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Les Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020 : une belle récolte à deux ans de Pékin

Troisième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver, Lausanne 2020 a apporté une belle moisson de médailles pour les bleuets. Petit tour d’horizon des forces en présence à deux ans des Jeux Olympiques de Pékin en 2022.

Pour mieux comprendre de ce dont on parle…

Les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), qu’est-ce que c’est ? C’est une compétition sportive organisée par le CIO, tous les quatre ans, à destination des jeunes athlètes. La première édition a eu lieu en 2010 à Singapour. Avec l’alternance été et hiver, les JOJ ont donc finalement lieu tous les deux ans. Ces éditions ont lieu en décalage par rapport aux Jeux des « grands » : les années olympiques d’été accueillent les jeux d’hiver pour les jeunes et vice-versa.
Pour le moment, les JOJ ont connu six éditions été et hiver confondu, dont trois versions hivernales : Innsbruck en 2012, Lillehammer en 2016 et donc Lausanne en 2020. Trois villes olympiques pour accueillir ces trois premières éditions. En effet, la ville d’Innsbruck, en Autriche, avait accueilli les Jeux Olympiques 1964 et 1976 et celle de Lillehammer ceux de 1994. Enfin, la ville de Lausanne est incontournable pour toute personne connaissant un tant soit peu l’olympisme : elle est la ville où siège le Comité Internationale Olympique (CIO) depuis 1915.
Ces JOJ rassemblent de jeunes athlètes ayant entre 15 et 18 ans, venant du monde entier puisque les cinq continents sont représentés. Cette année, 73 nations ont répondu présentes, dont trois nations toutes neuves dans l’histoire des Jeux Olympiques d’hiver : le Qatar, Haïti et le Turkménistan. En parallèle des épreuves sportives, le programme des JOJ comprend également un large programme éducatif. Cette année, par exemple, de nombreux écoliers sont venus assistés gratuitement à certaines épreuves et ainsi encourager les sportifs en lice.

Cocorico !

Concentrons-nous un peu sur les bleuets. Cette année, l’équipe de France était composée de 61 sportifs et respectait la parité si chère à l’olympisme : 30 athlètes masculins pour 31 athlètes féminines. De ce fait, la France était représentée dans 13 sports, dont le curling et le ski alpinisme. Si tout le monde voit à peu près à quoi peut bien ressembler une partie de curling, plus difficile de connaître toutes les subtilités du ski-alpinisme. Il s’agit pourtant d’un sport assez simple à comprendre, qui consiste à parcourir des itinéraires de montagne avec des montées et des descentes. Les skis sont équipés à la fois pour monter (comme en ski de fond, la fixation est mobile) et pour descendre (avec une fixation dite fixe, comme en ski alpin). Ce sport, qui faisait son entrée dans le programme olympique, a su profiter à la française Margot RAVINEL, qui y a remporté deux médailles de bronze en individuel. Avec l’équipe mixte, composée de Margot RAVINEL, mais aussi de Victoire BERGER, Bazil DUCOURET et Anselme DAMEVIN, la France est même allée chercher la médaille d’argent.

le podium de l’épreuve féminine du ski-alpinisme : Maria Costa Díez (ESP) ; Silvia Berra (ITA) et Margot Ravinel (FRA)

