accueille régulièrement des artistes électro, pour un prix très abordable (Etienne de Crécy, Bon entendeur, Mr Oizo). Vous pouvez vraiment trouvez tout ce qui vous plait. Il n’y a pas d’excuses pour ne pas sortir, puis ça change du Smile, du Net, du Mag, sans mentir ça fait du bien.

Si vous arrivez en fin d’été, tous le mois de Septembre, vous avez les Piknic Electronik, à faire au moins une fois, dans le Parc Jean Drapeau avec vue depuis l’autre côté du fleuve. Une vingtaine de dollars pour toute une après-midi jusque 22h.

CULTURE

Encore une fois ça se répète, mais vous avez tout. De nombreux musées (Musées d’Art contemporain, Cinémathèque), le cinéma un peu moins cher qu’en France (environ 8.50 euros sans cartes étudiante), des galeries d’art à ciel ouvert, avec des œuvres murales dans chaque coin de rue. Il y a en a pour tous les prix et tous les genres.

Petit bonus, si vous aimez le cinéma : postuler pour être bénévole pour le Festival du Film Francophone de Montréal en Novembre. C’est une expérience à vivre, c’est original. Vous faites l’accueil du public, la gestion de salle et vous pouvez assister à grosso modo tous les films de la programmation sans payer. Échanger avec les invités, cette année il y avait notamment Kassovitz, Édouard Baer, Gilles Lellouches, Laurent Lafitte, Monia Chokri …

CANNABIS

Et oui c’est légal désormais, c’est la grande nouveauté ! Pas seulement pour fumer, mais également des produits dérivés comme l’huile ou des gélules. Vous pouvez l’acheter légalement dans les SDQC (en rupture de stock pour le moment et c’est parti pour durer), sachant que le Québec et la ville de Montréal ont une des législations les plus souples, avec assez peu de restriction.

VOYAGER

Personnellement quand je sors de Montréal c’est pour aller dans la campagne et loin de la ville. Je n’ai pas visité d’autres villes et je ne pense pas le faire, mise à part Ottawa pour mon stage.

Pour voyager un seul moyen : la voiture. Faites une croix sur le train, inexistant et qui constitue une attraction touristique à lui tout seul. Faites une croix sur l’avion qui vous coutera aussi cher que le trajet France-Canada. La voiture ne coute quasiment rien, et le côté road trip sur les grandes lignes droites en Gaspésie à 150 km/h, c’est à vivre. C’est ce qui fait le charme du Québec. Entre deux villes, c’est la nature, c’est joli. Et des villes il y a en pas beaucoup pour un territoire quasiment trois fois plus grand que la France.  Il faut aller faire un tour dans les parcs naturels. A 1h30 de voiture vous avez déjà le Mont-Tremblant, avec des randonnées au milieu de la forêt et différents parcours en fonction de vos envies. Si vous êtes motivés, et il faut l’être parce que clairement ça vaut le coup, c’est une des plus belles choses que j’ai vue. C’est aller à Tadoussac et ses environs, dans le Saguenay. Vous pourrez prendre des zodiacs et aller observer des baleines à littéralement quelques mètres de vous, voir sous votre bateau.  Sans compter la route qui longe la côte du Saint-Laurent et vaut à elle seul le trajet.

Tadoussac

Route vers Tadoussac

Saint paul

Baie Saint-Paul

Zodiac

Zodiac sur le St-Laurent à tadoussac

Mont tremblant

Parc du Mont-Tremblant

 

TRAVAILLER

Parce que oui à la base je suis quand même là pour mon stage.

Je travaille aux côtés de Marjolaine Boutin-Sweet et ses adjoints de circonscription, députée néo-libérale et whip du NPD, le troisième Parti au parlement. Je suis en circonscription, ce qui fait que je suis à Montréal dans le quartier d’Hochelaga, au Nord-est du centre-ville. Je travaille du lundi au Vendredi de 9h30 à 16h30 (35h). Est-ce que je regrette d’avoir choisi une mixte ? Absolument pas. Est-ce que je sors moins parce que je ne suis pas à l’université ? Absolument pas. Est-ce que je vois moins de monde et je rencontre moins de gens parce que je ne suis pas à l’Université ? Absolument pas, je dirai même au contraire. Mon stage fait que je suis amené à rencontrer les organismes communautaires, des personnes et acteurs réellement impliqués dans la vie canadienne et québécoise. C’est une totale immersion dans la vie du pays et de la ville. C’est le côté très actif de la politique, sur le terrain. Niveau mission, il y a ici aussi de tout. Si vous êtes motivés vous pourrez tout faire, et ne vous attendez pas à être traité comme un stagiaire, ou faire du travail de stagiaire (je salue de loin la photocopie et la machine à café). Vous êtes un réellement un membre en plus du bureau, et on comptera sur vous pour être comme tel. L’ambiance est vraiment géniale. Vous voyez tout le temps du monde, c’est une petite équipe de quatre personnes, cinq avec la députée, et il y a sans cesse du mouvement avec les bénévoles, les rencontres …

Question paperasse. C’est assez tranquille si vous faites tout comme il faut. Une fois la convention de stage signée, et le stage déclaré par votre employeur (et payé), vous pouvez avoir votre permis de travail en une dizaine de jours. Si vous faites un stage avec Sciences Po, il vous faudra un EIC stage coop international, qui vous interdit de travailler ailleurs que sur votre lieu de stage (pas de petit boulot donc avec ce permis).

Alphonse Marsan