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Blocus de l’IEP : Journée internationale des droits de la femme.

Vendredi 8 Mars, la lutte féministe s’empare à nouveau de l’espace public. 

Ce matin, comme un Vendredi normal, les étudiant.es de l’IEP ont voulu aller en cours. Mais aujourd’hui, cela ne sera pas possible : une quinzaine d’étudiant.es masqué.es et vêtu.es de couleurs sombres bloque l’IEP à l’aide de poubelles, le tout sur un fond musical. Des pancartes colorées arborent les poubelles. Ni l’administration ni les étudiant.es n’auraient été prévenus. Ce n’est pas un Vendredi normal, c’est un Vendredi de lutte.

D’après les bloqueur.se.s, le blocus s’est organisé démocratiquement lors d’une Assemblée générale ouverte à tous.tes, annoncée sur les réseaux sociaux,  sans affiliation partisane, à l’occasion du mouvement national de grève prévu aujourd’hui.

En réponse aux critiques d’éparpillement des revendications en cette journée consacrée spécifiquement aux droits des femmes, les bloqueur.se.s affirment une volonté de donner une dimension internationale à la lutte féministe. Il s’agit d’un combat intersectionnel et international, pour les droits des femmes, mais aussi les droits des travailleuses, le droit à l’IVG, et dans certaines zones en guerre, le droit à vivre dans la dignité et à l’intégrité corporelle.

En effet, si la Palestine est évoquée lors de cette lutte, c’est en raison des violences physiques, sexistes et sexuelles exercées non seulement à l’encontre des Palestiniennes, mais aussi des femmes du monde entier. La lutte féministe se lie donc aux revendications décoloniales.  C’est dans ce contexte que le groupe d’étudiant.es participant au blocus exige le retrait du double-master en partenariat avec l’Université de Tel-Aviv qui soutient Tsahal dans ses actes colonialistes et ses crimes de guerre. Le groupe demande également la justification des absences de cette après-midi pour les élèves souhaitant participer à la manifestation qui a lieu à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. L’IEP a accepté cette demande, et les absences sont aujourd’hui acceptées. Quant aux revendications plus locales, à l’échelle de l’école, le groupe demande une gestion plus efficace des VSS, une meilleure prise en charge des victimes au-sein de l’établissement, le transfert des agresseurs dans d’autres IEP n’étant pas une solution durable, puisque il s’agit en effet d’une simple délocalisation du problème, et enfin, un terme définitif à l’accueil de personnalités accusées d’agression sexuelle à Sciences Po Lille.

De plus, si les droits écrits pour les femmes sont une avancée majeure dans la lutte féministe, il s’agit de mobiliser les moyens nécessaires à leur application concrète.

A plusieurs reprises une voiture de police est passée Rue Angellier, ralentissant devant les portes de l’école afin de filmer les étudiant.es. Selon la direction, le blocage était en train d’être levé dès les alentours de 9h30, et l’IEP était à nouveau accessible à 10h. Les cours pourront reprendre dès midi.

 

Lina Melhem et Lou Landgren

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