Autre spécificité des Jeux Olympiques de la Jeunesse qui a su profiter aux bleuets, un format particulier de l’épreuve de hockey sur glace. En effet, en-dehors de l’épreuve « basique », où deux équipes formées chacune de six joueurs, cinq joueurs de champ et un gardien, s’opposent sur la glace, le hockey aux JOJ présente un format différent, en trois contre trois. Le terrain est de ce fait plus petit, puisque le match se joue sur la largeur plutôt que sur la longueur et oppose deux joueurs de champ et un gardien dans chaque équipe. Les français ont brillé dans cette version remaniée de leur sport : sur huit engagés (4 garçons et 4 filles), la France repart avec quatre médailles, dont deux en or. Les équipes de Ludmilla BOURCET (team yellow) et de Nathan NICOUD (team green) se sont imposées, quand Mael HALLADJ (team red) et Hugo GALVEZ (team brown) ont récolté (respectivement) une médaille d’argent et une médaille de bronze. Le hockey dans ce format original est ainsi la discipline la plus pourvoyeuse de médaille d’or pour la France.
Autre zoom intéressant à faire, la médaille d’argent remporté par Gabriel VOLET en short-track, c’est-à-dire en patinage de vitesse. Le jeune homme, comme pour le hockey sur glace, a participé à la compétition avec des jeunes de d’autres pays. Ainsi, il a partagé sa médaille d’argent avec la patineuse russe Iuliia BERESNEVA, la patineuse taïwanaise Hui CHANG et le patineur sud-coréen Sungwoo JANG. Un bon moyen de mener les athlètes les uns vers les autres en les rassemblant autour d’une passion sportive commune. Suivant le même principe, petit clin d’œil au curling, où la française Chana BEITONE a remporté la médaille d’argent en association avec le russe Nikolai LYSAKOV, lors de l’épreuve de double mixte. Une jolie performance, quand on sait que l’unique médaille olympique française au curling est une médaille de bronze, acquise à Chamonix… en 1924 !

Les incontournables disciplines françaises aux Jeux d’hiver

La relève est assurée au biathlon, dans la suite de Martin FOURCADE (sportif français le plus médaillé aux JO quand même), avec notamment la médaille d’or de l’équipe du relais mixte formé par Jeanne RICHARD et Mathieu GARCIA. Les deux biathlètes ont également remporté une médaille individuelle chacun, d’argent pour Jeanne RICHARD et de bronze pour Mathieu GARCIA. Le biathlon est d’ailleurs la deuxième discipline qui ramène le plus de médaille à la France, avec une dernière médaille de bronze remporté par Mathieu GARCIA, Léonie JEANNIER, Theo GUIRAUD-POILLOT et Fany BERTRAND. Bref, les bleuets sont en force montrent une maîtrise parfaite de la tradition française du biathlon.
Impossible d’écrire un article sur les Jeux Olympiques sans parler de ski alpin. Même si le total de médailles est faible, la discipline reste incontournable des sports d’hiver. Sur les six représentants en bleu-blanc-rouge, seuls deux sont médaillés au bout du compte. Auguste AULNETTE, ex-aequo avec le norvégien Mikkel REMSOEY, est allé chercher la première place du combiné masculin.

Il ramène dans ses bagages suisses la quatrième et dernière médaille d’or française de ses JOJ. Avec Caitlin MCFARLANE, médaillée d’argent en super-G féminin, ils permettent au ski alpin de ne pas repartir bredouille de Lausanne.

Auguste Aulnette (FRA) et Mikkel Remsøy (NOR), premiers, et Adam Hofstedt (SWE) sur le podium du combiné alpin masculin

 

A ne pas oublier !

Le saut à ski et le combiné nordique ramènent autant de médaille que leurs camarades de l’alpin. Le saut à ski, tout d’abord, avec une belle médaille d’argent pour Joséphine PAGNIER. Mais surtout, grâce à une splendide « remontada », réussie après un grignotage, saut par saut, des places nécessaires pour se hisser sur le podium olympique, la victoire des sauteurs français du saut à ski et du combiné nordique. Encore une nouveauté de ces Jeux Olympiques de la Jeunesse, cette association de sauteurs permet à Emma TREAND, Joséphine PAGNIER, Marco HEINIS et Valentin FOUBERT d’être médaillés de bronze.
Enfin, parce qu’il faut citer toutes ces belles performances, il ne faut pas oublier celle de Margot HERPIN en snowboard cross, qui termine à la seconde place. Dans ce sport où une autre très jeune française (Julia Pereira de Sousa-Malibeau) avait également fini seconde aux Jeux Olympiques de Pyeongchang, la bataille pour 2022 va être très relevée.

Bref, une belle manière de nous montrer que les forces sont en présence pour Pékin, dans deux ans, et que la jeune génération arrive avec sa détermination à toute épreuve. Ces Jeux Olympiques de la Jeunesse sont ainsi un beau tremplin pour la nouvelle génération de sportifs, un magnifique spectacle pour nous autres, spectateurs admiratifs, et une belle façon de nous rappeler l’ouverture d’esprit et les belles valeurs du sport, qui ne doivent pas cesser après la cérémonie de clôture.

Aurore GANDER