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Manucipales (2/5) : A Villeneuve d’Ascq, entre nouveau souffle et continuité

J-5 avant le premier tour des municipales dans Lille et sa région. Alors, quel maire idéal cette fois pour la ville de Villeneuve d’Ascq ? Pour répondre à cette question, la Manufacture est allée poser la question aux premiers concernés : les Villeneuvois et Villeneuvoises. Deuxième épisode de notre série des Manucipales dans cette ville de 63000 habitants.

Gérard Caudron, actuel maire de Villeneuve d’Ascq, est en course pour un 7e mandat. Longtemps affilié au Parti Socialiste, il est un militant de gauche de longue date. D’abord encarté à la SFIO puis au PS, il revendique désormais l’étiquette divers gauche. Les Villeneuvois et Villeneuvoises veulent-ils encore de l’indéboulonnable Gérard Caudron qui n’a jamais perdu une élection municipale à Villeneuve ? Un « nouveau souffle » va-t-il chasser l’ex-député européen de 75 ans ? La Manufacture a décidé de mener l’enquête sur place.

Station Triolo, 11h30. Rues désertes, il faut rejoindre les alentours de l’Hôtel de ville et du centre commercial pour trouver des habitants.

Une ville “dynamisée” par un maire enraciné

Mohammed, tout comme Daniel, défend le bilan du maire. Les deux hommes habitent à Villeneuve-d’Ascq depuis plus de 30 ans et ont toujours connu Gérard Caudron. Ils souhaitent garder la continuité de l’action municipale. Le maire a dynamisé la ville, ce qui est un point positif incontestable selon eux. Ils mettent en avant le développement de commerces et de l’attractivité du centre-ville.

Djida, installée depuis 10 ans, est satisfaite du verdissement de la ville et de l’affirmation de la ville en tant que « ville sportive », permise par le maire grâce à la construction du stade Pierre Mauroy, le quartier général du LOSC.

Nathalie, habitante de Villeneuve depuis plus de 10 ans, est mitigée quant au bilan du maire sortant. Elle déplore le peu de dynamisme caractérisant les petits quartiers mais reconnaît l’action réalisée autour du centre-ville. En lisant le programme de Gérard Caudron, elle note surtout que le maire défend son bilan.

Habitant depuis 2005, Sari se dit satisfait de l’équipe municipale. Il regrette cependant que la majeure partie de la liste présentée par Gérard Caudron soit composée de retraités. Ce vieillissement de l’équipe municipale constituerait un frein à la modernisation de la ville.

L’envie d’un renouveau pour la ville transparaît quand même chez certains Villeneuvois et Villeneuvoises

Claudy a grandi à Villeneuve d’Ascq. Elle n’a toujours pas reçu sa carte électorale et n’est donc pas sûre de pouvoir voter. Néanmoins, elle critique le bilan social du maire qui, selon elle, n’est pas assez placé en faveur des habitants. Elle évoque le fait que des logements gratuits ont été donnés aux migrants et aux roms au détriment des habitants. Elle souhaite qu’un nouveau souffle redynamise la ville et  engage une politique sociale en faveur des habitants.

Célestine, 21 ans, habitante depuis 13 ans à Villeneuve, regrette le peu de place laissée à l’écologie dans le programme du maire sortant et considère qu’il ne parvient pas à tenir toutes ses promesses. A ses yeux, les pistes cyclables sont une priorité afin de relier les différentes parties de la ville, coupées par l’autoroute. En ce sens, le programme présenté par la liste écologiste l’intéresse particulièrement.

Christelle, habitante dans le quartier de Babylone, se plaint de ne pas avoir bénéficié du passage au vert de la ville. En effet, aucun parc n’est situé à proximité de son habitation.

Par conviction politique, Olivier ne soutiendra pas le maire sortant. Il affirme que les priorités municipales n’ont pas été bien définies, que les grands travaux engagés pour rénover le centre auraient dû servir à la réfection des écoles ou encore à la sécurité.

L’abstention, bête noire des élections municipales

Enfin, à l’occasion de ce micro-trottoir, nous avons rencontré plusieurs abstentionnistes, désintéressés de ces élections municipales. Thomas n’est pas intéressé par les programmes des candidats. D’ailleurs, il ne votera pas dimanche. Même constat pour Ibtissman. Le véritable défi de cette campagne tenait peut-être là : faire s’intéresser les jeunes et les moins jeunes à la vie locale. Avec 38,72% d’abstention au 1er tour des élections municipales en 2014 contre 22,23% au 1er tour des présidentielles en 2017, les municipales ne passionnent pas les foules. Pourtant, cette élection pourrait apparaître comme plus proche de la vie quotidienne des français, moins « technocrate », moins « élitiste »… Peut-être est-ce dû aux candidats qui n’apparaissent pas suffisamment proches des habitants ? C’est justement ce que reproche David aux politiques, dont il se dit « dégoûté ». Il ne s’identifie à aucun programme ou candidat, les jugeant trop éloignés des préoccupations des habitants. On peut ainsi s’interroger sur le taux d’abstention au 1er tour des élections. Celui-ci franchira-t-il un nouveau cap ?

Le maire sortant paraît bénéficier d’une opinion favorable parmi les différents habitants interrogés, qui ne semblent pas avoir peur du « mandat de trop ». Néanmoins, parmi ses détracteurs, le délaissement des quartiers et des habitants fait mouche. Alors, Gérard Caudron demeurera-t-il indétrônable ?

Salomé Riffault

 

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