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Paroles d’anciens – Julien Welgan, consultant en développement Durable : “Le secteur du développement durable est particulièrement jeune et dynamique”

Parmi vous, il y en a sûrement plus d’un qui souhaitent travailler dans le développement durable ou l’écologie. Mais il y a tellement de métiers différents dans ce secteur ! Julien Welgan, nous en présente un aspect. Il est consultant Développement Durable chez Deloitte, une entreprise d’audits et de conseils.

Quel est le nom exact du poste que vous occupez actuellement ? Depuis quand occupez-vous ce poste ?

Julien : Je suis consultant au sein du département Développement Durable de Deloitte depuis un peu plus d’un an et demi.

En quelle année êtes-vous sorti de Sciences Po Lille ? Quel master aviez-vous choisi ?

J : J’ai quitté les bancs de Sciences Po en 2017, avec un master en Développement Soutenable dans la besace.

Quel est votre parcours depuis que vous avez quitté Sciences Po Lille ?

J : J’ai d’abord fait mon stage de fin d’études au département Climat & Environnement du Ministère des Affaires Etrangères. Puis, j’ai poursuivi avec un Mastère spécialisé, sobrement appelé International Environmental Management. C’était à l’Ecole des Mines de Paris en partenariat avec Tsinghua University et l’INSA Lyon. Je voulais avoir une vision un peu plus « technique » du développement durable. J’ai ensuite rejoint Deloitte Développement Durable en stage en mai 2018 puis en tant que consultant.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le développement durable ?

J : A la fois par conviction et par un heureux hasard de circonstances A Sciences Po, j’avais demandé à intégrer CEI. Mais je n’ai pas été retenu et je me suis retrouvé en DS, ce que je ne regrette pas le moins du monde !

Le secteur du développement durable est particulièrement jeune et dynamique, compte tenu de l’urgence écologique (malheureusement) et du foisonnement d’initiatives et d’acteurs engagés. Quant au métier de consultant en développement durable, les avantages sont : la diversité des missions et des acteurs rencontrés (le fameux réseau), l’ambiance de travail et le dynamisme, la rémunération (relativement à d’autres métiers du développement durable, pas en absolu), …

Quels sont les inconvénients de votre métier ? Y-a-t-il beaucoup de débouchés ou très peu ?

J : Le principal inconvénient est le sentiment de ne jamais aller assez loin en termes de développement durable avec les clients. Ce sont eux qui ont la main sur l’application des recommandations qu’on peut leur faire, et c’est frustrant. Un exemple très concret : si j’ai une mission pour une entreprise qui vend des bouteilles d’eau en plastique, la solution optimale serait de leur dire de tout simplement arrêter ce business, car l’eau du robinet (dans beaucoup de pays) suffit largement. Mais ce n’est pas acceptable de leur côté. Heureusement qu’il y a des ONG et la société civile pour les bouger !

Les débouchés post-consultant sont vraiment nombreux. On peut devenir responsable RSE (responsabilité sociale des entreprises, le responsable RSE s’occupe des préoccupations sociales et environnementales de l’entreprise, ndlr) dans une grande boîte, créer sa propre entreprise/asso, rejoindre le secteur public, devenir maraîcher… Ceux qui quittent Deloitte Développement Durable rivalisent d’ingéniosité.

Que faites-vous au travail ?

J : On questionne les organisations sur leur modèle économique. On les accompagne pour qu’elles intègrent le développement durable au cœur de leurs offres et de leur fonctionnement sur le long terme.

Les tâches sont variables selon le type de mission. Par exemple, pour une mission de conseil classique dans le secteur agroalimentaire, on va accompagner le client à créer une filière plus responsable et écologique pour tel ou tel produit. Il faut faire des réunions chez le client pour comprendre ses attentes et son cœur d’activité. Ensuite on fait un état des lieux du marché (par exemple, des présentations PowerPoint sur ce que font les concurrents etc.). Enfin on contacte des experts et des fournisseurs, on va sur le terrain, puis on propose des solutions au client, etc.

Si c’est une étude sur le recyclage pour un acteur public, ça va être un vrai travail de recherche documentaire, de collecte et d’analyse des données (plutôt Excel et Word donc) et d’appels téléphoniques avec les acteurs concernés.

Un autre volet très important et intéressant, ça va être de construire des stratégies RSE pour des organisations qui n’en ont pas. On va par exemple faire des ateliers pour les sensibiliser. Mais le but est aussi de co-construire avec eux et leurs parties prenantes (ONG, acteurs publics, chercheurs, etc.) une stratégie à la hauteur des enjeux de leur secteur d’activité.

Est-ce que tu as l’impression de faire du militantisme écologique en travaillant dans une entreprise de développement durable ?

J : Malheureusement, loin de là. Lorsque l’on travaille avec des grandes entreprises, c’est une approche de « durabilité faible », même si on essaye de faire des recommandations ambitieuses. En interne, on tente de faire bouger les choses petit à petit. On va par exemple tendre vers zéro déplacement en avion, être capable de refuser des clients qui ne partagent pas nos valeurs, sensibiliser les autres départements de Deloitte, etc. Le développement durable est un secteur plein d’obstacles, d’antagonismes et de contradictions qu’il faut savoir démêler en embarquant le plus grand monde !

Quelques liens utiles pour votre orientation:

Marion Galard